La responsabilité d’Alger
L’Algérie et la Mauritanie ont accepté, lundi dernier, l’invitation, adressée par Horst Kohler, pour participer à une table ronde à Genève en décembre prochain, consacrée au conflit du Sahara marocain.
Trois sons de cloche résonnent sur la nature de la rencontre et ses objectifs.
Le porte le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric parle de «table des négociations» à laquelle les quatre invités devaient venir «de bonne foi et sans pré-conditions».
L’ancien président allemand évoque, lui, des propositions qui proviendraient des parties en présence autour d’une «table ronde», alors que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, parle de «discussions préliminaires» qui seraient «renouvelées».
Mais quelle qu’en soit la dénomination, la rencontre de Genève semble reprendre l’esprit des négociations de Manhasset, dont plusieurs rounds ont échoué par l’entêtement de l’Algérie à rester évasive et à s’accrocher à des slogans creux du genre «référendum», «peuple sahraoui» «décolonisation»… et autres concepts anachroniques et dépassés par le temps, le droit et les résolutions onusiennes, et ce depuis 2007.
Plus d’une décennie après, Alger veut encore retarder l’horloge de l’Histoire et à laisser irrésolu un conflit vieux d’un demi-siècle et à alourdir la communauté internationale par des considérations infantiles et des ressentiments qui n’ont plus le droit à l’oubli.
Aujourd’hui et quelque soit la démarche méthodologique de l’ONU, qui souhaiterait faire évoluer les positions retardataires à l’égard des dernières résolutions du Conseil de sécurité adoptées en 2017 et 2018, la question centrale repose sur l’attitude de l’Algérie.
Donc, pédagogiquement, l’enfant terrible de l’équation devra être amené à se mettre dans les rangs et à ne plus faire de l’agitation et du bruit inutile.
L’ONU a suffisamment accumulé d’expériences réussies en matière de discussions informelles dont le but est de faire progresser les parties récalcitrantes sur la voie d’une solution politique acceptable par les parties et la communauté internationale.
En d’autres termes, la communauté des nations sait parfaitement les causes de ce conflit interminable et qui en sont les ténors et les responsables, d’hier comme ceux d’aujourd’hui.
Les Sahraouis, ceux qui ne sont pas détenus dans les camps de Tindouf en Algérie, travaillent d’arrache pieds pour développer leur région, dans leur patrie, le Maroc. Ce n’est pas le cas, malheureusement, à Tindouf où le droit d’expression est bafoué.
Mohamed Khalil