Le GPPS demande la réunion de la commission compétente
Le président du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, Rachid Hamouni a demandé, mercredi 12 avril, au président de la commission de l’enseignement, de la culture et de la commission de convoquer une réunion de sa commission en présence du ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication.
Selon lui, il s’agit de débattre en urgence de la crise juridique inédite que connait le Conseil national de la presse (CNP) et plus précisément du projet de loi devant être examiné jeudi 13 avril en conseil de gouvernement concernant la création d’une «commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition » pendant une durée de deux ans en remplacement du CNP, dont le mandat a expiré en octobre dernier.
Dans une déclaration rendue publique le même jour, le président du GPS souligne que ce projet de loi constitue une véritable « farce législative du gouvernement » qu’il « condamne fermement ».
Selon le député, il s’agit d’un projet anticonstitutionnel et antidémocratique, qui vise à contourner la légalité et qui confirme la volonté du gouvernement de « tuer la presse libre, indépendante, responsable, sérieuse et performante » et de créer à la place une presse de « la médiocrité » qui ne servira qu’à embellir son image.
Il a rappelé que le parlement avait adopté un texte prorogeant, pour une durée de six mois, la durée du mandat du Conseil national de la presse, qui a expiré depuis octobre 2022.
Depuis lors, ajoute-t-il, aucune élection n’a été préparée ou organisée, au moment où le gouvernement n’a rien fait pour respecter les dispositions et règles constitutionnelles.
Pour le président du groupe du PPS, cette tentative de s’accaparer le secteur de la presse, après que le Maroc ait fait de grands efforts pour le libérer et établir son autorégulation est inacceptable.
En fait, « le projet de loi du gouvernement portant création de cette étrange commission est une farce qui viole la constitution, un comportement maladroit, une véritable catastrophe, un revers pour le secteur de la presse et de l’édition et une tuerie de la démocratie », écrit-il.
En d’autres mots, le groupe du progrès et du socialisme s’engage a combattre avec force ce projet de loi qui exclut les grands partenaires du corps de la presse, notamment la fédération des éditeurs, les chaines de télévisions publiques, l’Agence Maghreb Arabe Presse, les radios privées et autres.
Dans un communiqué conjoint, publié, mercredi 12 avril, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) et la Fédération nationale de journalisme, de l’information et de la communication (FENAJIC), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), condamnent la tentative de main basse sur une institution élue d’autorégulation.
« C’est avec stupéfaction et étonnement que la FMEJ et la FENAJIC ont pris connaissance du contenu du projet de loi qui sera examiné en Conseil de gouvernement, ce jeudi 13 avril 2023, relatif à la soi-disant «commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition », qui est tout simplement un projet « exclusionniste », inconstitutionnel, nuisible à l’image du Royaume des droits de l’homme, et constitue un grave recul de l’indépendance de la presse dans notre pays, à travers l’ingérence de l’exécutif dans l’autorégulation de la profession. Au moment où l’opinion publique professionnelle attendait la mise en œuvre des dispositions de l’article 54 de la loi portant création du Conseil et la convocation de la commission chargée de superviser les élections présidée par un juge, ce projet a apporté une fausse solution en prorogeant pratiquement une partie du Conseil avec le même président sortant et une partie des présidents des commissions, qui appartiennent aux deux mêmes catégories professionnelles ayant exprimé leur refus des élections, et l’exclusion flagrante des deux principales composantes du Conseil, la FMEJ et la FENAJIC ».