Le cycle de croissance a tiré profit de la progression soutenue de la demande

La croissance économique devrait se situer autour de 3,3% à fin 2018 contre 3,7% initialement prévue par le Centre marocain de conjoncture. La dernière publication mensuelle du centre consacrée aux perspectives de croissance en 2018 annonce que la dynamique économique connaitrait un tassement par rapport aux prévisions de base.  Le CMC estime toutefois, que la situation des comptes extérieurs en 2017 fait état de quelques signes d’amélioration à l’image de la hausse de la valeur globale des exportations  à 9,3%, induisant ainsi un redressement  de 1,5% du taux de couverture. Aussi, le cycle de croissance a tiré profit de la progression soutenue de la demande intérieure aussi bien de consommation que de l’investissement. Le CMC regrette toutefois que l’effort important accordé au niveau de l’investissement public ne soit pas suffisamment rentable.

L’économie mondiale connaîtra, selon les prévisions des institutions internationales, une consolidation qui portera son taux de croissance à 3,9% en 2018  contre 3,2% observé en 2016. Cette projection optimiste repose sur de nombreux facteurs favorables dont on peut citer la reprise économique des pays avancés, la réminiscence des économies émergentes et en développement, le rétablissement de la demande mondiale et le redressement des cours des produits de base. La dynamique escomptée tablerait, spécialement, sur une recrudescence de la production industrielle et des échanges et sur un accroissement des dépenses de technologie.

Echanges extérieurs : une tendance à la consolidation

La situation des comptes extérieurs établie au terme de l’exercice écoulé fait état de quelques signes d’amélioration. La valeur globale des exportations s’est en effet accrue de près de 9,3% en 2017, induisant par là même un redressement de 1,5 point du taux de couverture. Cette évolution positive qui résulte pour une large part des fortes performances des phosphates et des produits dérivés ainsi que de l’évolution du chiffre d’affaires à l’export des secteurs de l’automobile, de l’aéronautique et de l’électronique a été renforcée par une progression assez soutenue des flux financiers correspondant aux activités de tourisme ainsi qu’aux transferts des MRE. La tendance à la consolidation des comptes extérieurs au terme de l’exercice écoulé s’est accompagnée par ailleurs d’une amélioration sensible de la position extérieure globale. L’arrêté des comptes relatifs à la situation patrimoniale de l’économie nationale par rapport à l’extérieur dégage en effet une position débitrice de 691 Milliards de DH à fin Septembre 2017 contre 705 Milliards à fin Juin de la même année, en amélioration de 2%. Cet allégement du solde débiteur au troisième trimestre résulte de la hausse du stock des avoirs financiers de 13,8 Milliards de DH conjugué à une quasi-stagnation des engagements financiers.

Demande intérieure : une contribution importante à la dynamique économique

La progression soutenue de la demande intérieure aussi bien de consommation que d’investissement a contribué de façon significative au redressement du cycle de croissance en 2017. La consommation des ménages qui représente plus de la moitié du PIB a enregistré une forte reprise après la faible performance de l’année précédente. Les répercussions des performances économiques sur la demande intérieure ont été ressenties aussi au niveau du comportement des investissements. Le compte estimatif des ressources et des emplois pour l’année 2017 situe le niveau de la Formation Brute de Capital Fixe (FBCF) à 323 Milliards de DH contre 307 Milliards en 2016, soit un accroissement de 5,6 %. S’inscrivant nettement en hausse par rapport au résultat de l’exercice précédent, la demande intérieure continue ainsi de jouer un rôle prépondérant dans la dynamique économique, particulièrement dans la phase ascendante du cycle d’activité.

Investissement public : Un effort important pour un rendement insuffisant

Actuellement, l’investissement public est de retour dans le débat national et international pour plusieurs raisons. A long terme, l’investissement public, notamment dans le secteur des infrastructures, accroit le capital public et peut favoriser la croissance économique. Il en est de même pour les énergies renouvelables, les secteurs de l’enseignement et de la formation, de la recherche et développement, de la santé, etc.

Perspectives économiques en 2018 : Une croissance modérée : 3 ,3%

L’actualisation des prévisions a été effectuée en intégrant des données informationnelles récentes et en prenant en considération les nouvelles orientations conjoncturelles qui seraient en passe d’impacter les performances de l’économie dans sa globalité. Il ressort de cet exercice prospectif que la dynamique économique connaitrait un tassement par rapport aux prévisions de base effectuées au second semestre de l’année écoulée. Le taux d’accroissement du PIB réel ne serait que de 3,3% au lieu de 3,7% anticipé initialement.

F. El Mouden

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