Economie bleue
Une économie bleue performante, socialement inclusive et respectueuse de l’environnement peut constituer un pilier du développement durable au niveau local, ont indiqué mercredi les participants à un webinaire organisé en partenariat avec l’Université Abdelmalek Essaâdi (UAE) de Tétouan.
L’enjeu réside dans la bonne gouvernance de l’ensemble des activités autour de la mer, aboutissant à une stratégie de l’économie bleue marocaine capable de répondre à l’objectif de préservation des océans et de la biodiversité marine, ont souligné les experts ayant pris part à cette conférence en ligne, co-organisée par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Banque mondiale et le Policy Center for the New South.
S’exprimant à cette occasion, le président de l’UAE, Bouchta El Moumni, a fait savoir que les énergies renouvelables sont actuellement puisées principalement de l’énergie éolienne, solaire et de la biomasse, relevant dans ce sens que les énergies pouvant provenir de la dynamique marine (houle, vagues, courants de marée …) sont encore négligées.
« Nous disposons de masses d’origine atlantique moins salées et donc moins denses, qui se déversent vers la méditerranée en surface, ainsi que les courants méditerranéens qui arrivent dans le sens inverse en profondeur puisqu’ils sont plus denses », a-t-il expliqué, estimant que le jour où la recherche développera l’instrument nécessaire pour l’exploitation de cette énergie, “nous aurons le moyen d’exporter de l’énergie à toute la planète”.
S’agissant du volet formation et recherche scientifique en la matière, M. El Moumni a noté que l’UAE oeuvre à développer la recherche et la formation dans les domaines de la pêche et de l’aquaculture, en collaboration avec différents intervenants, soulignant que la recherche scientifique doit accompagner le développement socio-économique que connaît le pays, notamment en offrant aux jeunes chercheurs des sujets de thèse qui ont des retombées importantes dans ce sens.
Pour sa part, Mohamed Malouli Idrissi, directeur du Centre régional de l’Institut national de recherche halieutique (INRH) à Tanger – Pôle Méditerranée -, a mis l’accent sur la nécessité de dépasser une vision sectorielle de la mer, pour adopter une politique maritime spatiale, précisant que le Maroc est en cours de sensibilisation de tous les intervenants à cette notion et a aussi ouvert le débat sur ce sujet à grande échelle, avec une vision axée sur la planification de l’espace marin.
Il a également mis en avant la nécessité de trouver la meilleure façon pour gérer de manière optimale les ressources halieutiques et mettre en place des alternatives telles que l’écotourisme maritime ou le pescatoursime, affirmant que la planification de l’espace marin n’est pas uniquement l’affaire des départements ou des utilisateurs directs, mais plutôt celle de tous les citoyens, d’où l’importance d’intégrer également la société civile dans cette démarche.
Quant à Fatima Ezzahra Mengoub, économiste au Policy Center for the New South, elle a indiqué qu’il faut capitaliser sur toutes les ressources disponibles et les gérer de la manière la plus efficace mais également la plus durable possible, appelant à la nécessité d’exploiter les ressources halieutiques sous contrôle de spécialistes en la matière pour éviter une surexploitation.
Elle a aussi évoqué les activités économiques créées autour des espaces maritimes de plusieurs villes côtières, telles que les « Marina », faisant savoir que ces activités permettent non seulement de générer des emplois directs et indirects, et de créer de la valeur ajoutée, mais également de mettre en place un lien entre plusieurs secteurs de l’économie marocaine, aboutissant ainsi à un effet multiplicateur.
Modérée par Nasma Jrondi, consultante indépendante en développement durable, cette conférence, tenue sous le thème « l’Économie bleue : Levier du développement local durable », s’inscrit dans le cadre d’une série de débats virtuels intitulés « Parlons Développement », ayant pour but d’examiner les opportunités et défis dans la trajectoire du Maroc vers un développement inclusif, durable et résilient, prenant comme référentiel les Objectifs du Développement Durable (ODD) et le Nouveau Modèle de Développement du Maroc.