CNUCED
Le développement des capacités productives des pays les moins avancés (PMA) est nécessaire pour renforcer leur aptitude à réagir et à se relever de crises telles que la crise de la Covid-19 et à progresser vers le développement durable, selon un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), publié lundi.
La CNUCED définit les capacités productives comme « les ressources productives, les capacités entrepreneuriales et les liens de production qui, ensemble, déterminent la capacité d’un pays à produire des biens et des services et lui permettent de croître et de se développer ».
Le développement des capacités productives permet aux pays les plus pauvres du monde de favoriser une transformation économique structurelle, qui contribuera à son tour à réduire la pauvreté et à accélérer les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD), indique le rapport, notant que la réalisation des ODD nécessite toutefois des investissements et des dépenses massifs, qui dépassent largement les moyens financiers des PMA.
« Les PMA se trouvent aujourd’hui à un moment charnière », a déclaré Rebeca Grynspan, Secrétaire générale de la CNUCED, citée par un communiqué. « Ils ont besoin d’un soutien décisif de la part de la communauté internationale pour développer leurs capacités productives et leurs moyens institutionnels afin de faire face aux défis traditionnels et nouveaux tels que la crise de la Covid-19 et le changement climatique », a-t-elle ajouté.
Les Nations Unies ont créé la catégorie des PMA il y a 50 ans. Le regroupement des économies les plus faibles du monde s’est élargi, passant de 25 pays au départ en 1971 à 52 en 1991, pour s’établir à 46 aujourd’hui, seuls six pays étant reclassés de la catégorie des PMA – ayant cessé d’être un PMA – à ce jour.
« La forte croissance économique enregistrée par les PMA depuis le milieu des années 1990 n’a généralement pas suffi à réduire l’écart de revenus à long terme avec le reste du monde », indique le rapport.
Seule une poignée de PMA a montré, au cours des deux dernières décennies, des signes encourageants de transformation structurelle naissante et d’amélioration significative de la productivité.
D’après la même source, les perspectives pour les PMA sont sombres. « Englués dans la crise sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie de Covid-19, ils ont enregistré en 2020 leur pire performance de croissance depuis environ trois décennies », fait observer le document.
La crise de la Covid-19 a mis en évidence de manière spectaculaire les lacunes institutionnelles, économiques et sociales de la trajectoire de développement suivie par la plupart des PMA, indique le rapport.
« La pandémie a gravement affecté les PMA en raison de leur résilience réduite et de leur capacité diminuée à réagir au choc de la Covid-19 et à ses conséquences », souligne le rapport.
La résilience limitée des PMA se reflète dans leur faible taux de vaccination contre la Covid-19, puisque seulement 2% de leur population a été vaccinée, contre 41% dans les pays développés, ajoute la même source.