Enquête du baromètre arabe
Khalid Darfaf
Un constat alarmant. Environ les deux tiers des citoyens marocains ne font pas confiance au gouvernement d’Aziz Akhennouch, lit-on en substance dans le rapport annuel 2024 rendu public par le baromètre arabe.
Selon la même source, ce degré de confiance est tributaire de deux variables déterminantes, celle de l’éducation et le niveau de revenu. Autrement dit, ce sont les individus qui gagnent bien leur vie ou encore avaient la chance d’avoir accès à l’enseignement supérieur qui placent leur confiance dans l’institution de l’Exécutif. Le rapport met également l’accent sur le fait que seulement 3 personnes sur 10 parmi les interviewés ont exprimé une confiance élevé dans le chef du gouvernement.
Le document laisse entre que ce constat est dû essentiellement aux politiques publiques menées par le gouvernement, notamment en matière de la politique de l’emploi. En termes plus clairs, uniquement 25% ont exprimé un avis favorable par rapport à la politique de l’emploi. Idem en ce qui concerne la lutte contre les inégalités sociales, étant donné que seulement le tiers de l’échantillon s’est dit satisfait de l’action gouvernementale.
Grogne contre l’inflation
Sur un autre registre, le rapport fait ressortir que moins d’une personne sur cinq considère que le pouvoir exécutif à réussit bien sa mission pour endiguer l’inflation.
Il faut dire que cela représente une nette régression en comparaison avec l’année 2022 où 3 personnes sur 10 ont manifesté leur adhésion au gouvernement, soit une baisse significative 13%.
Dans le même ordre d’idées, les résultats ont mis en évidence que les Marocains ne sont pas d’accord sur une seule cause concernant l’insécurité alimentaire. En termes plus clairs, les facteurs endogènes demeurent la première cause de cette situation : mauvaise gestion du gouvernement (28 %), inflation (17 %) et inégalités de richesse (8 %), entre autres.
Par ailleurs, les facteurs exogènes ne représentaient pas grand-chose dans les réponses des interviewés : changement climatique (16 %) et la guerre en Ukraine (12 %).
S’agissant de la politique de l’éducation, un quart des Marocains se disent satisfaits ou entièrement satisfaits. Ce pourcentage n’ait pas changé depuis 2022, alors qu’il s’élevait à 43% en 2016.
Toujours selon la même source, 15% estiment que le gouvernement interagit positivement avec les aspirations des citoyens. A en croire l’enquête, ce pourcentage incarne uniquement les catégories sociales les plus favorisées, contrairement aux classes sociales défavorisé dont 47% ont répondu que le gouvernement n’est pas du tout réceptif à l’égard des revendications des citoyens.
Notons au final que le baromètre arabe est un réseau de recherche non partisan qui donne un aperçu des attitudes et des valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens ordinaires du monde arabe. Elle mène des enquêtes d’opinion publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) depuis 2006.