Unimer, Label’Vie, Taslif, Stokvis… Derrière ces sociétés cotées à la Bourse de Casablanca, un actionnaire commun : l’homme d’affaires marocain Saïd Alj. Son Groupe Sanam Holding compte une trentaine de sociétés et emploie quelque 6 000 personnes. Après 30 ans d’existence, SaidAlj prépare doucement la relève.
Le vaisseau amiral du Groupe n’est autre que la société Unimer.Si la création de cette dernière remonte à 1973, son histoire commence en fait en 1920, quand leregroupement de plusieurs petites sociétés spécialisées a créé une entreprise pour la production de cornichons et de vinaigre sous le nom de Vinaigreries Chérifiennes Réunies (VCR). A l’époque, la société avait une activité traditionnelle qui se limitait à la production et à l’exportation de conserve de cornichons pour le compte d’un nombre réduit de clients, et dans une moindre mesure du vinaigre à destination du marché marocain.Mais c’est en 1986, à sa reprise par le Groupe Alj, que la société agroalimentaire avait connu un tournant historique. La nouvelle équipe dirigeante lui injecte un nouveau souffle à travers une nouvelle vision stratégique qui le lancera à la conquête de marchés internationaux, en Afrique, en Europe et en Amérique.
Unimer, Sucess Story
Souhaitant confirmer sa notoriété, consolider sa position parmi les premiers opérateurs du secteur et renforcer son potentiel de financement, les dirigeants d’Unimer ont décidé dès 2000 de son introduction en Bourse. La concrétisation en mars 2001 de cette opération a connu un grand un succès à la Bourse de Casablanca. La même année, Unimer acquiert la société Top Food. Il étend par là son offre aussi bien à l’extérieur qu’au niveau local. Cette acquisition en parfaite adéquation avec le plan stratégique du Groupe constitue une première dans l’histoire du Groupe et annonce une série d’opérations en ligne avec la politique de croissance externe mise en place par le top management après l’introduction en Bourse. En 2004, la création de la filiale UniConserve, permet au Groupe Unimer de se positionner plus fortement sur le secteur de la conserve d’olives, très porteur à l’export et au niveau du marché marocain. Aujourd’hui, le Groupe Unimer est bâti autour de quatre solides filiales hautement spécialisées chacune dans son domaine mais travaillant en parfaite synergie. Unimer pour les conserves de sardines et de maquereaux,Vinaigreries Chérifiennes Réunies (VCR) pour les condiments, le vinaigre, la confiture, les pâtes alimentaires, les cornichons, les haricots verts et les piments, Top Food Morocco et Uniconserves pour les concentrés de tomates, les câpres, les abricots et les olives.
Diversification des activités
Pendant la dernière décennie, Saïd Alj a grandement diversifié ses activités. En 2006, Unimer a réalisé une prise de participation dans Retail Holding, contrôlant la société Hyper SA, gestionnaire de la chaîne des supermarchés Label’Vie. Le Groupe s’est également diversifié dans le secteur avicole à travers le rachat de la société CIAV, leader national dans la production de poussins. Aussi, Sanam Holdinga pris le contrôle de plusieurs sociétés achetées à Mustapha Amhal dans l’agroalimentaire et la distribution de produits ménagers. L’empire de Saïd Alj s’étend aussi au matériel agricole (Stokvis Nord Afrique), au crédit à la consommation (Taslif), à l’immobilier (Sanam Immobilier), à l’hôtellerie et même aux studios de cinéma.
La succession se prépare déjà
Le milliardaire marocain Saïd Alj renforce par petites touches la présence de ses enfants aux postes de commandement de ses filiales. Said Alj implique déjà ses enfants dans la vision stratégique du Groupe familial. Pourquoi ? Parce que la plupart des conflits entre dirigeants et/ou actionnaires familiaux en entreprise proviennent notamment de la difficulté à définir une vision stratégique commune, l’attribution de postes de direction, le manque de communication entre les différents acteurs (membres familiaux, actionnaires, opérationnels), les conflits intergénérationnels, l’intégration des nouvelles générations et le passage de relais…Pour beaucoup de chefs d’entreprises, il ne suffit pas d’avoir donné de son temps pour pouvoir prétendre au trône, il faut aussi démontrer ses capacités à manager, à être le leader. La course au pouvoir démarre généralement assez tôt et s’accentue lorsque le dirigeant en place approche d’un âge «critique». C’est la vision, d’ailleurs, de Saïd Alj!