Les dernières pluies enregistrées sur l’ensemble des régions du Maroc cette semaines sont bénéfiques aussi bien pour rattraper le retard accusé dans les périmètres irrigués et la poursuite du cycle de végétation et d’épiaison des céréales et pour alimenter les barrages et la nappe phréatique.
Néanmoins, la campagne agricole n’est pas bouclée et le cycle est encore long pour atteindre le stade de maturité des cultures céréalières et légumineuses. Les pluies du mois de mars et du mois d’avril seront décisives pour garantir un meilleur rendement et une bonne production de blé.
La campagne agricole est loin d’être bouclée. On est encore à mi-chemin du cycle déclare, à Al Bayane, Abbes Tanji, chercheur agronome. Pour lui, la campagne accuse un mois de retard et le cycle végétatif est toujours encours et la levée des épis devrait se faire vers la fin du mois de mars. Après ce stade de tallage ou de montaison, on attend la phase ultérieure dite de bonne croissance des cultures et d’épiaison. Un stade qualifié de très sensible pour atteindre la maturité. Les pluies du mois de mars et du mois d’avril sont déterminantes pour un bon déroulement de la campagne agricole. Notre interlocuteur estime qu’il est temps pour préparer les traitements fongicides préventifs des maladies qui sont généralement causées pars l’humidité et le froid. Il est aussi recommander d’alterner ces traitements sur le reste du cycle de production pour maximiser les rendements.
D’ailleurs, on regrette qu’à ce stade de la saison agricole, seulement quelques700 mille quintaux de semences certifiées sur 2 millions de quintaux disponibles ont été utilisés. Le reste est juste perdu puisqu’il ne pas être utilisé lors de la prochaine campagne agricole ou sera servi pour alimenter le bétail.
Le coût des intrants (engrais, semences certifiées, pesticides et gasoil) est apparemment jugé trop cher pour le ceréaculteur et ne favorise pas une meilleure utilisation de ces intrants. Conséquence : malgré les conditions climatiques favorables, la campagne agricole 2017/2018 risque d’être affecter par la sous-utilisation des engrais et semences certifiées et l’absence des traitements préventifs appropriés. Cela est d’autant probable si on tient compte du fait que sur les 5 millions d’hectares de céréales, seulement un million d’hectare (20%) est aujourd’hui bien conduit (bonne utilisation des semences et protection des cultures). Le reste soit 80% est installé dans des terres marginales avec à la fois l’utilisation des semences non certifiées et l’absence de toute pratique de rotation des cultures.
Aujourd’hui, la clémence du ciel est certes au rendez-vous et promet une belle campagne agricole. Toutefois, les conditions sont loin d’êtres réunies pour optimiser les rendements et garantir une bonne qualité des graines. Le comble est le prix de vente du blé (200 à 270 dirhams le quintal) n’encourage pas les investissements dans les céréales.
Fairouz El Mouden