Acquis et défis d’une campagne

La Semaine mondiale de la vaccination célébrée la dernière semaine de ce mois d’avril  (24 -30 Avril 2018) vise à mettre l’accent sur la nécessité d’agir collectivement pour que chacun soit protéger des maladies à prévention vaccinale. Le thème retenu par l’OMS cette année : «protégés ensembles, les vaccins ça marche», a pour but d’encourager les intervenants à tous les niveaux à poursuivre leurs efforts pour accroitre la couverture  vaccinale pour le bien de tous.

Grace aux efforts qui sont entrepris depuis des années, et aux moyens consentis dans le domaine de la santé tant préventive que curative, mais aussi aux rôles que jouent les médias, presse écrite et audio- visuelle, la population Marocaine et consciente des avantages et bienfaits de la vaccination.

Tous les parents en milieu urbain et rural savent que la vaccination complète de leurs enfants comporte un bénéfice certains pour chaque enfant, pour sa famille, ses camarades de classe, de lycée, mais aussi pour l’ensemble de la population et pour les générations futures.

Pour un accès universel à la vaccination

À cet égard, l’OMS appelle les gouvernements à investir dans l’effort de vaccination des populations, quant aux professionnels de santé, ils doivent sensibiliser, informer le maximum de personnes sur l’importance de l’immunisation contre les maladies, et  a se faire vacciner et faire vacciner leur famille.

L’objectif tel que fixé par le plan d’action à l’horizon 2020, est de prévenir, des millions de décès grâce à l’accès universel à la vaccination. Les pays qui ont déjà atteint ces buts ou qui ont considérablement progressé doivent tout faire pour pérenniser ces acquis afin que tout le monde reçoive les vaccins vitaux.

Au niveau mondial la vaccination permet d’éviter 2 à 3 millions de décès par an.

116,5 millions de nourrissons dans le monde ont reçu en 2016 les 3 doses du vaccin DTC qui les protégeront contre des maladies infectieuses graves.

Grâce à la vaccination anti rougeoleuse, les décès par rougeole dans le monde ont chuté de 84% entre 2000 et 2016.

Le nombre des cas de poliomyélite a diminué de plus de 99% depuis 1988. Seuls 3 pays sont aujourd’hui endémiques : l’Afhanistan, le Nigéria et le Pakistan.

Qu’en est-il au Maroc?

Parler de la vaccination au Maroc, nous invite à rappeler que notre pays compte parmi les rares pays qui ont mis en place une politique vaccinale ambitieuse depuis de longues années.

L’expérience vaccinale du Maroc date de 1960, et n’a jamais cessé depuis d’être renforcée grâce  au PNI (programme national d’immunisation).

Les premières campagnes de vaccination remontent au début des années soixante, le programme élargi de vaccination (PEV) à l’année 1981. Ce dernier a été restructuré en Programme national d’immunisation (PNI) six ans plus tard. Parallèlement à la mise en route de ces différents programmes, un suivi continu de la couverture vaccinale a permis de moduler le calendrier national de vaccination en introduisant de nouveaux antigènes et des rappels. Ainsi, au fil des années, la couverture vaccinale contre les principales maladies cibles à savoir la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite a connu une amélioration appréciable. En effet, la diphtérie et le tétanos néonatal ont été éliminés, et la demande de certification de l’éradication de la poliomyélite formulée en 2001 par le Maroc a été acceptée par l’OMS.

En outre, notre pays a été le premier pays dans la Région EMRO de l’OMS à avoir validé la certification de l’élimination du tétanos néonatal en 2002.

La réduction des cas de méningite a été très importante depuis l’introduction du vaccin contre l’Haemophilus influenza type b en 2007.

Un calendrier vaccinal exemplaire

Aujourd’hui, grâce à la politique éclairée du ministère de la santé qui privilégie une approche préventive,  les différents vaccins qui sont administrés aux enfants dans les établissements sanitaires publiques au Maroc concernent douze maladies cibles retenues par le programme national d’immunisation.

Il s’agit principalement des maladies suivantes : la diphtérie,  la tuberculose, la coqueluche, la poliomyélite, la rougeole, la rubéole, l’hépatite virale type B, le tétanos néo-natal, les diarrhées à rotavirus, les infections à pneumocoque, et les méningites à Haemophilus Influenza type b.

Tous ces vaccins sont pré-qualifiés par l’Organisation mondiale de la santé et ils sont administrés selon le calendrier national de vaccination, qui faut-il le rappeler connait des adaptations liées au contexte épidémiologique du Maroc et aux engagements internationaux.

Sollicitude royale

La vaccination complète et gratuite de tous les enfants et des femmes au Maroc a toujours été gratuite, c’est un aspect fondamental dans la lutte contre toutes les maladies infectieuses qui sévissaient. La vaccination est assurée gratuitement dans le secteur public  pour l’ensemble des enfants,  indépendamment de  la situation financière de leurs parents.

Ce n’est pas fortuit, ce n’est pas du au hasard, mais c’est grâce à la sollicitude royale  constante de sa majesté le roi Mohammed VI qui entoure de sa bienveillance les enfants de notre pays, ce qui a permis de mener à bien toutes les actions et de réaliser tous les objectifs que c’est assigné le programme national d’immunisation au Maroc.

La gratuité pour tous

Au Maroc la santé des citoyens a de tous temps été au centre des préoccupations de la plus haute instance de notre pays. Cet intérêt constant et sans cesse renouvelé pour la santé de la population est confirmé par la gratuité de la vaccination pour tous.

C’est ainsi que chaque année, environ 670.000 nouveau-nés sont vaccinés, ils reçoivent  les 12 vaccins qui  sont dispensés gratuitement jusqu’à l’âge de 5 ans dans 2.792 établissements de soins, cette politique éclairée permet après de 97% des enfants de moins de 5 ans  de bénéficier de leurs différentes vaccinations dans les établissements de soins de santé de base (dispensaires  et centres de santé) aussi bien en milieu urbain que rural.

Il y a lieu d’être pleinement satisfait et de reconnaitre que le programme national de vaccination est une réussite du ministère de la santé, une réussite rendue possible grâce aux efforts des professionnels de santé, les médecins, les infirmiers qui ne ménagent aucun effort pour assurer la vaccination de tous nos enfants.

Rendre hommage aux infirmiers itinérants qui travaillent dans les zones enclavées, difficiles d’accès, qui vont à vélo, a moto, à dos de mulet et souvent à pieds, qui parcourent des dizaines de kilomètres avec leur matériel pour vacciner les enfants en milieu rural.

C’est en partie grâce a tous ces professionnels de santé que la  vaccination a permis aujourd’hui d’atteindre, en moyenne, un taux de couverture de 95%, alors que certains vaccins arrivent à une couverture de 99%.

Perspectives du Programme National d’immunisation

Pour lutter contre le cancer du col de l’utérus et les autres affections liées au HPV, les organismes internationaux tels que l’OMS recommandent la vaccination anti- HPV.

Il s’agit de la Vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), à cet effet L’OMS reconnaît l’importance du cancer du col de l’utérus et d’autres maladies liées au PVH en tant que problèmes de santé publique mondiaux et réitère sa recommandation d’introduire les vaccins anti-HPV dans les programmes de vaccination nationaux.

Cette vaccination concerne les filles âgées de 11 ans et doit se faire en milieu scolaire.

L’intérêt de la vaccination est d’autant plus grand que l’on vaccine tôt et avant toute activité sexuelle.

Les études réalisées dans les pays qui ont introduit la vaccination dans leur calendrier vaccinal,  montrent que la stratégie de vacciner les jeunes filles permet de réaliser des économies considérables en matière de frais de soins liés aux infections par HPV.

L’intégration du vaccin au Programme National de Vaccination du Maroc assurera une large couverture de la population et réduira ainsi significativement l’incidence des affections liées à l’HPV. C’est un investissement pour l’avenir pour éviter à cette génération de filles de décéder à 40 ans d’un cancer du col de l’utérus.

Et parmi les défis  à relever, notre pays doit maintenir une couverture vaccinale uniforme supérieure ou égale à 95% à tous les niveaux et introduire de nouveaux antigènes et rappels.

Ouardirhi Abdelaziz

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