Table ronde autour du tourisme
Saoudi El Amalki
Brillamment modérée par Zakaria Oulad, la table ronde tenue ce lundi à la CCIS d’Agadir, a réuni un parterre de professionnels dont Saïd Scally, figure de proue du secteur, Khalil Tizniti, jeune hôtelier pimpant et Abdelhakim Saber, fervent adepte du tourisme rural. Trois allocutions de haute portée de civisme et d’authenticité, marqué de long en large par un franc-parler manifeste, suivies d’un débat de bonne facture de l’assistance qualitative en répliques raffinées.Pour Saïd Scally, opérateur aguerri et pass-président du CRTd’Agadir-Souss Massa,il serait question de redynamisation d’un tourisme régional ayant subi de plein fouet, une séried’ébranlements, depuis le sinistre de 1960, à la crise pandémique des 2020. La destination a toute la capacité et le potentiel de se ragaillardir, si on se dote de la volonté centrale de s’y mettre pour de bon, à l’instar de l’époquede décollage, sous le règne de Feu Hassan II, au lendemain du séisme, conclut l’intervenant dont le propos, tout au long de son réquisitoire, était d’une cohérence fluide et persuasive. De son côté, Khalil Tizniti, du haut de son substrat limpide, passait en revue les lacunes du domaine depuis l’aérien faisant défaut au produit et à la capacité litière, en décadence. « Comment est-on aujourd’hui et de quel bois on chauffe ? » s’émeut-il non sans morosité, tout en faisant état des entraves qui ne cessent de tirer le secteur vers le bas en matière de gouvernance. Aura-t-on la latitude de se remettre d’aplomb ? A priori, on est au pied du mur face aux divers défis qui assaillent le secteur et on n’a pas le choix que de s’y mettre, conclut-il. Pour sa part, Abdehakim Saber, vice-président du RDTR, n’y va nullement par quatre chemin pour sortir des ornières. « On ne pourra prétendre rehausser le secteur sans se pencher sérieusement sur l’arrière-pays, bourré d’aptitudes, car onn’est pas censé se suffire du balnéaire aux dépens du rural, puisque ce dernier est constamment en vogue. Diversifier l’offre du tourisme s’avère une approche payante pour tout désir de booster le produit proposé à la clientèle, enchaîne-t-il avec conviction.Après ces exposés fort enrichissants, ponctués par une panoplie de suggestions de voies à emprunter pour relever ce marasme qui accablait le secteur, le modérateur passait la parole à l’auditoire dont certains mots retentissaient haut et fort. Il va sans dire enfin de cet échange qu’on pourrait ressortir pas moins de trois idées clés, à savoir l’abandon par l’Etat de la destination d’Agadir, la constitution de lobbying autour du secteur pour recouvrer ce droit usurpé et enfin la conjugaison des efforts des énergies régionales car comme disait un jeune élu de la région « Si on parlait le même langage au sein du secteur, on pourraitfaire mal aux détracteurs ! ».