30 milliards de DH. C’est le montant que nécessitera le programme national de généralisation et de réforme de l’enseignement préscolaire, qui sera lancé ce mercredi à Skhirat. Avec ce budget, la tutelle devrait porter le taux de préscolarisation à 100% à l’horizon 2028.
Avant cette échéance, le taux devrait être de 67% en 2021 en tant qu’objectif périodique avec un budget de 4 milliards de DH, a précisé le ministre de l’Education nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Amzazi lors de la 14e session du Conseil supérieur de l’éducation, tenue hier lundi. Le programme sera opérationnel dès la prochaine rentrée scolaire avec l’ouverture de 4.000 classes. Le ministère table sur l’inscription de 100.000 enfants supplémentaires.
Les enseignants sont-ils suffisamment formés pour accompagner ce chantier ? Le ministre affirme que le système manque d’éducateurs spécialisés. Le besoin s’élève à 28.000 éducateurs qui devront être formés.S’y ajoutent 950 animateurs pédagogiques. De même, 27.000 personnes qui exercent déjà le métier d’éducateurs bénéficieront de la formation continue pour être en phase avec les attentes de la vision stratégique 2015-2030.
Dans le même ordre, une licence professionnelle sera lancée pour améliorer les compétences des éducateurs. Ses détendeurs auront le statut de « référent pédagogique ». Par ailleurs, le ministre promet de mettre fin à l’anarchie qui règne dans ce secteur. L’ouverture d’établissements du préscolaire sera soumises à des conditions plus draconiennes. Actuellement, plusieurs écoles sont logées dans des garages, ne répondant à aucune norme.
Au-delà du préscolaire, l’ambition de la tutelle est de mettre fin aux défaillances qui caractérisent l’ensemble des cycles du système. Selon le ministre, 80% de l’effectif enseignant sera renouvelé d’ici 2030. Concrètement, 145.000 iront à la retraite. Ainsi, le Maroc devrait former 200.000 enseignants d’ici 2030 pour combler les départs à la retraite et accompagner la hausse de la demande. Des négociations sont en cours avec les universités pour créer des filières pilotes dans le domaine de l’enseignement. Il s’agira de filières sélectives, accessibles sur concours.
S’agissant du volet quantitatif, le plan du ministère prévoit de limiter la surpopulation qui caractérise actuellement les classes. En effet, le nombre d’élèves en première et deuxième année du primaire sera limité à 30 et à 34 pour les autres niveaux de ce même cycle. Parallèlement, les classes du cycle collégial ne pourront plus accueillir plus de 36 élèves. L’ambition est également de réduire le volume horaire à 27 heures par semaine au lieu de 30 heures actuellement.
Hajar Benezha
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Le Conseil définit son plan d’action
Les projets dévoilés par le ministre s’inscrivent en ligne droite avec la vision stratégique. Cependant, cette feuille de route proposée par le Conseil supérieur en 2015, sera actualisée. Le président du Conseil, Omar Azziman, a appelé les commissions permanentes et les groupes spéciaux de travail à redoubler d’efforts pour approfondir la vision stratégique 2015-2030. L’idée est de poursuivre les projets de réforme la formation professionnelle, les travaux en lien avec la réforme de l’enseignement supérieur et de l’enseignement religieux. Un nouveau cadre référentiel de l’évaluation et de la révision des méthodes, des programmes et des formations devrait être proposé.