Aujourd’hui, 10 octobre, la femme du Maroc célèbre sa journée nationale, une occasion d’exulter les avancées, mais de maudire aussi les entraves. Depuis déjà quelques années, cette commémoration spécifique à la condition féminine de chez nous constitue une halte pour voir de près ce qui s’est fait et se fait en sa faveur, surtout ce qui ne s’est pas encore fait. Car, ce qui reste encore à faire est énorme, au regard des attentes et des besoins qui ne sont pas toujours assouvis, sur les plans des droits et des libertés.
Sans jamais être pessimiste ni négativiste, on ne peut passer sous silence les acquis considérables qui s’accumulent dans le répertoire de la femme au Maroc à plus d’un titre. On ne saurait non plus occulter la place de plus en plus épanouie qu’elle occupe dans le monde de la politique, de l’emploi, de l’entreprise, de la création, du sport…
En fait, dans une société austère où pèsent sans cesse les carcans des préjugés et des médisances profondément ancrés dans un conservatisme théologique suffocant, la femme marocaine trouve toutes les peines du monde de s’en libérer et de s’en aller se frayer une place au soleil. En plus de cette oppression qu’elle traîne depuis des ères lointaines, elle souffre également d’un déficit sociétal dans les gouffres des couches déshéritées où hommes et femmes croulent sous les despotismes des minorités nanties.
Dans ce sens, on ne cessera de déplorer la profusion des formes de ségrégation que la femme au Maroc endure, quoique la loi suprême et le slogan officiel prétendent l’égalité des sexes. La propagation des vices du harcèlement, de la violence et de l’agression envers la femme du Maroc n’arrête pas de proliférer aussi bien dans les cités urbaines que dans les patelins reculés. L’exercice du leadership partisan est encore l’apanage des hommes et considère les femmes comme inaptes à l’assumer…
La journée nationale de la femme est alors une opportunité de crier, haut et fort, sur tous les toits et à tue-tête : BASTA ! A la bêtise de l’histoire injuste ! A la sottise du présent inculte. A la candeur de l’avenir hypothétique!
Il est temps de se rendre à l’évidence, de libérer la parole et de croire, pour de bon, au genre impératif, libre, égal et paritaire.