La hausse vertigineuse des prix du beurre n’est pas prête de s’estomper de sitôt. La tendance haussière se poursuit et prend des ampleurs alarmantes. Au Maroc, la révision à la hausse des prix de cette matière grasse importée atteint des niveaux record. Le beurre marocain suit la même tendance. Bien que le beurre soit utilisé uniquement par la ménagère et non par les professionnels de la pâtisserie ou des biscuits, son prix affiche des augmentations jugées injustifiées.
Pénurie, absence de concurrence, fin des quotas laitiers en Europe, forte demande et baisse de l’offre, préférence pour la production du fromage… autant de facteurs qui ont causé la flambée des prix du beurre sur le marché international. Dans une déclaration à Al Bayane, un représentant de la fédération de la boulangerie/pâtisserie, requérant anonymat, explique qu’au Maroc, les prix du beurre suivent la même courbe ascendante. Notre pays, dit-il, importe cette matière première de plusieurs pays européens, notamment la Nouvelle Zélande, la Belgique, la France…. La première et meilleure qualité de beurre qui vient de la Nouvelle Zélande est la plus cher.
Elle coûte 80 dirhams le kilo sur le marché local contre 45 à 55 dirhams le kilo pour les autres marques de beurre. C’est cette première qualité qui est utilisée par les professionnels de la haute pâtisserie, annonce notre source avant de poursuivre que les prix de vente des gâteaux et autres viennoiseries ne doivent pas subir tous la même augmentation, sauf ceux issus de la haute pâtisserie. Les autres pâtisseries utilisent comme ingrédients 50% du beurre (2e choix) et 50% de la margarine qui coûte 20 dirhams le kilo.
Sur le marché local, l’importation de beurre en vrac (25 kilo le paquet) est assurée par deux grands distributeurs. Du coup, le secteur reste marqué par l’absence de la concurrence et par le poids du coût des chaines de conditionnement et de froid.
La production du beurre 100% marocain au niveau national est assurée par les différents opérateurs laitiers (Centrale Laitière, Jaouda, Jibal, Chergui…. Le beurre local 100% pasteurisé est destiné à la ménagère et au consommateur particulier et ne permet pas de couvrir les besoins des industries agroalimentaires. Ce beurre est aussi utilisé dans les yaourts avec le lait en poudre, indique notre interlocuteur qui juge injustifiées les révisions à la hausse de ce produit 100% marocain dont le kilo dépasse actuellement les 105 dirhams le kilo.
Les perspectives à court et moyen terme annonce une poursuite de la flambée des prix du beurre sur le marché international et partant sur le marché local. Certes, les prix subissent la loi de l’offre et de la demande, mais des décisions au niveau de l’UE peuvent changer la donne. Le surcoût sur une année est évalué aujourd’hui à près de 7000 euros la tonne contre 5300 euros la tonne. A cela s’ajoutent aussi les droits d’importation au niveau local et le coût de la TVA.
Fairouz El Mouden