Ce jeudi, l’agence de presse officielle de Corée du Nord, KCNA, a, pour la deuxième fois depuis le début des négociations entre Washington et Pyongyang, signalé que, la veille, le président nord-coréen a supervisé ce qu’il a qualifié d’«évènement de très grande importance pour les capacités de combat» de l’armée de Pyongyang ; à savoir la mise au point d’une nouvelle «arme tactique guidée».
Pour rappel, Pyongyang avait déjà annoncé, en Novembre dernier, «avoir testé une nouvelle arme tactique de haute technologie» sans en préciser la nature. Serait-ce la même que celle qui a été testée ce mercredi ? Rien ne l’indique. Et si l’agence qui n’a pas précisé si le test effectué la veille a concerné un missile ou un autre type d’armement s’est contenté de signaler que «l’essai de tir» aurait été dirigé sur plusieurs cibles, les médias nord-coréens ont, tout de même, tenu à faire savoir que celui-ci a permis de «vérifier le fonctionnement du système particulier de guidage en vol et le chargement d’une puissante ogive».
Ainsi, d’une part, c’est la première fois, depuis que le sommet américano-nord coréen de Hanoi de Février dernier s’était terminé sans aucune avancée concrète et aucune déclaration, qu’une telle information a été rendue publique et que, d’autre part, l’utilisation même du terme «tactique» pourrait laisser entendre que le test effectué ce mercredi aurait concerné une arme de courte portée et non pas un missile balistique ou nucléaire capable d’atteindre le territoire américain.
Or, si l’on en croit le «Center for Strategic and International Studies (CSIS), un cercle de réflexion américain, les observations satellitaires effectuées la semaine dernière sur le réacteur nucléaire de Yongbyon, le principal site nucléaire nord-coréen, auraient montré «des mouvements évoquant une reprise du retraitement de combustible utilisable à des fins militaires». S’agirait-il alors d’une reprise, par Pyongyang, de son programme d’armement atomique après l’échec du sommet américano-nord coréen de Hanoi à la suite de ce que l’analyste Jarry Kazianis, du Center for the National Interest, a considéré comme étant «un manque de souplesse de Washington dans les récentes négociations»?
Mais qu’en est-il au juste alors que, d’un coté, Kim Jong-un avait déclaré, l’année dernière, que Pyongyang n’avait plus besoin d’effectuer des tests de missiles balistiques et nucléaires puisque ses capacités en la matière étaient, désormais, «avérées» et que, de l’autre côté, la semaine dernière, le dirigeant nord-coréen s’était dit favorable à la tenue d’un troisième sommet avec Donald Trump si ce dernier arrive à la table des négociations avec «la bonne attitude»? Quoiqu’il en soit, attendons pour voir…
Nabil El Bousaadi