Attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi
La crise qui couvait depuis plusieurs mois, au Canada, et qui avait atteint son pic durant l’automne, a connu son dénouement, ce lundi, avec l’annonce de la démission prochaine de Justin Trudeau du poste de Premier ministre qu’il occupe depuis une décennie, et de chef du Parti Libéral du Canada (PLC).
Cette crise qui avait débuté le 4 Septembre dernier, lorsque le Nouveau Parti démocratique, qui avait promis au gouvernement de Justin Trudeau de le soutenir en cas de motion de censure, a rompu cet engagement et s’est poursuivie quand après que le caucus libéral des provinces de l’Atlantique avait retiré la confiance qu’il avait initialement accordé au Premier ministre ceux de l’Ontario et du Québec firent de même.
Ces deux provinces concentrant, à elles seules, plus de la moitié de la population canadienne et disposant des deux plus gros contingents de députés au sein la Chambre des Communes, le Premier ministre canadien Justin Trudeau s’est donc trouvé au pied du mur.
Le coup de grâce est venu le 16 décembre dernier lorsqu’après avoir eu beaucoup de mal à « tenir le coup » quand plusieurs ministres avaient affirmé ne pas vouloir être candidats lors des prochaines élections fédérales, l’alliance gouvernementale a fini par sauter quand à la suite d’une mésentente sur les choix fiscaux, la vice-Première ministre Chrystia Freeland, en charge des Finances et un des poids lourds du gouvernement a claqué la porte après que Justin Trudeau lui ait demandé de quitter le ministère des Finances et de prendre la tête d’un ministère des Relations canado-américaines.
Elle avait justifié son départ en annonçant sur « X » (ex-Twitter), qu’elle regrettait de ne plus avoir « la confiance » du Premier ministre et « l’autorité qui l’accompagne ».
En intervenant à un moment où le Premier ministre canadien est au plus bas dans les sondages avec 10 points de moins que son principal opposant et chef du Parti Conservateur, Pierre Poilièvre, la démission de Chrystia Freeland, met Justin Trudeau au-devant de l’obligation de quitter la Primature dès que le PLC aura choisi son nouveau chef.
Cette procédure pouvant s’étaler sur plusieurs semaines, l’opposition demande que les élections générales qui devraient se tenir durant l’automne soient avancées.
Sachant, enfin, que Justin Trudeau a annoncé un « prolongement exceptionnel » de la session parlementaire jusqu’au 24 mars prochain, il est donc fort probable que cette consultation ait lieu au printemps prochain mais attendons pour voir…
Nabil EL BOUSAADI