Ahmed Tayeb Laalej : le dramaturge du filon d’or

Parmi les figures ayant marqué le théâtre pendant et après les décennies soixante et soixante dix,  feu Ahmed Tayeb Laâlej est dans la meilleure loge. En effet, son répertoire est long, riche et inoubliable. La troupe de la «Maâmora» avec laquelle il s’est illustré a connu ses moments de gloire. Avec lui, la liste est longue. «Wali Allah», «Al Haj Adama», «Aâmail Joha», autant de pièces théâtrales adaptées de la manière la plus géniale qui soit.

Feu Tayeb Laâlej n’est pas seulement un homme de théâtre, en fait, c’est une encyclopédie ambulante. Un touche-à-tout, grâce auquel la chanson marocaine a, par ailleurs, trouvé un nouveau souffle, un souffle intarissable.

Dramaturge, parolier, adaptateur et interprète, Ahmed Tayeb Laâlej est un perfectionniste, doublé d’un comique à toute épreuve.

Là où il met la main, le succès est assuré, et l’admiration gagnée d’avance. Pourtant rien, ou presque, ne présageait une ascension aussi fulgurante.

Natif de Fès, en 1928, Laâlej était dans la menuiserie. Dans notre société, on sait que les artisans sont souvent gais et prennent la vie du bon côté. Mais pour lui, c’était plus que cela car déjà il découvrait en lui les potentialités artistiques qui allaient vite s’épanouir. Mais insatiable et ambitieux, il se prend d’abord en change, fouine et tente par tous les moyens de donner forme à ces talents.

Autodidacte, il cherche à se parfaire en suivant des stages à l’étranger où l’on est convaincu de son talent. D’ailleurs, il n’est pas donné à tout un chacun d’adapter des pièces qui s’inscrivent dans le patrimoine théâtral universel. «Tartuffe», «Les fourberies de Scapin», «Le bourgeois gentilhomme» de Molière sans parler de Jules Romain, Bertold Brecht pour ne citer que ceux-là. Tout cela reste gravé dans nos mémoires, notamment au milieu de la crise de créativité que traverse actuellement le théâtre marocain.

Et pour revenir à la chanson dont il a enrichi le patrimoine, Tayeb Laâlej, est un des rares paroliers à avoir su, de façon ingénieuse, donner un charme inégal au dialecte marocain qu’il a présenté d’une façon plus captivante, tout en respectant la morale, les sensibilités, bref, notre identité religieuse, culturelle et sociale.

En matière de théâtre, comme en matière de chanson, ses travaux représentent un capital inestimable et constituent pour la culture marocaine et arabe un trésor que le temps ne peut entamer. Il suffit d’évoquer  «Mana Illa Bachar» interprété par Abdelwahab Doukkali dans les années soixante et qui reste toujours un sommet, ou «Khouyi, Khouyi» chanté après par Latifa Raafat. L’un comme l’autre peuvent se prévaloir d’avoir été à la tête des hits parades des années durant.

S’agissant de trésor, feu Laâlej en est un trésor et une encyclopédie à préserver, ménager, et auquel il faudra toujours rendre hommage.

 

 ***

Lamia Zaidi

La voix de l’enchantement

Lauréate de «Studio 2M», Lamia Zaidi poursuit son chemin sans trompette ni tambour battant.

Sa voix chaude rappelle ces chanteuses de l’âge d’or de la chanson; une voix plutôt classique qui convient d’ailleurs parfaitement à son personnage et sa prestance.

On était étonnée qu’elle ne soit pas retenue dans «Arab Idol», organisée par la chaîne MBC. «Je n’ai même pas eu à rencontrer le jury», dit-elle avec une certaine amertume. «Je ne sais pas ce qui s’est passé et je me demande toujours qui a été derrière cette affaire».

Mais Lamia fait contre mauvaise fortune bon cœur et sait que ce n’est pas la fin du monde surtout qu’elle est confiante dans ses potentialités artistiques.

Aussi sa mésaventure dans «Arab idol», au lieu de la décourager, l’a plutôt encouragée à poursuivre son travail pour réaliser ses objectifs. D’ailleurs elle n’a jamais arrêté de travailler et actuellement elle se prépare à lancer un single qui sera aussi tourné en clip en plus d’un album qui comportera plusieurs chansons et dont elle veut faire une surprise. La chanson single est intitulée «Shab lbaroud» et elle contient des rythmes typiquement marocains.

Lamia Zaidi sait que le chemin de la célébrité est pavé d’embûches et c’est pour cela qu’elle n’entend pas brûler les étapes. Aussi, elle est l’une des chanteuses qui défendent farouchement la chanson marocaine et qui veulent participer à son rayonnement. «La chanson marocaine a atteint des degrés de célébrité que personne ne peut nier et c’est grâce aux vétérans et à des jeunes artistes qui ont eux aussi apporté une contribution substantielle», souligne-t-elle. «Mieux, il y a des chanteurs arabes qui reprenne des chansons marocaines avec une nouvelle répartition, ce qui prouve que la chanson marocaine est en bonne santé.

Ce qui manque, par contre, c’est l’encouragement des producteurs et des responsables qui devraient se pencher sur ce problème pour donner davantage de rayonnement à la chanson marocaine, dit-elle encore», ajoute-t-elle.

La sortie du prochain album de Lamia Zaidi est prévu pour ce début d’année et elle compte beaucoup sur cette nouvelle expérience, surtout que l’album a été fait avec des paroliers et compositeurs jeunes.

Et comme elle ne manque pas de charme, elle a eu des propositions pour figurer dans des télé feuilletons et des films.

«J’ai eu des propositions au mois de Ramadan dernier, mais les rôles ne m’ont pas convenu. Cela ne veut pas dire que je refuse, mais j’attends juste d’avoir des propositions convenables», tient-elle à préciser..

En attendant, Lamia continue d’explorer ses atouts au niveau de la chanson.

Top