Et si cette fois-ci était la bonne!

La formation professionnelle vient de se doter d’une nouvelle feuille de route, la 3ème du genre en l’espace de huit ans. Cette fois-ci, sera-t-elle la bonne ? Le ministre de tutelle,

Said Amzazi, qui a présenté sa copie à SM le Roi, jeudi dernier, l’espère en tout cas. Surtout que l’urgence  de l’implémentation de cette stratégie est dictée par les maux de ce secteur, pointés à plusieurs reprises par le Souverain. D’autant que cette feuille de route est également liée à l’orientation africaine du Maroc qui a signé une série de convention avec des pays africains dans le domaine de la formation professionnelle. La nouvelle feuille de route, préparée par l’équipe d’Amzazi, prendra le relais de la stratégie de 2016-2021, laquelle est restée lettre morte depuis son adoption.

L’ambition de la tutelle est d’améliorer l’offre à travers notamment une restructuration des filières en fonction de leur pertinence sur le marché de l’emploi. L’idée est de faire émerger une nouvelle génération de profils répondant aux besoins des entreprises. Deux règles y sont prédominantes : la diversité linguistique et l’alternance formation/emploi.

Le dernier rapport de la Cour des comptes avait dénoncé un système en déphasage avec la réalité des besoins économiques et sociaux du Maroc, à la fois sur les plans quantitatif et qualitatif avec des taux d’insertion et d’emploi bas, comparativement à l’enseignement général. Pour combler ces failles, la nouvelle stratégie prévoit une réforme des méthodes pédagogiques en privilégiant notamment la maitrise des langues, parallèlement à la formation en milieu professionnelle. Une nouvelle génération de centres de formation sera mise en place. Ces Cités des métiers et des compétences, appelées à devenir des structures multisectorielles et multifonctionnelles dans chaque région du Royaume, constituent la pierre angulaire de cette feuille de route. Ils devront ouvrir progressivement leurs portes dès la rentrée 2021.

Selon Amzazi, ces nouvelles cités vont privilégier des formations qui répondent aux spécificités et aux potentialités de chaque région, à la fois dans les métiers liés aux domaines d’activités porteurs de l’écosystème dans laquelle elles s’implanteront, mais aussi dans les métiers de futurs comme le digital offshoring. Sachant que les formations liées au digital-Offshoring seront déployées dans les 12 régions du Royaume, alors que celles se rapportant à l’Intelligence artificielle seront proposées au sein des régions de Rabat-Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat.

La nouvelle feuille de route prévoit des mesures pour initier l’apprenti au monde du travail au sein même de ces cités. En effet, ces futurs espaces devront comporter des chaines de production pédagogiques, des centres de simulation et des halls technologiques. Il s’agit en fait de recréer l’environnement professionnel dans chacune de ces cités.  Techniquement, ces dernières fonctionneront sur la base du principe de la mutualisation dans un esprit d’optimisation de l’utilisation des ressources disponibles, notamment pour les plateformes numériques, les Centres de Langues, les Career Centers, les bibliothèques et médiathèques, les internats et les terrains de sport. Les actions prévues ont été saluées de toutes parts, reste à respecter le calendrier établi.

Hajar Benezha

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