Agadir, première station balnéaire du Royaume, ne mérite-t-elle pas une gare routière, à la hauteur de sa réputation de ville touristique de grande facture ? Après des années de bricolage, la ville ne dispose que d’un médiocre site, loin de combler les attentes et aspirations des habitants et de ses visiteurs.
Particulièrement, lors des périodes estivales où les flux sont abondants, cet espace renferme des incommodités irritantes. Peu de bancs publics sur l’esplanade des quais, peu d’éclairage sur les lieux qui plongent dans la pénombre, la promiscuité causée par les engins en marche étouffe les passagers…
La gare routière constitue, sans nul doute, l’une des réalisations infrastructurelles les plus controversées, dans la capitale du Souss. Depuis sa création, il y a quelques années, on ne cesse de déplorer son état piteux, à plusieurs titres. Tout d’abord, son emplacement sur une artère très sollicitée occasionne des désagréments des plus déconcertants. Ensuite, il y a lieu également de déprécier sa fonctionnalité peu pratique, en termes de fluidité et d’accessibilité, puisque les guichets sont perchés, faisant souffrir les voyageurs qui, encombrés par leurs bagages, trouvent toute la peine du monde à se procurer le ticket de voyage.
On se rappellera que ce projet a été longtemps contesté par l’ancien conseil communal qui héritait de cette bêtise, avant qu’il ne procède à la gestion déléguée de cette construction inappropriée à la société gérant aussi la gare Oulad Ziane de Casablanca. Le martyr entraîné par ce ratage est, à coup sûr, celui des citoyens qui habitent à proximité de la gare routière. En effet, les autocars qui, en principe, devraient charger et décharger les voyageurs à l’intérieur de la gare, exécutent toutes ces opérations sur les chaussées du fameux boulevard Abderrahim Bouabid, juste sous les fenêtres des habitants avoisinants. Une situation agaçante qui crée un réel vacarme strident dans les parages, semant un dérangement perpétuel, en particulier la nuit.
On ne comprendra pas pourquoi les transporteurs s’acharnent à vider leur «cargaison» humaine dans la rue, au lieu de le faire dans la gare, en toute sécurité. Un comportement insolite qui ne trouve son explication que dans le fait que la gare, elle-même prête à ce genre de débordement, outre le désir de gagner du temps aux dépens des citoyens environnants dont le boucan des moteurs et l’odeur toxique constituent un malaise insupportable. Il est donc impératif de penser à munir la ville d’une vraie gare routière répondant aux exigences d’une ville touristique de premier plan et rappeler à l’ordre tous ces semeurs d’anarchie qui font endurer aux citoyens ces égarements désagréables.