nécessité urgente dans les sociétés modernes.
Au cœur de la bibliothèque numérique Marocaine (BNM)

C’est un droit. En effet, c’est dans cette perspective de faciliter l’accès au patrimoine documentaire national que la bibliothèque nationale a intégré parmi ses priorités la mise en place du projet de la bibliothèque numérique Marocaine (BNM). C’est facile ! Vous pouvez y accéder, là où vous êtes, en un seul clic. Aujourd’hui, cette bibliothèque de référence constitue un héritage et un acquis considérables pour les citoyens, ainsi que pour cette institution culturelle. On y trouve ainsi des documents rares, revues patrimoniales, manuscrits, journaux et autres. La BNM est un projet ambitieux visant la sauvegarde et la mise en valeur de ce patrimoine. «Le fond le plus important c’est le manuscrit. Nous avons numérisé presque 33.000 manuscrits. Ce fond est libre de droit, fragile, très important et rare. Il y a des documents qui n’existent que dans la BNRM. Dans ce cadre, on est obligé de les numériser. Pour tout dire, en Juin 2016 on va terminer la numérisation du fond de tout le manuscrit », nous indique Hassan Aakki, chef de pôle « Gestion et Conservation des Collections » à la Bibliothèque Nationale du Royaume de Maroc lors d’une visite d’Al Bayane à la Bibliothèque nationale. Il faut savoir, poursuit il, que la numérisation est la phase finale du processus. Premièrement, on trouve le noyage, le dépoussiérage et la restauration du fond. La bibliothèque dispose d’un laboratoire de restauration, une équipe qui fait le catalogage du fond et une autre équipe qui fait de la numérisation. En outre, on fait appel à des prestataires qui font la numérisation dans la bibliothèque et après tout cela on passe à la phase finale qui est la diffusion, ajoute t-il. «Dans cette bibliothèque numérique à laquelle tout le monde peut accéder par distance, on ne numérise que les livres qui sont libres de droits ; un comité de travail s’en occupe particulièrement. Pour ce faire, nous avons des scanners professionnels (A2) et (A1) avec des normes internationales. On scanne et travaille avec les autres dont des particuliers qui déteignent des manuscrits chez eux, le but c’est d’avoir une copie numérique à la bibliothèque nationale. Notre mission consiste à sauver et conserver ce patrimoine. », Conclut-il.
Avant de procéder à l’étape finale de la numérisation, plusieurs actions importantes seront suivies avant de livrer ou diffuser le document ; à savoir le nettoyage permanent, la désinfection, la préservation, la restauration afin d’être accessible dans le support informatique. Pour ce faire, un comité technique est composé d’un chef de projet qui s’occupe de la rédaction du cahier des charges, de la coordination entre tous les acteurs, suivi de la réalisation du projet, de la supervision de la qualité de la numérisation, du respect du calendrier. Il faut par ailleurs assurer le financement du projet et examiner la faisabilité et les modalités de sa mise en œuvre. A cela s’ajoutent la tâche de l’acquisition d’images, de l’exploitation d’images, de la compression, de la diffusion et de l’archivage, du traitement et de l’exploitation des documents numérisés : conversion de couleurs, courbes colorimétriques, étalement des niveaux, filtre, luminosité et contraste et sauvegarde des documents numérisés. En plus, un autre comité de sélection des documents à numériser se charge de la sélection du contenu. Il est chargé du choix scientifique des documents qui constituent la collection à numériser; il connaît les collections originales, leurs caractéristiques physiques, documentaires et les contraintes imposées par les droits d’auteurs. Plus la sélection des documents ou des collections sera effectuée avec soin plus le résultat final sera utile au public cible. Et finalement, il y’a un comité de sélection des documents à numériser qui est chargé de faire une description précise du document à numériser : évaluation quantitative, volumétrie globale en termes de nombre de documents, évaluation qualitative, intérêt scientifique du corpus, état matériel des documents, situation juridique des documents à numériser», explique le chef de pôle « Gestion et Conservation des Collections ».
En termes de chiffres, la BNM enregistre 41.590 visites par an avec une moyenne de consultations par mois de 3400, soit 350.607 pages consultées (la moyenne de pages consultées par mois est 30.000). Pour ce qui est des documents les plus consultés figurent « Hespéris», «Souffles» et أنفاس, «Bulletin économique et social du Maroc», «Livres de la réserve».
«Nous avons une stratégie de numérisation depuis 2013. Nous bénéficions du soutien de l’OCP et de Maroc télécom. Nous avons acquis le matériel, formé les équipes de très haut au niveau en France et en Belgique, et le travail continue. Fin 2016, nous allons numériser tous les manuscrits de la bibliothèque nationale, soit 37.600 manuscrits », indique Driss Khrouz, directeur la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc. Et d’ajouter «toutes les revues patrimoniales et des livres sur le Maroc qui sont libres de droits et qui sont rares et épuisés ont été numérisés. Or, nous ne mettons pas tout sur le site parce que soit certains ne sont pas libres de droits soit nous ne voulons pas qu’ils soient piratés. Nous nous sommes bien engagés dans ce domaine et nous sommes chef de fil, tête du réseau des bibliothèques au Maroc. » «Nous avons lancé un réseau de numérisation ; nous essayons de cordonner les activités pour que la numérisation devienne un axe important, permettant de lire chez soi et sans abimer les documents car ils sont fragiles. Cela fait partie de la démocratisation du savoir et de la culture. Par ailleurs, dans la bibliothèque nous avons des abonnements à des revues électroniques, et nous avons acquis et nous continuerons à acquérir des bouquins électroniques, mais aussi nous avons développé des liens avec les sources libres de documentation. Le problème c’est le coût élevé. Il faut pourvoir en matière de lecture dans le numérique. C’est un investissement qui suppose une période de mise en place», précise-t-il.
Il est à ajouter dans ce cadre qu’un million de pages de manuscrits a été numérisé en 2012-2013 (Don de la fondation OCP). La BNRM s’est aussi doté d’une Solution de Sauvegarde (Don d’IAM), a procédé à la numérisation des photos (Don ALSTOM), des documents rares (réserve), des documents institutionnels et des Revues (66 titres).