Le vaisseau ministériel, conduit par le capitaine de l’équipage gouvernemental, a accosté, samedi dernier, à la baie d’Agadir.
Malgré le mal de mer, causé par les turbulences internes, il finit par amerrir sur le quai de la capitale du Souss. Ces rencontres de proximité entamées, il y a quelques temps, avec les populations respectives, visent à tendre les passerelles de communication directe et de connaissance de visu des besoins exprimés par les différents intervenants. En somme, l’exécutif se met, depuis un certain temps, au service des citoyens pour une meilleure appréhension des contraintes qui subsistent encore pour tel ou tel secteur. Après l’allocution inaugurale du chef de file, les ministres présentent, tour à tour, le plan d’action qu’ils comptent mettre en application, étendu sur le restant de leur mandat.
Un exercice de démocratie participative qui invite les uns et les autres à recouvrer la confiance perdue et raviver les liens de mutualité compromise. Une occasion également de revigorer la cohésion de la majorité, ne serait-ce que momentanément devant une assistance, de plus en plus réticente envers l’attitude belliqueuse dont font montre certaines de ses composantes.
Au-delà donc des aspects techniques de ces démonstrations intentionnelles, il va sans dire que le gouvernement actuel est plutôt dénoyauté de substance politique, à même de remplir sa mission dans les conditions optimales. La nature libérale de son offre résolument tournée vers la paupérisation des larges souches déshéritées, a conduit à la dérive, en plus du comportement conflictuel de ses constituantes de base. Certes, le système d’ensemble n’incite guère à mettre en place une gouvernance susceptible d’asseoir l’homogénéité escomptée et d’insuffler l’entrain politique attendu.
Une approche velléitaire vouée à l’accaparement des ressources du pays par des minorités rentières, au déracinement des Institutions de leur contenu constitutionnel, à la prolifération des pratiques attentatoires à l’éthique et la loyauté…Ce dont l’exécutif a donc grand besoin, c’est incontestablement une bouffée politique susceptible de s’attaquer fermement à ces freins nocifs qui ne cessent de porter malheur au développement de la Nation. En est-il capable, du reste ?
Franchement, tous les indicateurs aussi bien apparents que latents révèlent cette impuissance d’affronter les dossiers brûlants qui nécessitent cran et savoir-faire. Or, en dépit de la volonté de nombre de ses éléments pétris de volume politique et d’abnégation civique, la constitution du gouvernement est bien loin de se montrer bien armée de faire régner l’harmonie solidaire et de confronter les problématiques majeures de l’heure, à l’image de sa locomotive terne et mièvre, face aux barons de la discorde et du statu quo anti-démocratique.
Ce constat est, sans doute, incontestable, suscite consternation dans les milieux populaires, en quête de la délivrance de l’étau qui se resserre davantage et interpelle toutes les forces vives. Car, il faut bien dire que cette faiblesse saillante ne saurait faire baisser les bras aux fervents défenseurs des causes suprêmes du peuple et de la Nation. Il est alors question du sort du pays que les formations politiques, notamment celles qui se veulent nationales, démocratiques et progressistes, se doivent de préserver, sans calculs politiciens réducteurs. Au moins deux de ces partis qui composent, en fait, l’équipe gouvernementale, en baisse de régime!