DNES à Tanger Mohamed Nait Youssef
Sofia, le dernier long métrage de la jeune réalisatrice Meryem Benm’barek a été projeté, samedi 2 Mars à la mythique salle de cinéma Roxy, dans le cadre de compétition officielle du festival national du film du Tanger.
Lors de sa sortie le film a suscité un débat, pour ne pas dire une polémique surtout la question des mères célibataires, mais aussi sur les lettres de noblesse que le film a voulu transmettre. Le film a reçu même des critiques sur l’œil avec lequel cette question a été abordée dans ce travail cinématographique. L’histoire se déroule dans la ville dite blanche, Casablanca.
Dans le film, on redécouvre une autre fois cette métropole à travers les yeux de la caméra de la réalisatrice, notamment ses transformations, ses métamorphoses et parfois sa poésie. Au-delà, de l’histoire et la manière avec laquelle le film nous a montrés un personnage complexe, sobre, énigmatique, incohérent, instable… on a découvert le regard de Sofia, un rôle interprété par la jeune actrice Maha Alemi, qui a portant supporté une partie importante de ce film, jusqu’au bout. Très mal dans sa peau et dans sa chère, Sofia dont le regard est noyé dans le noir était toujours en quête d’une lumière, des lumières qui a ponctué et habité le film.
Or, est-il assez difficile à ce point d’être femme au Maroc ? Le fait de voir le jour dans un pays qui se développe au fil des années ? Certes, Sofia a accouché un bébé (une fille) hors mariage. Un fruit d’amour ou pas, mais elle doit l’assumer dans une société qui réfute toutes les relations hors le cadre «légale».
C’est un constat ! L’enfant est là, elle est venue. Et il faut en trouver une solution. Dans le film, le personnage n’a pas opté pour la morale, mais plutôt, pour ces moyens qui justifient, au final, les moyens. Bref, sauver l’honneur de la famille et sauver les intérêts. En revanche, dans le film toujours, on a pu saisir l’appartenance du personnage principal, ni à la classe sociale moyenne, pauvre ou encore de la petite bourgeoisie. Par ailleurs, dans les costumes, comme dans la narration filmique ou encore dans l’usage des langues à la fois française et dialecte marocain… le fil se perd. En d’autres mots, on essaie de montrer Sofia tantôt avec une Jelaba, son langage, ses gestes et son regard qu’elle pose dans le monde n’appartiennent plus à sa couche sociale. Parfois, on se sent perdu dans tout cela.
Mais, il faut le dire, il y a certains plans qui ont poétisé pour ne pas dire sauvé le film ; comme celui des deux femmes réunies pour arranger le prétendant problème avec la famille d’Omar ou encore celui d’un plan où Sofia marchait la nuit dans la ville et la fameuse chanson de Rouicha ponctue la scène.