Rencontre débat à la Fondation Lafqui Titouani
L’annonce, faite mercredi 4 octobre par SM le Roi Mohammed VI, selon laquelle le Maroc organisera avec l’Espagne et le Portugal la Coupe du monde 2030, le programme de reconstruction et de réhabilitation générale des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz et la possibilité de l’élargir à toutes les régions montagneuses qui souffrent d’un déficit social et spatial ainsi que d’autres questions d’actualité concernant notamment le projet de révision du code de la famille ont été longuement débattues lors d’une rencontre-débat avec le Secrétaire Général du Parti du Progrès et du Socialisme, Mohammed Nabil Benabdallah, organisée mercredi 4 octobre par la Fondation Lafqui Titouani.
Selon le modérateur de cette rencontre, qui n’est autre que le président de la Fondation, Boubker Titouani, ce débat se tient sous le slogan «je t’aime oh ma patrie» dans le cadre du cycle « la mobilisation nationale pour faire face aux impacts du séisme».
Pour la fondation, la catastrophe du séisme d’Al Haouz a suscité dans le pays un élan de solidarité inédit avec les populations sinistrées, qui se poursuit sous la conduite éclairée de Sa Majesté le Roi, Mohammed VI. Un programme d’urgence de reconstruction et de réhabilitation générale des zones sinistrées a été lancé et une Agence de développement du Haut Atlas a vu le jour. C’est pour jeter toute la lumière nécessaire sur cet élan formidable ainsi que sur la pertinence de ce qui a été entrepris que la fondation a jugé nécessaire d’initier ce cycle de débats, a expliqué le modérateur.
La Coupe du monde au Maroc, l’événement tant attendu mais mérité
Prenant la parole et réagissant en tant que fan et fin connaisseur des exploits du football national à l’heureuse nouvelle annoncée par Sa Majesté le Roi concernant l’organisation de la Coupe du Monde de 2030 au Maroc, en Espagne et au Portugal, le Secrétaire Général du PPS a exprimé sa joie et sa fierté de voir le Royaume des Lions de l’Atlas abriter cette prestigieuse manifestation planétaire.
A travers cette décision, le « Comité exécutif de la Fédération Internationale de Football salue et reconnaît la place de choix du Maroc dans le concert des grandes nations », souligne en effet le communiqué du cabinet royal annonçant cette heureuse nouvelle.
C’est une édition inédite dans l’histoire du football mondial et de la Coupe du Monde qui célèbre son centenaire, car elle va être organisée pour la première fois, sur trois continents différents : Amérique du Sud (Argentine, Uruguay et Paraguay), Europe (Espagne et Portugal) et Afrique (Maroc), a souligné Benabdallah.
L’occasion de capitaliser sur les exploits sportifs et diplomatiques du pays
Elle sera l’occasion pour le Maroc de capitaliser sur ses exploits sportifs et diplomatiques et sur ses atouts en tant que nation à l’histoire séculaire et qui a grandement contribué, à travers sa civilisation millénaire, au développement des valeurs de bon voisinage et de brassage entre les deux rives de la Méditerranée.
Benabdallah s’est déclaré confiant dans les capacités du Maroc, pays des défis, à contribuer grandement à la réussite de cette manifestation footballistique, qui représente pour lui un rêve qui se réalise après une série de tentatives depuis le milieu des années 80 du siècle dernier.
Et Benabdallah d’appeler à tirer profit de l’impact de cette manifestation, qui sera organisée dans le prolongement des réalisations qui seront accomplies dans le cadre de la réhabilitation des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz du 8 septembre 2023 et au lendemain de la Coupe d’Afrique de 2025, pour booster davantage le développement du pays en général et des régions rurales souffrant d’un déficit social et spatial en particulier.
Répondant aux questions des journalistes Mohamed Laghrouss, directeur du site « Al Omq al maghribi », Abdelhak Belachkar, directeur du site « Al Yaoum 24 », et Fadoua Lamrabti, correspondante de la chaine « Al ghad », le SG du PPS a souligné que le Maroc a réussi jusqu’à présent à faire face aux répercussions du séisme dans les zones sinistrées.
Un programme colossal de 120 milliards DH au profit des zones sinistrées
Une entreprise colossale est lancée sur hautes instructions royales pour la réhabilitation des zones sinistrées par le séisme, a-t-il dit, tout en appelant à élargir cette expérience aux autres zones montagneuses dans le Rif et les Atlas et pourquoi pas à toutes les zones marginalisées.
Il a salué dans ce sens le bien-fondé des actions entreprises sous les directives royales, tout en rendant hommage à toutes les composantes de l’Etat à savoir les FAR, les forces auxiliaires, la gendarmerie royale, la protection civile, les autorités mais également les élus locaux et divers autres acteurs politiques et de la société civile.
Il a également loué le courage exemplaire des populations touchées par la catastrophe, lesquelles ont administré la preuve, à travers leur comportement et leurs sacrifices, de la grandeur de la nation marocaine et de ses valeurs de solidarité et d’entraide. Nombreux sont les habitants, qui ont tout perdu lors de cette tragédie, mais qui ont tenu à porter aide et secours à leurs voisins morts ou vivants.
Quant à la campagne de solidarité, lancée au niveau national avec les victimes de ce séisme, elle a suscité l’admiration de tous à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Toutes les régions du pays ont participé à cette campagne qui se poursuit, a-t-il dit.
Un tel élan de solidarité devrait en principe être mis à profit pour consolider davantage le développement du pays, a-t-il estimé, soulignant que la conjoncture est plutôt favorable, car elle coïncide avec les préparatifs de la Coupe d’Afrique des Nations de 2025 et de la Coupe du Monde de football de 2030. Elle se situe aussi dans la foulée de l’œuvre de reconstruction et de réhabilitation des zones montagneuses sinistrées, a-t-il ajouté.
La conjoncture est plutôt favorable pour hisser le rang du pays parmi les grandes nations
C’est l’occasion idoine de hisser le rang du pays parmi les grandes nations pour rendre justice à toutes les régions du pays et en particulier à celles touchées par le séisme de 2023 ou qui souffrent de marginalisation, a-t-il fait savoir.
Pour ce faire, a-t-il dit, il importe de lancer une nouvelle génération de réformes dans tous les domaines et d’activer celles que préconise en premier lieu le Nouveau Modèle de Développement, auquel le gouvernement n’accorde plus aucun intérêt, depuis la présentation de sa déclaration devant le Parlement et de sa vision relative à l’Etat social.
L’organisation de la Coupe du monde de Football de 2030 devra en effet représenter le moment idéal pour le gouvernement de capitaliser sur la mobilisation sociale pour lancer les grandes réformes tant attendues dans le pays pour réconcilier les Marocains avec la politique et les institutions nationales.
SM le Roi veille sur les grandes orientations, le gouvernement doit assumer ses responsabilités
Au moment où Sa Majesté le Roi veille sur les grandes orientations et décisions dans le pays, le gouvernement se doit d’assumer pleinement ses responsabilités. Il est en effet appelé à ouvrir tous les chantiers de réformes visant à renforcer le processus démocratique et à conforter son rôle en tant que pouvoir exécutif. De telles actions doivent aussi viser à consolider le rôle du Parlement et des conseils élus, à élargir la participation citoyenne, à réhabiliter l’espace politique et le rôle des partis politiques et de tous les organes d’encadrement, de médiation et de représentation et à réconcilier en fin de compte les citoyennes et les citoyens avec leurs institutions, malgré la mauvaise image que reflètent certains partis politiques.
Compte tenu de son incapacité de communiquer avec l’opinion publique et de son attitude hautaine à l’égard de l’Opposition dont il occulte les propositions, constructives soient-elles, il est fort à craindre que le gouvernement réussisse à transformer l’œuvre de reconstruction et de mise à niveau des zones sinistrées et les préparatifs de la Coupe d’Afrique et de la Coupe du monde de football 2030 en opportunité de développement global et intégré de toutes les régions du pays, a-t-il estimé.
Donner du sens à la politique
Il faut donner du sens à la politique en s’appuyant sur l’audace et la pratique démocratique dans un élan de complémentarité politique avec Sa Majesté le Roi et en harmonie avec le contenu de la Constitution de 2011, a-t-il martelé, soulignant que 99% des Marocains sont fiers de leur mobilisation derrière le Souverain, Amir Al Mouminine et Chef Suprême et Chef d’Etat-Major Général des Forces Armées Royales.
Il est temps de donner un nouveau souffle à l’œuvre démocratique dans le pays et à assurer au Nouveau Modèle de Développement toutes les conditions de réussite, a-t-il ajouté, soulignant que le Parti du Progrès et du Socialisme est constamment disposé à contribuer à cet élan de mobilisation dans l’intérêt supérieur de la nation.
Toute surenchère au sujet des causes du séisme est inacceptable
Le Parti du Livre prépare dans ce cadre un ensemble de propositions précises pour contribuer à la réussite des actions lancées pour faire face aux effets du séisme d’Al Haouz, a-t-il fait savoir, tout en dénonçant toute exploitation éhontée de cette catastrophe naturelle à des fins politiciennes.
Tout en rejetant toute surenchère en la matière, le PPS appelle aujourd’hui à réussir l’œuvre de reconstruction et de réhabilitation des zones sinistrées par le séisme d’Al Haouz et à élargir un tel programme, doté d’un fonds de 120 milliards de Dirhams à toutes les autres zones enclavées, a-t-il expliqué. Les parlementaires du parti proposent depuis 2009 un plan de développement des zones montagneuses pour lutter contre leur enclavement et leur marginalisation, a-t-il rappelé.
Tout en reconnaissant que l’œuvre lancée sera confrontée à des difficultés de toutes sortes dont l’habitat dispersé et les hameaux disséminés dans les montagnes, il a estimé nécessaire d’agir vite pour répondre aux besoins urgents des populations et d’imaginer des modèles d’agrégations pour permettre aux populations de tirer profit des services de l’Etat et des infrastructures mises en place.
L’aide internationale et la réaction inacceptable de la France :
Interrogé au sujet de l’aide internationale accordée au Maroc par un grand nombre de pays étrangers, il a fait savoir que la décision prise par le Maroc de n’accepter qu’un nombre limité parmi eux s’explique par le fait d’éviter la paralysie des ports et des aéroports et d’assurer la fluidité de l’acheminement de cette aide vers les zones du séisme.
Tout en rappelant que le Maroc n’a pris qu’une décision logique pour assurer la bonne gestion de la crise, Benabdallah a jugé inadmissible la réaction de la France à cette décision souveraine d’un pays indépendant depuis 1956. La France actuelle ne s’est pas encore libérée de son attitude paternelle et coloniale, a-t-il indiqué, tout en faisant savoir que la présente visite du fondateur de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, au Maroc, qui devait avoir lieu il y a quelques mois, a été ajournée en raison notamment de la publication de son ouvrage «Faites mieux!». « Nous étions trois personnes à avoir discuté ensemble de cette visite à savoir Farida Amrani, députée de la France Insoumise, Mohamed Abdi et moi-même », a-t-il dit.
La révision du Code de la famille doit se dérouler dans le calme et la sérénité
Traitant du chantier de la révision du Code de la famille, lancé sur hautes instructions royales, le Secrétaire Général du PPS a fait savoir que son parti va bientôt présenter un mémorandum pour contribuer à cette œuvre nationale d’envergure, comme ce fut le cas lors de la révision de 2004.
Tout en rappelant que la réaction de certains milieux conservateurs était prévisible, il a fait savoir que le pays est en mesure de mener dans le calme cette entreprise dans le respect total des percepts de sa religion musulmane, des dispositions de la Constitution de 2011 et des conventions internationales qu’il a ratifiées.
Pour le PPS, a-t-il indiqué, le mémorandum qu’il compte présenter comporte une trentaine de propositions qui visent en particulier à réaliser l’égalité homme-femme telle que prévue dans la Constitution et à revoir certains notions obsolètes utilisées dans l’actuel texte du Code la Famille.
Le Parti du Livre aspire en effet à l’adoption d’un Code de la Famille qui garantit, entre autres : l’interdiction totale de la possibilité du mariage avant d’atteindre l’âge de 18 ans, le renforcement du droit de la mère à la garde de ses enfants, l’égalité des droits entre les époux à la tutelle légale sur les enfants, la résolution des problématiques de la pension alimentaire pour les enfants, la restriction sévère de la polygamie, la résolution des dysfonctionnements concernant la preuve du mariage, la consécration de l’équité dans la gestion des biens acquis pendant le mariage, la consécration de l’égalité et de la justice dans les procédures de divorce et de répudiation, la généralisation de l’expertise génétique pour prouver la filiation, la réforme de l’institution de réconciliation, l’abandon de l’agnation (Taâ-cib), l’élargissement et le renforcement du testament dans l’héritage.
M’Barek Tafsi