Le ministre palestinien, Aissa Karakiâ, témoigne

Ancien détenu dans les géoles horrible de l’Etat sioniste

  • La torture, lot quotidien des détenus
  • Israël se délecte de la souffrance des palestiniens torturés
  • Les médecins des prisons israéliennes participent non seulement au traitement mais à la torture systématique des détenus
  • Les exécutions sommaires en pleine rue devenues monnaie courante

Livrant son témoignage en tant qu’ancien détenu palestinien dans les prisons israéliennes pendant plusieurs années avant de devenir ministre des affaires des détenus palestiniens et des libérés, AissaKarakiâ a indiqué que les médecins des prisons israéliennes ne participent pas au traitement des détenus palestiniens mais à leur torture physique  psychologique, besogne qu’ils maîtrisent beaucoup plus que leur mission initiale médicale.

Aissa Karakiâ, qui était entouré de plusieurs anciens détenus palestiniens représentant toutes les factions palestiniennes, dont la militante palestinienne Abla, épouse du dirigeant Ahmed Saâdate, s’exprimait lors d’un point de presse, organisé, jeudi à Rabat, à l’initiative du groupe d’action national marocain pour la Palestine et la fondation palestinienne des détenus et libérés palestiniens.

Le militant palestinien Karakiâ avait été arrêté une première fois en 1981, puis une deuxième fois en 1982, puis une troisième fois puis une quatrième fois avant d’être condamné à résidence.

Cette conférence de presse est organisée, à l’occasion du 100ème anniversaire de la déclaration de Balfour, dans le cadre du programme de la visite de quatre jours de la délégation palestinienne au Maroc, au cours de laquelle elle devra rencontrer plusieurs responsables politiques, associatifs et syndicaux marocains et participer à plusieurs manifestations.

Bien qu’interdite par la convention de Genève IV, la torture est le lot quotidien des détenus palestiniens pour «les faire souffrir tout le temps et les tuer de l’intérieur», a-t-il dit.

Et même avant sa légalisation par la Knesset, la torture est pratiquée de manière systématique à tous les détenus et en particulier à tous les enfants arrêtés, dans le but de détruire en eux non seulement l’appartenance à leur génération et à leur patrie la Palestine mais également dans l’objectif de se donner le plaisir de voir des enfants palestiniens souffrir. Il ne faut pas les laisser grandir et connaitre un développement normal.

Outre la bastonnade, les enfants sont soumis au-delà de minuit à différentes formes de torture physique et psychologique dont seuls les racistes et les criminels saisissent la portée, a-t-il expliqué, soulignant qu’Israël est gouverné par une bande de fascistes qui est en train de développer un nouveau régime d’apartheid en Palestine occupée avec l’aide de l’Administration Trump.

La torture, selon les néo-fascistes israéliens, «se justifie» par le fait que «tout palestinien arrêté est une bombe à retardement» qu’il faut «neutraliser avant terme».

Selon le ministre Karakiâ, les manifestations organisées en Palestine occupée et en particulier à Al Qods pour dénoncer la décision US d’y transférer leur ambassade ont offert aux forces d’occupation israélienne l’occasion de procéder à des arrestations supplémentaires en masse. Ce qui a porté le nombre des détenus palestiniens dans les geôles israéliennes à plus de 7000 palestiniens (65 femmes, 500 prisonniers administratifs, 400 mineurs, 12 parlementaires) incarcérés dans ces prisons où ils sont traités non pas comme des militants de la liberté de leur pays et contre la colonisation, mais comme des criminels de droit commun, à qui on applique la loi militaire.

Ils sont incarcérés dans des conditions lamentables inhumaines et privés des visites familiales. Quand ils mènent une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions de détention et une amélioration des services, ils sont punis, ignorés et humiliés. Nombreux d’entre eux sont jetés au cachot et condamnés à l’isolement.

Quant aux malades parmi eux, ils sont abandonnés à leur sort sans traitement aucun par les médecins en service qui refusent de les traiter, mais participent volontiers à leur torture inhumaine. Plus de 1800 détenus palestiniens malades attendent sans traitement dans les prisons israéliennes. 800 d’entre eux sont atteints de maladies chroniques graves (cancer, diabète, maladies mentales et psychiques, etc…).

Depuis 1967, 211 palestiniens sont décédés des suites de leur maladie et de leur abandon par les médecins israéliens, a-t-il dit.

Depuis 2013, on compte 10 martyrs tombés dans les prisons israéliennes des suites de leurs maladies et de leur abandon par leurs geôliers, a-t-il encore dit.

Au niveau législatif, la Knesset est allée dans le cadre des 156 lois racistes qu’elle a adoptées, jusqu’à légaliser en 2014 l’exécution sommaire des Palestiniens en pleine rue. Même en l’absence de toute menace, les militaires sont désormais autorisés à ouvrir le feu sur des manifestants pacifiques palestiniens.

Le nombre des Palestiniens, assassinés de cette manière a atteint 86 martyrs à ce jour dont Ibrahim Abou Touria, ce jeune palestinien en situation d’handicap qui brandissait un drapeau palestinien en marge d’une manifestation pour Al Qods. Tabi Alloune à Al Qods. Al Qaddah et d’autres. Israël est un Etat fasciste et d’apartheid. C’est un Etat qui occupe un autre pays et qui commet tous les jours des crimes contre l’humanité, dont les responsables seront poursuivis devant la Justice internationale pour répondre de leurs crimes, a-t-il dit, appelant à une mobilisation internationale pour la libération des détenus palestiniens et l’indépendance de la Palestine.

Cette conférence de presse s’est déroulée en présence notamment de journalistes et de membres du groupe d’action national pour la Palestine, Mes Abderrahmane Benomar et Khaled Soufiani.

M’barek Tafsi

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