Cinq questions à l’envoyé spécial du SG des Nations Unies pour les océans
La deuxième Conférence des Nations Unies sur les océans, qui se tient à Lisbonne (Portugal) du 27 juin au 1er juillet, se veut l’occasion de souligner l’importance des sciences océaniques dans la résolution des problèmes qui menacent la santé des écosystèmes marins.
M. Peter Thomson, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour les océans, accorde une interview à la MAP dans laquelle il explique les attentes par rapport à cette conférence, explique l’ampleur du thème de cette édition et loue les efforts du Maroc en matière de protection des océans.
« Renforcer l’action en faveur des océans fondée sur la science et l’innovation pour la mise en œuvre de l’objectif 14 : inventaire, partenariats et solutions » est le thème de la Conférence des Nations unies sur les océans, prévue le 27 juin à Lisbonne. Comment justifiez-vous le choix de ce thème?
Une grande partie des océans reste non cartographiée et inexplorée. A travers la science et la recherche, nous pouvons approfondir notre compréhension des océans et trouver les moyens d’améliorer leur santé.
Les solutions océaniques basées sur la science existent, partant de l’expédition verte (green shipping) à la pêche durable, en passant par les énergies renouvelables offshore. Toutefois, l’accès au savoir et aux ressources est essentiel pour sauver les océans.
Nous avons besoin de solutions basées sur la science et soutenues par l’innovation et les partenariats entre les gouvernements, les organisations philanthropiques, le secteur privé et la communauté scientifique.
Quelles sont vos attentes par rapport à cette conférence?
La conférence est un appel à renforcer l’action océanique, mobiliser les partenariats et augmenter les investissements en matière de solutions innovantes et basées sur la science. Durant la Conférence des Nations unies, nous allons lancer une grande batterie de solutions basées sur la science et fortement soutenues par l’innovation et les partenariats.Les participants venus de tous les coins du monde ont été invités à apporter le meilleur de leurs idées, solutions et ressources et je suis convaincu qu’ils le feront.
3. Les dépenses nationales consacrées aux sciences océaniques représentent entre 0,04% à 4% seulement du total investi en recherche et développement, selon le rapport mondial sur les sciences océaniques de la COI. Cela veut dire qu’il y a un manque de financement de ces recherches. Comment remédier à cette question?
Il faut des solutions innovantes pour partager les ressources rares, comme les plateformes de partage d’équipements et d’infrastructures.
La collaboration internationale dans le contexte de projets conjoints sur les sciences océaniques va aider à réduire les coûts des expéditions scientifiques et permettra aux pays de mieux développer leurs expertises scientifiques.
Quelle est votre appréciation des efforts déployés par le Maroc en matière de protection des océans?
Les efforts déployés par le Maroc pour protéger les océans sont louables. La Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement est présidée par Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa, marraine de l’Alliance de la décennie des océans.
Cette Alliance a pour objectif de créer un réseau d’éminents partenaires de la Décennie des océans qui peuvent mobiliser le soutien en faveur de cette décennie à travers le réseautage et l’influence.
Le Maroc a lancé nombre d’initiatives visant à résoudre les problèmes environnementaux des océans, comme l’exemple du programme de gestion durable des ressources halieutiques.
Outre cette conférence, est-ce qu’il y a d’autres actions programmées dans le cadre de la Décennie des Nations unies des sciences océaniques au service du développement durable?
Il y a un appel aux actions de la Décennie qui est en cours, acceptant actuellement les soumissions de programmes innovants et de projets qui utilisent le savoir océanique pour développer des solutions et répondre aux Objectifs de développement durable (ODD) et aux challenges de la Décennie des océans. Ces appels aux actions de la Décennie ont lieu semestriellement et jusqu’à présent et ont approuvé jusqu’à présent plus de 200 grands programmes et projets qui prennent des mesures concrètes d’action dans chaque région océanique.
La Décennie des océans sera présente dans des side-events et à travers ses actions approuvées dans d’autres grands rassemblements internationaux en 2022, à savoir le Forum politique de haut niveau sur le développement durable (5-15 juillet à New York, Etats Unis), le Congrès international des aquariums (30 octobre-04 novembre à Boulogne-sur-Mer, France) et la 27è Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP27), prévue du 6 au 18 novembre à Charm El-Cheikh, Égypte).
Une grande partie de la collaboration entre les experts, les officiels, les philanthropes et les citoyens engagés dans la communauté de la Décennie des océans se fait dans le cadre d’une plateforme de réseautage et de co-conception construite sur commande et appelée “Global stakeholder Forum” (Forum mondial des parties prenantes), qui est entièrement ouverte à tout citoyen, quel que soit son domaine ou son intérêt académique et quelle que soit son appartenance institutionnelle. SK—TRA.
Propos recueillis par Soumia AL ARKOUBI – MAP