Benadballah : le PPS s’engage à prendre part à ce chantier prioritaire

Lutte contre le travail des enfants et droits des femmes en milieu de travail

Plaidant pour une société solidaire et plus juste où tous jouissent de leurs droits, du respect de leur dignité et de la justice sociale, le Parti du Progrès et du Socialisme et la Fondation Lafqui Titouani (FLT) ont organisé, mercredi à Rabat, une rencontre sous le thème de « la lutte contre le travail des enfants et des droits des femmes au travail », phénomènes encore très répandus au Maroc.

Benadallah : La protection de l’enfance et la promotion des droits des femmes sont dans l’ADN du parti

Ouvrant les débats, le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah a souligné l’importance que le Parti du Livre accorde aux droits des enfants et des femmes, qui font partie, selon lui, de l’ADN du parti.

 Pour le PPS, a-t-il dit, la place de l’enfant est à l’école et non pas au travail, comme prévu dans la constitution qui stipule dans son article 19 que «l’accès à l’enseignement scolaire est obligatoire pour tous les enfants des deux sexes ayant atteint l’âge de scolarisation ». 

 Quant à la cause de la femme marocaine, elle a été de tout temps au centre des préoccupations du parti, a-t-il rappelé.

Selon le SG du PPS, le Parti du Livre a fait de la promotion et du respect des droits des enfants et de la femme une priorité et créé pour ce faire des organisations dédiées à ces différentes causes : L’organisation des pionniers enfants du Maroc (OPEM), l’organisation du Scout Jawal, le Forum de la parité et de l’égalité outre ses nombreuses initiatives.

 En réponse à l’invitation de la fondation Lafqui Titouni, le PPS ne peut donc que réaffirmer son engagement et sa disposition à œuvrer ensemble la main dans la main avec elle pour assurer au projet qu’elle porte toutes les conditions de réussite, a-t-il dit.

Il s’engage à porter les propositions visant à intensifier la lutte contre le travail des enfants et leur exploitation, car il y va de l’intérêt de la société marocaine toute entière, a-t-il expliqué.

Toutes les structures du parti et son groupe parlementaire vont participer à ce chantier d’envergure qui s’inscrit dans le cadre du projet sociétal du Parti du Livre, a-t-il assuré.

Selon Benabdallah, il ne suffit pas d’avoir des lois pour prétendre avoir résolu tous les problèmes relatifs notamment à la généralisation de l’accès obligatoire à l’enseignement par exemple et de l’enseignement préscolaire. A ce propos, l’on compte beaucoup sur les associations pour mettre en pratique un tel enseignement préscolaire. Comme ce fut le cas d’ailleurs pour les programmes de lutte contre l’analphabétisme.

Traitant du phénomène encore très répandu de la déperdition scolaire, qui touche plus de 320.000 élèves par an, il a indiqué que les programmes de lutte contre le phénomène n’ont eu qu’un impact limité. La mise en œuvre d’un tel projet se heurte en effet à divers obstacles à caractère économique, social et culturel.

Le taux d’abandon scolaire dépend en effet de la situation sociale des familles et des milieux. Plus la précarité sociale est répandue, plus ce taux est élevé.

Boubker Titouani : La Fondation présente son projet pour une loi-cadre

Prenant la parole, le président de la fondation Boubker Titouani a fait savoir que l’action engagée vise notamment à l’adoption d’une loi-cadre relative aux droits des enfants. Elle vise aussi à alerter les pouvoirs publics sur l’ampleur du phénomène ainsi que sur le traitement indigne réservé aux femmes au travail.

Cette campagne de sensibilisation vise donc à promouvoir une meilleure prise de conscience et à parvenir aux meilleures approches possibles pour y parvenir, a-t-il dit, ajoutant qu’il a été procédé pour ce faire à la mise en place d’un groupe de travail multidisciplinaire, dont un membre a exposé à cette occasion les différentes étapes à franchir dans la confection du projet qui s’étale sur une période de six mois.

Au terme de ce travail, des recommandations seront produites dans le but de proposer des politiques publiques plus efficientes concernant aussi bien les enfants que les femmes.

Lors de sa première étape, le projet en question se propose d’approfondir la réflexion autour de la thématique abordée, tout en s’arrêtant sur l’essoufflement des programmes de lutte contre la déperdition scolaire (Tayssir par ex) et l’élargissement du fossé entre la loi et la réalité en ce qui concerne les femmes.

Le groupe de travail devra procéder lors de la deuxième étape à un diagnostic de terrain et formuler des propositions visant le renforcement des capacités des couches cibles à travers l’organisation de campagnes de sensibilisation et d’ateliers de formation.

Lors de la troisième étape de ses travaux, le groupe en question devra produire des recommandations pour des politiques publiques plus efficientes en matière de protection des droits des enfants et de la dignité de la femme au travail.

Au terme de ces étapes, le groupe devra livrer un rapport général dans lequel il devra tenir compte notamment des propositions formulées lors des rencontres de la fondation Lafqui Titouani avec les partis politiques.

Dans le cadre du débat qui s’est ensuivi, de nombreux responsables de la direction du PPS sont intervenus pour exposer chacun en ce qui le concerne outre son expérience, les obstacles qui entravent la mise en œuvre saine de la loi.

LOUBNA SGHIRI : l’application de la loi se heurte à toute sorte d’obstacles

C’est ainsi que la députée Loubna Sghiri, membre du bureau politique du parti a abordé le volet juridique relatif à la protection des droits des enfants et des femmes conformément aux dispositions de la Constitution et des chartes internationales ratifiées par le Maroc.

Elle a soulevé aussi le problème dû à l’absence de mise à jour du code de travail, qui traite le cas de la femme et des enfants dans le même chapitre.

Pour ce qui le concerne, le groupe parlementaire du PPS se déploie intensément en présentant des propositions de loi visant notamment l’interdiction du mariage précoce des mineures, le durcissement des peines pour le viol des mineures, l’avortement assisté etc…. et en adressant des questions orales et écrites aux membres du gouvernement, a-t-elle dit.

S’agissant de l’épineuse question relative par exemple au harcèlement sexuel des femmes en milieu de travail, elle a déploré la limitation du nombre des moyens de preuve, plaidant, en tant qu’avocate de profession, pour la liberté de preuve.  

Elle a évoqué de même le cas des travailleuses des Hammams (bains maures), qui ne bénéficient d’aucune protection sociale, malgré le risque de maladies cardiovasculaires et de tuberculose auxquelles elles sont exposées.

Rachid Roukbane : La longue histoire de l’OPEM est riche en enseignements

Pour sa part, Rachid Roukbane, membre du bureau politique est revenu sur son expérience à la tête de l’organisation des pionniers enfants du Maroc (OPEM : Talayâ), qui milite depuis sa création pour la défense des droits des enfants à l’éducation, à la santé, au divertissement, à l’alimentation et au logement.

Depuis 20 ans, a-t-il dit, elle ne cesse de militer pour l’adoption d’un code de l’enfance et d’une loi-cadre qui permettraient tous les deux de disposer d’un cadre juridique plus complet et adéquat, à même d’aider à la protection de l’enfance contre les abus et les exploitations et de défendre leurs droits à l’épanouissement dans un cadre de vie meilleure. 

Depuis sa création, a-t-il ajouté, l’OPEM travaille sans relâche pour défendre le droit d’accès des enfants à l’école. C’est ainsi qu’elle a réussi à mettre à la disposition des enfants victimes de déperdition scolaire 48 classes en milieu rural dont 20 à Essaouira et 6 à Béni Mellal.

S’agissant des travailleurs domestiques, il a rappelé que la période de transition de 5 ans a expiré cette année et qu’il importe désormais d’appliquer la loi adoptée dans ce domaine. Il a toutefois fait part des difficultés de contrôle du respect des dispositions de cette loi à l’intérieur des lieux de travail de ces travailleurs domestiques, où ils effectuent des tâches à risque.

Faouzia El Assouli de la FLT : la loi sur les travailleurs domestiques a contribué à une meilleure prise de conscience

Pour sa part, l’activiste de la Fondation Lafqui Titouani, Faouzia El Assouli  a indiqué que le texte adopté à l’initiative du PPS pour la protection et la défense des droits des travailleurs domestiques a permis une meilleure prise de conscience de la problématique, une réduction des abus et des cas de maltraitance de cette catégorie sociale outre la réhabilitation de leurs droits humains.

Malgré le fait qu’il est difficile de s’assurer du respect des dispositions de la loi, le texte adopté a toutefois permis d’avancer dans la bonne direction, a-t-elle estimé, appelant à redoubler d’efforts pour promouvoir le sens de la citoyenneté responsable au sein de la société et de défendre le droit des travailleuses en milieux agricole, industriel et artisanal.

Farida Kheniti : l’expérience encourageante de la 2ème chance pour les enfants en déperdition scolaire à Nador

 De son côté, la députée Farida Khéniti, membre du groupe parlementaire du PPS a exposé en toute modestie son expérience de « la deuxième chance » portant scolarisation des enfants ayant abandonné leur scolarité dans la région de Nador.

 Contre toute attente, a-t-elle dit, des enfants pris en charge dans le cadre de cette expérience ont obtenu de très bons résultats, salués par de nombreux responsables.

Plusieurs autres militants du PPS et de la FLT ont présenté des expériences similaires dont celle de l’organisation du Scout Jawal, qui milite en toute discrétion dans les coins les plus hostiles et reculés du pays pour la défense des droits des enfants à l’épanouissement et à l’éducation.

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