La chimère algérienne

Jusqu’où va l’Algérie dans son entêtement obsessionnel ? A mesure où elle s’agrippe à son utopie burlesque, elle essuie les revers cinglants. La panique de l’enlisement total l’assaille de toutes parts. Sa rage est sans limite, depuis que son rival cumule les réformes et ravive son image partout dans le monde. L’Algérie n’en peut plus, depuis que sa créature bat de l’aile dans l’enceinte universelle.

Et pourtant, de grosses opportunités en termes d’échanges commerciaux s’estompent, par cette hantise du diktat algérien, toujours cramponné aux pans hégémoniques. Certes, de temps à autre, des lueurs de décrispation brillent dans leurs yeux sournois, à travers des promesses de fluidifier la circulation des personnes et fructifier davantage les flux des produits respectifs, lors des réunions bilatérales des homologues décideurs. Cependant, le mécanisme de dénouement escompté semble être nonchalant et révèle, sans ambages, la nostalgie des grandeurs des gradés algériens. L’effroyable gâchis que subissent les contrées intimement juxtaposées, fait actuellement la risée de tout le monde, dans une ambiance régionale vouée à la mutualisation des efforts afin de relever les défis du développement, au cœur de la crise mondiale. Mais l’Algérie croit toujours à sa chimère éternelle de prolonger sa mainmise sur toute la région.

Nul besoin de rappeler,dans ce sens, les atouts complémentaires dont disposent les deux nations voisines, en matière énergétique, agricole, maritime,touristique, culturelle…Chose qui, assurément, mettrait les deux pays à l’abri de toute retombée néfaste des récessions en présence. Toutefois, l’Algérie, seule maillon militaire autocratique dans cet te entité, est inévitablement censée se détacher de ses relents monopolistes pour une réelle approche unioniste. L’issue salvatrice de son étau qui ne cesse de se resserrer passerait, sans conteste, par l’élargissement des marges de liberté, tout en démilitarisant ses pouvoirs au profit des institutions du peuple.

Il est vrai que la tentation extravagante que lui procure le Sahara marocain, depuis des décennies, en mettant en place une structure fictive en vue de pérenniser la déstabilisation qui permettrait l’assouvissement de ses suprématies aveugles, demeure un véritable frein à l’essor régional. Nonobstant, on est tenté d’avancer que, tôt ou tard, les galonnés algériens finiraient par se rendre à l’évidence devant une dynamique populaire agissante et un redéploiement des unions régionales ramassées en face des enjeux économiques et financiers.

Naturellement, la justesse de la proposition d’autonomie dans les provinces du sud sous la souveraineté marocaine, plébiscitée par la communauté internationale, vient aussi mettre du piment dans cette équation en direction d’une éventuelle dissuasion de l’Autorité d’Alger.

Saoudi El Amalki

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