La réforme et le développement du système de la Ligue arabe constituent un facteur clé et déterminant pour l’aider à mieux s’acquitter de son rôle dans le processus de développement, a relevé, mardi au Caire, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Nasser Bourita.
« La réforme de la Ligue arabe, dont nous sommes fiers d’appartenir, doit refléter la force de notre volonté et l’efficacité des moyens que nous avons choisis pour coordonner entre les pays membres », a indiqué M. Bourita lors de l’ouverture des travaux de la 148è session ordinaire du Conseil de la Ligue des Etats arabes au niveau des ministres.
Il a noté que la confiance, l’esprit d’initiatives et la mise en place d’un agenda dynamique en ligne avec le développement de la situation et les besoins d’intéragir avec l’autre permettront de réaliser les objectifs fixés en termes de développement de la Ligue pour lui permettre de jouer son plein rôle dans le processus de développement dans la région.
« S’il est nécessaire de réformer l’aspect de la gestion de l’institution, dont la rationalisation des dépenses, il ne faut pas que ça soit un objectif en soi », a-t-il dit, soulignant qu’il faut « se concentrer sur la vision commune que nous partageons et les mécanismes qui nous permettront de renforcer notre coopération, en tant qu’Etats, institutions, secteur privé et société civile ».
Selon M. Bourita, « les sociétés arabes vivent des changements importants que notre Ligue doit prendre en considération en mettant en place des visions intégrées pour les accompagner », notant qu’outre la stabilité politique, « nos pays ont besoin du développement économique et social à la hauteur des aspirations des jeunes arabes, hommes et femmes ».
« Nous avons besoin aujourd’hui de prouver à nos enfants notre capacité à faire face aux défis et risques et réaliser le développement, pour ouvrir aux citoyens les portes de l’espoir, de l’optimisme et de la confiance », a-t-il dit.
Il a ajouté que « nous ressentons tous la difficulté de la situation dans le monde arabe, eu égard à la complexité des problèmes et à notre retard pour déployer les efforts afin de les régler », notant que « nous avons encore la capacité de faire naitre l’espoir et être créatifs ».
« Si nous n’avons pas aujourd’hui la capacité de régler nos problèmes, ce n’est pas un destin inévitable. Nous sommes capables de reprendre le contrôle de notre destinée, en renonçant à la division et en dynamisant la coopération et le travail commun », a souligné M. Bourita.
Ainsi, il a estimé que « le retard enregistré dans le règlement de la question palestinienne et les crises que traversent la Syrie, le Yémen, la Libye et l’Irak causent des douleurs à nos frères de ces pays et affectent négativement leur avenir ».
« La cause palestinienne constitue une source de frustrations et de réactions différentes », a-t-il poursuivi, relevant qu' »il revient aux arabes et aux musulmans de poursuivre leurs efforts pour permettre à nos frères palestiniens d’exercer leurs droits légitimes de disposer d’un Etat avec Al Qods comme capitale et symbole de coexistence entre religions et civilisations, et un patrimoine universel préservé et protégé par les adeptes de la paix, dont SM le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods ».
« En tant que partie intégrante de la communauté internationale, nous resterons ouverts sur toutes ses composantes, pour faire face aux défis transnationaux de l’extrémisme et du terrorisme qui exigent des efforts soutenus selon une vision intégrée, avec ses dimensions sécuritaire, intellectuelle et de développement », a-t-il dit.
Le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a relevé, à cet effet, que ce qu’a réussi l’Irak dans sa lutte contre le terrorisme mérite d’être souligné, réitérant le soutien du Maroc pour ce pays arabe frère contre toutes les tentatives de division.
Au menu de cette réunion, présidée par la république de Djibouti, présidente de l’actuelle session, figurent nombre de questions à leur tête la cause palestinienne, les développements de la situation en Syrie, en Libye et au Yemen et l’occupation par l’Iran des trois îlots émiratis (Abou Moussa, Grande Tombe et Petite Tombe).
Cette session examine également les ingérences d’Iran dans les affaires intérieures des pays arabes, l’adoption d’une position unifiée contre la violation des forces turques de la souveraineté de l’Irak, le soutien de la paix et du développement au Soudan, en Somalie et en République de Comores, ainsi que les moyens de parvenir à une résolution pacifique du différend entre Djibouti et Érythrée et le soutien des réfugiés dans les pays arabes.
Cette réunion se penche aussi sur les dangers de l’armement d’Israël sur la sécurité nationale et la paix arabes, le comité des sages chargé du contrôle de l’armement, la lutte contre le terrorisme, la préservation de la sécurité nationale arabe et les relations avec la communauté internationale.
(MAP)