Beauté, Luxe et élégance…

Exposition «Yves Saint Laurent : The Hamish Bowles Collection » au mYSLm

DNES à Marrakech: Mohamed Nait Youssef

« Là, tout n’est qu’ordre et beauté, Luxe, calme et volupté. », L’Invitation au Voyage, Charles Baudelaire. C’est ce que nous donne à voir l’exposition lumineuse et colorée « Yves Saint Laurent : The Hamish Bowles Collection », dont l’inauguration a eu lieu, jeudi dernier, au musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm). Un plaisir pour les yeux ! Cet ovni offre aux admirateurs de la mode et de l’art, une collection inédite de Yves Saint Laurent par le biais du regard du collectionneur, journaliste et historien de la mode, Hamish Bowles.

En effet, la beauté est le maître mot. La finesse, le charme et la touche artistique et esthétique singulière, les couleurs vives et joyeuses invitent les visiteurs à un périple immersif et séduisant dans l’univers fascinant du maître couturier.

«C’est la première fois que Hamish Bowles, qui est peut-être un des plus importants collectionneurs privés de mode, parce qu’il y a des institutions, des musées qui collectionnent la mode, mais, lui, il est peut-être un des plus grands collectionneurs privés avec plus de 4000 pièces de mode, pas uniquement Saint Laurent, mais de toutes sortes de mode.», nous révèle Madison Cox, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent, dans une déclaration à Al Bayane.

Un regard personnel en dehors de l’institution

Une première ! Cette exposition captivante, visible aux publics jusqu’au 4 janvier 2026, présentant plus de 50 pièces vintages d’exception provenant de la collection personnelle de Hamish Bowles, explore, au-delà des collections et archives des institutions, le regard personnel et subjectif du collectionneur et fin connaisseur de l’héritage et l’œuvre de Saint Laurent. Une première au Maroc et dans le reste du monde rendant ainsi un vibrant hommage au génie créatif de cette figure ayant marqué l’histoire de la mode.

« Je pense que c’est très intéressant qu’on présente le regard d’un collectionneur qui n’est pas du tout le même regard de l’institution. Ce n’est pas du tout le même le regard d’une maison, d’une fondation que je préside à Paris ; la Fondation Pierre Bergé- Yves Saint Laurent.  C’est tout à fait le contraire avec les vêtements que nous avons à Paris, et que nous prêtons ici au Musée à Marrakech, ce sont plutôt des prototypes. », a-t-il affirmé.

Ce qui est exposé ici, la collection de Hamish Bowles, a-t-il expliqué, ce sont des pièces qui étaient portées, des pièces qui étaient commandées par les femmes, ce sont des pièces qui ont une vie.  C’est qui est intéressant aussi, poursuit-il, c’est de faire ce parcours avec lui.

À vrai dire, les visiteurs du musée, les mordus de la mode, auront le privilège de découvrir cette collection jamais montrée nulle part ailleurs.

«C’est intéressant dans la mesure où il n’avait jamais exposé sa collection dans le monde entier. Il a prêté quelques pièces, mais jamais une exposition dédiée à une partie de sa collection.», a rappelé le président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent. Et d’ajouter : « J’étais très ému parce qu’il a choisi le Maroc pour le faire sachant qu’il est sollicité par les grandes villes comme Paris, Londres, New York…, et surtout sa position comme un des plus grands journalistes de mode chez Vogue international. Il a choisi le musée pour nous encourager. »

Trois époques emblématiques, trois actes clés :

Lumière. Sensibilité. Créativité. Hamish Bowles n’a pas caché sa joie en présentant ces pièces ayant accompagné sa longue carrière de collectionneur, historien et journaliste de mode connu et reconnu mondialement.

En effet, la scénographie de l’exposition joliment imaginée et conçue par le talentueux metteur en scène d’opéra anglo-irlandais Patrick Kinmonth, a mis en valeur la splendeur de l’exposition s’articulant sur trois actes fondamentaux.

Toutefois, le périple commence d’abord par la découverte des débuts du couturier chez Christian Dior (1958-1960), ensuite l’âge d’or de la Maison Yves Saint Laurent (1961-2002), puis l’évolution du prêt-à-porter Saint Laurent Rive Gauche.

« C’est incroyable les recherches, le savoir-faire et la connaissance de Hamish Bowles. C’est la première fois qu’on voit la collection parce qu’on a 50 vers 60 robes, mais dans sa collection on a plus de 3000 et aussi encore 50 pièces de Yves Saint Laurent. », a confié Patrick Kinmonth, dans une déclaration au journal.

Selon lui, Hamish Bowles a fait sa sélection pour raconter la diversité et l’univers de Saint Laurent qui n’est pas étroit ; le monde, l’idée, l’image de Saint Laurent… C’est ouvert !

« Les collections partent dans toutes les directions, en Chine, en Espagne et au Maroc parce que c’est le Maroc qui a changé le sens de la couleur de Saint Laurent et la possibilité de la couleur dans la lumière.», a-t-il indiqué.

Une mise en scène. Une exposition en 3 actes. L’exposition retrace un pan important du parcours long et incroyable de Saint Laurent.

« J’étais inspiré dans la scénographie de faire un type de fantaisie de Dior pour commencer, très raffinée et dans le genre des salons classiques de Dior qui étaient toujours en gris particulier. J’ai fait un effet de miroir d’espace qui est un faux miroir. Quand on entre dans le monde de la haute couture, j’ai pensé où on en est maintenant, à côté des incroyables Jardins Majorelle. En outre, j’ai mis un jardin de l’imagination où on a Hamish Bowles et Saint Laurent pour mettre en valeur les incroyables formes et robes de superbes finition, définition, de couleur et de tissu qui sont la merveilleuse musique de Saint Laurent. », nous explique Patrick Kinmonth.

Entre haute couture et prêt-à-porter, le metteur en scène d’opéra anglo-irlandais, a opté pour une narration visuelle lumineuse et harmonieuse afin de créer une synergie entre les pièces exposées et leur mise en espace.

« Le 3ème acte, c’est le moment où il a dit, je m’ennuie de l’autre couture. Il a voulu faire quelque chose de plus populaire et les graphiques, c’était le prêt-à-porter de Rive Gauche « Saint Laurent, rive gauche », a-t-il révélé. Et d’ajouter : « J’ai pris ces couleurs. Je les ai intensifiées.  On a fait une expérience des choses carrées dans ces couleurs très fortes qui ressemblent à l’esprit de Rive Gauche.  Ce sont les couleurs que Saint Laurent a utilisées lui-même.  Pour moi, c’est la couleur du Maroc.

Une pièce, une œuvre, une vie…

Chaque pièce exposée montre à la fois le génie créatif, le savoir-faire et l’élégance du grand couturier et créateur de collections de haute couture, YSL.

« C’est la première fois au musée Yves Saint Laurent Marrakech que l’on montre des vêtements qui ne sont pas ceux de la collection du musée Yves Saint Laurent Paris, qui ne sont pas les prototypes qui ont défilé pour être ensuite achetés par telle ou telle cliente. Mais, justement, les modèles clientes, les modèles qui ont été adaptés à la physionomie des clientes qui ont acheté ces vêtements couture.  C’est aussi une première fois où l’on montre les trois périodes de la vie professionnelle d’Yves Saint Laurent ; les années 58, 60 où Yves Saint Laurent travaille pour la maison Christian Dior avant de monter sa propre maison de couture à la fin de l’année 1961 et de travailler pendant 40 ans sur une collection de mode haute couture.», nous déclare Alexis Sornin, directeur du Musée Yves Saint Laurent Marrakech.

L’exposition, a-t-il indiqué,  est le fruit du commissaire invité Hamish Bowles qui lui-même a invité le metteur en scène irlandais et anglais Patrick Kinmonth,  qui vient du monde de l’opéra et qui a un sens  du décor, du théâtre et de l’opéra.

Un Saint Laurent différent !

Pour Alexis Sornin,  c’est la première fois que le musée montre un Saint Laurent un peu différent dans le sens où ce n’est pas ce que le Musée Saint Laurent de Paris a retenu comme étant les meilleures créations pour la haute couture. « C’est finalement ce n’est pas le premier cercle des personnes qui ont travaillé directement et historiquement avec Saint Laurent, mais plutôt une personne qui est historienne et critique de la mode, qui collectionne du salon parmi d’autres créateurs de mode, et qui, au final, donne aussi à lire sur lui-même. », a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, ce qui est intéressant dans le cas Hamish Bowles, di-il, c’est qu’il est très intéressé par la mode, mais aussi très intéressé par les arts décoratifs. « Il a un peu une vision sociologique d’un vêtement dans un décor. », a-t-il expliqué.

Un parcours immersif…

Le parcours se veut immersif et fascisant. En effet, la première partie de l’exposition évoque les salons de la maison Dior, avenue Montaigne à Paris, tandis que la 2ème  partie consacrée à la couture est plutôt un univers d’un jardin à l’extérieur avec l’illusion d’un jardin, ainsi qu’une 3ème  partie reprenant les codes couleurs de l’étiquette que portaient les vêtements Yves Saint en Rive Gauche.

« Cet orange et fuchsia très vifs  pour montrer les vêtements qui ont été produits en grand nombre, parfois plusieurs centaines en différentes tailles, de petites à la plus grandes, alors que les vêtements de couture sont en général pour quelques clientes très limitées. Mais c’est le même processus, c’est le même dessin de Saint Laurent qui donne naissance, tant un vêtement de couture qu’un vêtement de prêt-à-porter. C’est ça qu’on voulait aussi montrer. », a-t-il souligné.

«Yves Saint Laurent : The Hamish Bowles Collection», enrichie d’un catalogue en français et en anglais ainsi que d’un documentaire réalisé par David Boatman, ouvrira ses portes au public  jusqu’au 4 janvier 2026.  À découvrir !

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