Triumph Bonneville T120: Une odyssée mécanique

Inspirée du courage de Johnny Allen qui a battu un record sur une machine propulsée par son moteur, Triumph a lancé trois ans après, l’iconique Bonneville T120. Cette nomination, qui figure toujours dans le catalogue de la marque, fait référence à la vitesse maximale de la T120 estimée à 120 milles par heure, soit plus de 193 km/h. Histoire d’un mythe!

Représentant l’une des motos les plus célèbres de l’histoire de l’industrie anglaise, le best-seller de la marque Triumph a vu le jour dans le désert de sel de Bonneville, l’Utah, le 6 septembre 1956. Johnny Allen a battu, à cette date, un record de 342 Km/h sur une deux roue équipée d’un moteur d’une cylindrée de 650 cm3 en provenance d’une Triumph Tiger 110. Même si ce grand exploit n’a pas été officiellement homologué, le constructeur anglais a choisi de rendre hommage à Allen et à sa machine en dévoilant trois ans après, la mythique T120 Bonneville.

La deux roues a fait rêver, également, les passionnés du cinéma dans des scènes immortelles de Richard Gere qui chevauche une T140 dans «Officier et Gentleman».

Taillée pour les Gentlemen

La Bonneville est animée par un bicylindre en ligne, quatre temps, épaulé par une boîte de vitesses à quatre rapports. Elle hérite de ses ancêtres, la Tiger 110, la 500 Speed Twin et Tiger 100. Performé par les ingénieurs anglais, elle culmine dans sa nouvelle version 47 ch, ce qui procure à la star anglaise un bon rapport puissance/poids, car sa masse ne dépasse pas les 160 kg. Côté partie cycle, le cadre est un double berceau, le freinage est confié à des tambours simples came. En 1963, le moteur abandonne la boîte de vitesses séparée, le cadre devient un simple berceau dédoublé sous le moteur.

Après l’arrêt de la production de la T120, la T140 reprend le relais la même année. Son bloc voit son alésage augmenter de 5 mm, la cylindrée passant à 744 cm³. Quant à sa nouvelle boîte de vitesses, elle est à cinq rapports. Le frein avant est un simple disque pincé par un étrier Lockheed, alors que celui de l’arrière reste à tambour.

Trois ans après, la Bonneville adopte un disque de frein à l’arrière et la sélection se met aux standards japonais, avec un sélecteur qui migre à gauche de la moto.

En 1977, Triumph a levé le voile sur une nouvelle série limitée de 1 000 exemplaires, appelée Queen Jubilee, qui commémore les 25 ans de règne de la reine Elisabeth II. Agréable, elle se distingue par ses coloris rouge, blanc et bleu sur un réservoir argent. Et ce n’est qu’à la fin des années soixante-dix que la Bonneville se met à la mode des choppers avec le modèle Special. Elle arbore ainsi un guidon haut, un échappement 2-en-1 et une roue plus large à l’arrière.

En 1981, Triumph saisit l’occasion de la fête de mariage entre le prince Charles et Lady Diana pour lancer l’édition spéciale Royale, avec de nombreux éléments polis ou chromés, un double disque à l’avant, des amortisseurs Marzocchi. La même année, la Bonneville exécutive tend les bras aux grands voyageurs. Elle offre deux sacoches latérales, un top-case et un énorme carénage tête de fourche fixé sur le guidon. Face à une concurrence féroce, représentée principalement par les marques nippones, le manufacturier anglais a dévoilé la TSS de 60 ch qui était censée freiner l’ascension des nouveaux modèles. Malheureusement, la réplique n’a pas été à la hauteur pour relancer la marque qui a connu la faillite en 1983. Ce sont Les Harris qui ont assuré la production entre 1985 et 1988 d’une version mieux équipée de la Bonneville avec une fourche Paioli, des amortisseurs Marzocchi et les freins Brembo, avant que John Bloor, propriétaire de Triumph, décide de ne pas reconduire la licence d’exploitation.

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