Création du front national pour sauver la Samir

«Le gouvernement est appelé à arrêter une position claire sur l’activité de l’industrie du raffinage dans notre pays», ont souligné les participants à l’Assemblée constitutive du Front national pour le sauvetage de la raffinerie marocaine, qui s’est déroulée, samedi 14 juillet, au Club des avocats à Rabat.

Les travaux de cette rencontre, auxquels ont pris part environ une quarantaine d’organisations politiques et sociales, ont été sanctionnés par la désignation d’un secrétariat national composé des membres représentant les différentes formations syndicales et parlementaires, des avocats et celles des droits de l’Homme. Au terme de l’Assemblée, les participants ont mandaté le secrétariat national pour établir un programme des actions à entreprendre lors des prochaines étapes.

Soupçonnant l’existence d’une volonté délibérée visant la destruction de ce joyau national, Houcine El Yamani, coordinateur du Front local Samir, a déclaré à Al Bayane que tant que l’Etat n’a pas encore clarifié son orientation, il serait impossible qu’un opérateur prenne le risque d’investir des sommes colossales dans ce projet. Et d’ajouter que la constitution d’un Front national émane du fait que «l’affaire de la Samir est la bataille de tous les Marocains qui devraient, de leur part, adhérer à cette initiative visant la reprise de l’activité de la raffinerie et rien que la reprise».

Abondant dans le même ordre d’idées, le militant syndical a expliqué que le Front national, inscrivant son action dans une démarche de coopération, «vise à trouver les solutions qui s’imposent au lieu de se contenter du rôle de spectateur». «Ces solutions vont être exposées à tous les acteurs concernés, y compris la justice, en vue de faciliter son travail en matière de transfert des fonds de la Samir», a-t-il noté en substance. En termes plus concrets, le Front national opte, entre autres solutions, pour une gérance libre de l’entreprise conformément au chapitre V du Code de commerce, a-t-il fait savoir.

Par ailleurs, il est à souligner que l’Assemblée générale des salariés de la Samir, ayant eu lieu jeudi dernier à Mohammedia, «a réaffirmé son attachement à toutes ses revendications, notamment une reprise immédiate de l’activité de raffinage tout en manifestant son rejet catégorique des déclarations émanant des membres du gouvernement et visant à saper tous les efforts de sauvetage de l’entreprise», lit-on dans un communiqué rendu public. La même source a même mis en garde contre le chantage et la cupidité des lobbies de distribution, privilégiant leurs intérêts étroits au lieu de l’intérêt général du pays et ayant réalisé plus de 21 milliards de bénéfices durant les deux dernières années.

Il va sans dire que l’arrêt de la raffinerie a eu un impact grave sur l’économie nationale, estime Houcine El Yamani. Selon lui, 10% des habitants de la ville de Mohammedia sont menacés de perdre leurs emplois. 200 entreprises liées par un contrat de sous-traitance sont menacées de disparition, a-t-il affirmé. Comme quoi, le spectre de l’effondrement plane sur toute l’économie de la ville, a-t-il déclaré avec insistance.

Khalid Darfaf

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