Quand la maladie de Parkinson nuit à la vie sociale des personnes qui en souffrent

Oumerzoug Soukaina (MAP)

Tremblements, problèmes d’élocution, troubles du sommeil, difficulté à initier des mouvements… autant de signes qui apparaissent avant les symptômes typiques du Parkinson, cette pathologie évolutive, qui fut décrite pour la première fois par le médecin anglais James Parkinson, impacte lourdement la vie quotidienne des personnes malades et conduit à restreindre leur vie sociale.

La maladie de Parkinson est une maladie neurologique chronique qui touche le système nerveux central, a déclaré à la MAP le neurologue Mounir Ezzoubi à l’occasion de la journée mondiale du Parkinson célébrée le11 avril, faisant savoir que cette pathologie est responsable du ralentissement des mouvements, de l’apparition des troubles cognitifs et d’une rigidité musculaire.

Plusieurs facteurs entrent en jeu dans l’apparition du Parkinson, notamment une destruction de la substance noire, la petite partie du tronc cérébral, ou bien des causes rattachées à des substances toxiques ou associées à des chocs poly-traumatiques, a-t-il expliqué.

Et d’enrichir que la cause du Parkinson pourrait être dans certains cas inconnue. «C’est ce qui lui confère le nom du Parkinson idiopathique», ajoutant que le traitement de cette pathologie porte essentiellement sur des médicaments ayant l’effet de la dopamine, la kinésithérapie, la chirurgie ou bien sur l’orthophonie afin d’améliorer la respiration et la façon de parler des patients.

En effet, les parkinsoniens subissent une double peine à la fois pour leur santé que pour leur vie sociale, dans la mesure où cette maladie peut provoquer des troubles psychologiques qui touchent la majorité des patients. C’est le cas notamment de Farid dont le cheval de bataille n’est autre que de faire face aux quelques préjugés et fausses idées reçues sur cette maladie.

«J’ai été diagnostiqué à l’âge de 50 ans. Et depuis, la tristesse et les angoisses font partie de ma vie. Il a fallu apprendre à vivre avec cette maladie qui a bouleversé le quotidien de ma famille», a raconté Farid E., âgé actuellement de 62 ans.

«J’ai dû subir des heures grises de fatigue, des nuits blanches et de la souffrance psychologique (dépression, anxiété et stress)», a-t-il révélé, ajoutant que pour lui, « c’était le désarroi le plus complet » quand il a appris la nouvelle de sa maladie.

«J’ai commencé à en parler à des amis proches dont quelques-uns m’ont fui parce que pour eux, ça pourrait être une maladie contagieuse», a-t-il confessé, précisant qu’il a dû commencer à faire le parcours d’un combattant afin de faire face à cette pathologie qui lui a causé une sorte d’effondrement total.

«Les gestes les plus simples deviennent une tâche complexe. Rien que pour se coiffer, s’habiller et se raser», Farid a besoin de l’aide de ses proches qui assument une charge quotidienne en enchainant avec des prises de médicaments plusieurs fois par jour.

La prise en charge médicale ne suffit pas, à elle seule, à atténuer les symptômes moteurs de la maladie de Parkinson. Les relations humaines ont bien un rôle crucial à jouer dans le quotidien des parkinsoniens en retardant l’aggravation des troubles de cette pathologie et en améliorant la qualité de leur vie.

La journée mondiale du Parkinson, célébrée le 11 avril, est l’occasion d’informer sur la complexité de la maladie et à transmettre des messages d’espoir et de courage à travers l’organisation des conférences, des rassemblements et des évènements sportifs et culturels réunissant les malades, leurs proches et les scientifiques.

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