Désormais, la question n’est plus «va –t-il échapper au processus de destitution ?» initié par les démocrates du congrès mais plutôt «quand l’Iran va –t-il riposter» ? Et surtout «comment il va s’y prendre ?». Le cas échéant serait-ce le déclic pour une déflagration généralisée ? Cela fait au moins des heureux, les médias-prédateurs.
Oui, on le savait depuis son élection, étriquée, faut-il le rappeler, à la maison blanche c’est manifestement «la gouvernance par le chaos»; oui, un chaos bel et bien même s’il est drapé des oripeaux de la modernité : tout chez lui est réduit à un tweet… La lâche agression contre des personnalités iraniennes et irakiennes fait bien partie d’une stratégie de contournement et de détournement.
Des ennuis politiques sérieux en interne; une guerre commerciale féroce imposée par la Chine. On ressort le spectre de l’autre pour redorer le blason d’une politique confuse. Mais cela ne relève que de la contingence. Le capitalisme, arrivé à son stade immatériel globalisé, a historiquement démontré son besoin d’un ennemi et de la guerre pour se revitaliser.
Dès les prémices de la mondialisation sous la houlette de l’occident, celle-ci a été conçue dans une démarche dichotomique, manichéenne ; se construire en s’opposant à un camp adverse. A un Autre qui pouvait mettre l’occident en péril. Et cet autre n’a été que l’Islam. Les terres d’Islam incarnaient bien l’ennemi avec lequel on devait en découdre.
Rien de nouveau donc. La peur de l’épouvantail musulman, change de forme mais ne change pas de nature, et continue d’être agitée. Les appellations et les prétextes changent mais le réflexe demeure constant : hier la recherche des armes de destruction massive; aujourd’hui la lute contre le terrorisme…des arguments qui se révèlent chaque fois fallacieux.
Dans cette haine de l’autre, le président américain, a commis un lapsus éclairant sur la nature des enjeux en cours. Dans ses diatribes tweetées face à la hantise de la riposte iranienne, il a menacé de s’en prendre aux symboles culturels, aux monuments historiques iraniens, héritages d’une civilisation millénaire. Révélant avant que ses communicants tentent de corriger le tir et d’en atténuer la portée, que c’est bien une guerre contre une culture et une civilisation.
Dévoilant ainsi le code génétique fondateur celui du génocide de la nation amérindienne. Nous sommes alors dans le remake ressassé d’un mauvais western où «un bon indien est un indien mort». Sauf que l’indien cette fois est irakien ou iranien.
Eliminer des leaders charismatiques des peuples opprimés d’une manière humiliante ouvre une blessure symbolique profonde ; elle enfonce l’occident impérialiste, et le monde qu’il domine, dans les abîmes de l’indignation éternelle.