1ère réunion du Conseil de BAM de l’année 2022
Kaoutar Khennach
A l’issue de la première session de l’année 2022 de son conseil, Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire afin de poursuivre le soutien de l’activité économique et atténuer l’impact de l’environnement international défavorable.
En effet, dans un contexte marqué notamment par une baisse sensible de la valeur ajoutée agricole et une certaine consolidation des activités non agricoles, favorisée par l’avancée notable de la campagne de vaccination, l’assouplissement des restrictions sanitaires et le maintien du stimulus monétaire et des mesures de soutien sectorielles, BAM a décidé de maintenir inchangé le taux directeur à 1,5% à l’issue de sa première réunion trimestrielle de l’année 2022. « Prenant en compte le retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023, le Conseil a décidé de maintenir l’orientation accommodante de la politique monétaire et ce, pour continuer à soutenir l’activité économique et atténuer l’impact de l’environnement international défavorable. Il a décidé en conséquence de garder le taux directeur inchangé à 1,5% », indique la banque centrale.
Ainsi, BAM envisage une petite stagflation pour 2022 avec une croissance de 0,7% et une inflation de 4,7%avant de revenir à 1,9% en 2023. »Le Conseil a relevé que l’inflation poursuit son accélération entamée en 2021, tirée par les pressions d’origine externes liées à la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires et la hausse de l’inflation chez les principaux partenaires économiques », indique BAM. De même, sa composante sous-jacente augmenterait de 1,7% à 4,7% puis décélèrerait à 2,6%, ajoute la même source.
Par ailleurs, la croissance de l’économie nationale devrait se situer à 0,7% en 2022, avant de progresser à 4,6% en 2023. « Pâtissant de conditions climatiques particulièrement défavorables, la campagne agricole devrait enregistrer, selon les prévisions de BAM, une production céréalière autour de 25 millions de quintaux et ce, après 103,2 millions de quintaux un an auparavant. La valeur ajoutée agricole devrait ainsi baisser de 19,8%, ramenant la croissance économique à 0,7% en 2022 après un rebond qui aurait atteint 7,3% en 2021 », précise la Banque centrale.
En 2023, sous l’hypothèse d’une récolte moyenne de 75 millions de quintaux, la valeur ajoutée agricole augmenterait de 17%, portant la croissance à 4,6%, ajoute la même source. Pour ce qui est des activités non agricoles, elles devraient se consolider graduellement, avec une progression de 3% de leur valeur ajoutée en 2022 et en 2023.
Pour les autres prévisions, le déficit du compte courant se creuserait à 5,5% du PIB en 2022 après 2,6% en 2021, avant de revenir à 3,7% en 2023. Les avoirs officiels de réserve (AOR) du Maroc devraient atteindre 342,8 milliards de dirhams (MMDH) à fin 2022, avant de se situer à 347,3 MMDH à fin 2023. Ces AOR, qui tiennent en compte notamment des financements extérieurs prévus du Trésor, permettent ainsi d’assurer une couverture autour de 6 mois et demi d’importations de biens et services. Quant aux investissements directs étrangers (IDE), les recettes avoisineraient l’équivalent de 3% du PIB en 2022 et 3,5% en 2023.
Sur le volet des finances publiques, en dépit de l’accroissement important des dépenses de compensation du gaz butane et du blé, le déficit budgétaire devrait quasiment se stabiliser à 6,3% du PIB en 2022, à la faveur d’une mobilisation exceptionnelle des ressources à travers notamment les mécanismes de financement spécifiques et les recettes de monopoles. En 2023, il s’allégerait à 5,9% du PIB, résultat essentiellement de l’amélioration prévue des rentrées fiscales.