Après trois jours de fête, le 21e Festival Gnaoua et musiques du monde s’est clôturé en beauté, samedi soir à la mythique place Moulay El Hassan, avec des spectacles de la relève d’Essaouira, le collectif BIM, Maâlem Hassan Boussou, Snarky Puppy et une apparition surprise de maâlem Hamid El Kasri.
Formée par les maâlems Hossam Gania, Boumazzough Mohamed, Abdelmalek El Kadirir et Said Boulhimas, la relève d’Essaouira a ouvert le bal de ce dernier jour de célébration, qui a drainé un large public et de nombreux visiteurs de tous bords, en interprétant avec brio nombre de chansons du répertoire tagnaouite.
Les jeunes artistes, qui se sont produit sur de nombreuses scènes au Maroc et à l’étranger, ont su conquérir les festivaliers par des chants gnaoui envoûtants et les sons enivrants du guembri, tambour et des crotales.
Le collectif Benin Musical International (BIM) s’est ensuite emparé de la scène pour transporter la foule dans un univers de fusions par excellence et la faire danser sans retenue aux rythmes jazz, rock, blues, gospel, rap et pop, fruit d’une impressionnante maîtrise de la guitare, de la basse, des percussions et un des plus importants instruments musicaux, la voix.
Né dans un milieu gnaoui traditionnel, maâlem Hassan Boussou, fils de feu H’mida Boussou, a ensuite replongé le public dans une ambiance tagnaouite des plus sensationnelles, avant de le faire bouger tout au long de sa performance aux mélodies métissées et joviales, rappelant la fusion, qui est le cœur battant de ce grand rendez-vous culturel international.
Précédé par une fusion enflammée entre maâlem Hassan Boussou et BIM, le légendaire groupe new-yorkais Snarky Puppy, qui a marqué l’ouverture du Festival au côté de l’incontournable maâlem Hamid El Kasri, a fait son grand retour sur la scène Moulay El Hassan, sous les applaudissements effrénés de festivaliers enthousiastes.
Snarky Puppy a ainsi partagé avec énergie et grande émotion les plus incontournables de ses morceaux, dont le célèbre « Lingus », l’original « Tio Macao » et le grandiose « Gemini », interprété sublimement avant la grande surprise de la soirée, un sensationnel maâlem Hamid El Kasri, accompagné de sa troupe, tous vêtus de tenues traditionnelles rouges sublimées d’étoiles à cinq branches vertes, sur scène pour une dernière fusion, qui laissera une trace indélébile dans l’histoire du Festival.
Dans une mise en valeur de la relève tagnaouite, maâlem Hossam Gania a été, encore une fois, convié sur scène en compagnie du groupe britannique Shabaka Hutchings, des multi-instrumentalistes français Nguyen Le et David Aubaile et du compositeur marocain Omar El Barkaoui pour une fusion finale de cette 21ème édition du Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira, illuminant la ville entière au plus grand plaisir du public.
Créé en 1998 et organisé chaque année sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira, qui attire environ 300.000 spectateurs par an, vise à préserver, valoriser et assurer la continuité du patrimoine tagnaouite, du statut de Maâlem et des musiciens qui s’adonnent à cet art ancestral oral, en les mettant sur le devant de la scène pour des collaborations inédites avec les plus grands artistes internationaux.
Soundousse Benaboud (MAP)