Par Fairouz El Mouden
Le blé est l’une des denrées alimentaires les plus consommées, les plus cultivées et les plus échangées dans le marché des matières premières. Cette céréale accuse aujourd’hui les contrecoups de la conjoncture économique internationale.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine combiné aux effets d’une sécheresse qui se veut généralisée à l’échelle mondiale constituent aujourd’hui de vraies menaces pour la production et la commercialisation de cette denrée alimentaire et les prévisions craignent une imminente crise alimentaire.
Les temps sont durs. La conjoncture économique mondiale affiche un tableau sombre à tous les niveaux presque. Le conflit russo-ukranien, la flambée des prix des matières premières dont le pétrole, le blé et la rupture des chaines d’approvisionnement des marchés par les produits de grande nécessité sont autant de facteurs déstabilisateurs et contraignants de l’économie mondiale. Les conditions climatiques ne sont pas non plus au rendez-vous. La sécheresse frappe de plein fouet la grande partie du globe terrestre….
Autant d’éléments et d’incertitudes qui devraient normalement pousser les gouvernements à revoir leurs priorités et leurs stratégies sectorielles. Le Maroc est loin d’être épargné par cette crise internationale et qui risque de s’étaler dans la durée et mettre chaotique l’économie nationale qui essaie de sortir des effets de la crise sanitaire qui n’est pas encore finie. Le prix du blé affiche aujourd’hui son niveau le plus élevé, voire même un niveau record. Le stock de sécurité ne représente que quatre mois de consommation pour un pays qui fait de son plan Maroc-Vert et de sa stratégie green génération l’une des plus belles réussites de son économie.
Le bilan est aujourd’hui jugée catastrophique et inquiétant après plusieurs années de mise en œuvre. Le marocain craint une crise alimentaire qui ne dit pas encore son mot malgré la hausse vertigineuse du prix du quintal sur le marché local. D’aucuns s’interrogent sur le rôle des organismes de gestion des stocks de blé et de sa commercialisation. L’on s’interroge aussi sur les priorités de la politique agricole qui n’arrive pas encore à donner ses fruits sur l’économie et partant sur le citoyen marocain.
Le Maroc dispose d’un stock de sécurité qui couvre 4 mois de consommation
La subvention du prix du quintal passe de 71 dhs à 200 dirhams
Le Maroc dispose d’un ensemble de mécanismes à même de renouveler et de consolider le stock national de blé, au moment où les prix de cette denrée connaissent une hausse sur les marchés mondiaux en raison de la conjoncture marquée par le conflit russo-ukranien, affirme le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas.
Le gouvernement fournit un grand effort pour garantir l’abondance du blé et notamment le blé tendre qui entre dans la fabrication de la farine, a-t-il souligné.
La subvention du gouvernement destinée à cette denrée vitale pour qu’elle arrive aux minoteries au prix de 260 dh le quintal a connu une forte augmentation, a-t-il fait savoir, précisant qu’elle est passée de 71 dh en janvier dernier à près de 200 dh le quintal actuellement.
Baitas a assuré que le gouvernement continuera de subventionner cette denrée essentielle dans le régime alimentaire national pour soutenir le pouvoir d’achat des citoyens, en dépit du coût élevé en raison de la conjoncture internationale actuelle.
Le Maroc s’approvisionne de cette denrée auprès de différents marchés, a indiqué le ministre, notant que le stock national de blé couvre près de quatre mois de consommation.
Blé : principale denrée alimentaire échangée sur le marché des matières premières
Le blé est l’une des principales denrées alimentaires échangées sur le marché des matières premières. Après des décennies de forte croissance, la production de blé stagne désormais à l’échelle mondiale depuis le début des années 2000. Le blé est la seconde céréale la plus cultivée au monde après le maïs.
Le prix du blé s’envole
La tonne de blé tendre s’échangeait à 435 euros à l’ouverture sur Euronext, un nouveau record pour la céréale qui s’échange déjà à prix d’or sur un marché mondial tendu. À la Bourse de Chicago, peu avant l’ouverture, le prix du blé de variété SRW atteignait 12,3525 dollars, en hausse de 4,90%.