Dans la région de Settat
Mohamed Nait Youssef
C’est officiel ! Après de longues investigations, l’emplacement exact de la découverte d’une pierre tombale portant une inscription en tifinagh datant de l’ère préislamique a été défini par une commission de spécialistes de l’ l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine (INSAP) composée des professeurs Abdelaziz El-Khayari et M’hamed Sallou, ainsi que l’archéologue et directeur du Centre d’études et de recherches sur le patrimoine maroco-lusitanien, Aboulkacem Chebri. Cette trouvaille majeure s’ajoute à la découverte de Jebel Irhoud, entre autres.
Cette stèle funéraire appartient à l’ère ancienne avant l’avènement de l’Islam. Elle a été découverte dans la région de Settat, a indiqué l’INSAP dans un communiqué de presse rendu public.
En effet, l’affaire remonte au début février où des photos de la trouvaille ont été relayées sur les réseaux sociaux prétendant que la pierre a été trouvée dans la région de Sidi Abed dans la province d’El Jadida. Les tenants et les aboutissants de cette information ont été révélés après un travail acharné des équipes de l’INSAP.
«Cette pierre tombale dont le lieu de la trouvaille a été précisé remonte à une période préislamique. Il s’agit bien entendu d’une découverte historique inédite ayant une grande importance historique et civilisation elle», nous explique M’hamed Sallou, Professeur chercheur à l’INSAP.
Selon lui, cette stèle daterait de l’ère préislamique portant une inscription en Tifinagh. C’est spécifique du fait de son écriture très minutieuse avec des techniques bien maitrisées.
«C’est très rare de trouver l’écriture de tifinagh sous forme des phrases ou des mots. A vrai dire, les chercheurs et archéologues découvrent des lettres et non pas des phrases complètes écrites en langue amazighe», a-t-il révélé. La preuve, dit-il, les caractères bien écrits et arrangés.
Parmi les particularités de cette découverte exceptionnelle, c’est la région où elle a été trouvée, à Douar Oulad Lkbir (région de Settat). Chose qui devrait approfondir la recherche archéologique dans cette région en particulier et au Maroc en général, parce que notre histoire se définit selon ses découvertes, a-t-il affirmé.
Pour le professeur chercheur, le déchirement de ses caractères va prendre du temps parce les alphabets de tifinagh d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes de l’ère préislamique.
«Nous sommes heureux d’avoir des experts et professeurs marocains spécialistes en recherche archéologique lauréats de l’INSAP. C’est une fierté. Par ailleurs, ce patrimoine matériel et immatériel a besoin d’une conscience du citoyen afin de le préserver. Dans ce cadre, nous remercions Mohamed Chabi et Mohamed Zouhri pour leur collaboration et leur engagement pour la conservation de ce patrimoine», conclut-il.