La Coface maintient la note du Maroc

Le Maroc a conservé sa note A4 (risque convenable) dans la nouvelle carte des évaluations pays de janvier 2018 qui vient d’être rendue publique par l’expert en assurance-crédit internationale pour entreprise, la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface).

La Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface)vient de mettre à jour son évaluation du risque-pays et de l’environnement des affaires du Maroc pour le compte de cette année. Le Royaume conserve ainsi sa précédente note A4 dans les deux volets attribuée par l’expert français, et ce, dans la note publiée le 22 janvier par ce dernier.

Cette note, synonyme d’un risque-pays « convenable » selon le barème de la Coface et d’un environnement d’affaires similaire, est la meilleure en Afrique. Seuls le Botswana, l’ile Maurice et le Kenya la partage avec le Maroc. Au volet régional, l’Algérie hérite d’un « C », équivalent d’un risque « élevé », même note que celle attribuée à l’Afrique du Sud. La Tunisie et l’Egypte reçoivent un « B » (risque assez élevé), la Mauritanie un « D » (très élevé) et la Lybie un « E » (extrême).

La Coface justifie cette appréciation du risque en avançant des arguments concrets. Le premier, et le plus évident, est le «léger ralentissement» de la croissance prévu en 2018. Chose connue, la croissance marocaine est en corrélation avec celle du secteur agricole, pour ne pas dire de la pluviométrie. D’ailleurs, cette étroite dépendance est citée par la Coface comme point faible de l’économie du Royaume, rejoignant ainsi les fréquents avertissements d’Ahmed Lahlimi, le Haut-Commissaire au Plan, et autres responsables sur la nécessité de faire progresser le secteur primaire. Ce dernier, bien qu’il tende à se diversifier, reste concentré autour de la production de céréales, sensible aux conditions climatiques.

En 2018 donc, la Coface prévoit des chiffres qui ne varient pas grandement de ceux récemment avancés par le HCP. La croissance devrait être plus modérée en raison principalement, de l’effet de base lié au ralentissement du PIB agricole. L’économie, hors agriculture, devrait, cependant, continuer de se montrer dynamique, soutenue par une demande interne toujours résiliente. La consommation des ménages, bien que bénéficiant d’une inflation modérée serait légèrement pénalisée par la baisse des revenus agricoles. L’investissement devrait rester soutenu, grâce au maintien d’une politique publique d’investissement expansive basée sur les grand projets principalement portuaires (TangerMed 2, complexe portuaire Nador West-Med,) et du dynamisme de l’investissement privé favorisé par une politique d’incitation fiscale (exonération des droits d’enregistrement pour les nouvelles entreprises ; baisse des taux d’imposition pour certains secteurs). Les exportations, en hausse en 2017, devraient suivre la même tendance positive en 2018 avec une reprise qui se consolide chez les principaux partenaires commerciaux du Royaume.

La poursuite de la consolidation budgétaire applaudie

L’expert en assurance-crédit s’intéresse ensuite aux efforts de consolidation budgétaire, entamés en 2013 et qui ont conduit à une stabilisation progressive du déficit public. En 2018, les dépenses publiques devraient être en légère augmentation portées par une hausse de l’effort d’investissement des entreprises publiques, mais également des dépenses de fonctionnement liées à l’augmentation du nombre de fonctionnaires dans l’éducation nationale. Financée principalement sur le marché domestique à des conditions avantageuses, la dette publique devrait rester stable en 2018. Aussi, le service de la dette devrait continuer à rester modéré. Le creusement du déficit commercial a pesé sur les comptes extérieurs. La combinaison de facteurs temporaires tels que l’augmentation des achats en biens d’équipement et de la facture énergétique a accru les importations. Cette progression masque, cependant, le dynamisme des exportations agroalimentaires, automobiles et aéronautiques.

Les ventes de phosphate ont également augmenté et ce, en dépit du recul des cours mondiaux. En 2018, la fermeté des prix pétroliers continuerait de peser sur le coût des importations, tandis que la hausse attendue de l’investissement continuerait de soutenir les importations en biens d’équipement. Contrairement à 2017, l’augmentation des transferts des expatriés, l’amélioration des recettes touristiques et la hausse des IDE permettraient de consolider les réserves de change à un niveau satisfaisant. Cependant, l’expert français ne manque pas de pointer les pressions à la baisse subies par ces réserves, provoqués l’année précédente par l’achat massif de produits de couverture par les agents économiques domestiques et des interventions de la Banque centrale en vue de stabiliser le cours du dirham, et ce, suite à la première annonce de flexibilisation du régime de change.

Iliasse El Mesnaoui

Le Maroc selon la Coface

Points forts

Position géographique favorable, à proximité du marché européen
Stratégie de montée en gamme et de diversification de la production dans l’industrie
Stabilité politique et engagement de réformes
Intégration croissante au marché africain

Points faibles

Importantes disparités sociales et régionales. Bien qu’en diminution, le taux de pauvreté reste important.
Faiblesse de la productivité et de la compétitivité
Taux de chômage élevé et faible participation des femmes au marché du travail
Tension politique avec les voisins régionaux

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