Commémoration du 40ème jour de la disparition du feu Khalid Naciri sous le thème
Khalid Naciri, le combat d’une vie
BENABDALLAH : Feu Khalid Naciri, un homme exceptionnel au parcours très riche, un homme d’Etat, un démocrate, un défenseur des droits humains et un journaliste talentueux
Le Parti du Progrès et du Socialisme et la famille de feu Khalid Naciri (1946-2023) ont organisé, lundi soir 15 mai à la Bibliothèque nationale à Rabat, une rencontre en commémoration du 40ème jour de la disparition du défunt sous le thème : « Démocratie, droits de l’homme, médias et éthique. Khalid Naciri, le combat d’une vie», et ce en présence de ministres, de secrétaires généraux et de leaders de partis politiques, de responsables gouvernementaux, d’ambassadeurs, de membres de la famille du défunt et d’une assistance très nombreuse.
En milieu de journée une délégation conduite par le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah, accompagné de militantes et de militants et des membres de la famille du défunt du parti et de la patrie, s’est rendue au cimetière des Chouhada à Rabat pour se recueillir sur son âme.
Ouvrant la cérémonie et après la lecture de versets coraniques, l’ancien patron de Sapress et grand journaliste et écrivain Mohammed Berrada a rendu un vibrant hommage au défunt, soulignant que feu Khalid Naciri a effectivement fait de la démocratie et des droits de l’homme le combat de sa vie.
Il avait rappelé de même que Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait adressé, en cette douloureuse circonstance, un message de compassion et de condoléances aux membres de la famille de feu Khalid Naciri, dont lecture a été donnée à cette occasion.
LE MESSAGE DE CONDOLEANCES DE SM LE ROI
Dans ce message, le Souverain affirme avoir appris avec une vive émotion et une profonde tristesse le décès du professeur Khalid Naciri, qui a rejoint Son Seigneur après une vie riche en dévouement continue et en abnégation au service de sa patrie.
En cette douloureuse circonstance, S.M. le Roi exprime aux membres de la famille du défunt, et à travers eux à l’ensemble de ses proches et à sa grande famille politique nationale, notamment au Parti du Progrès et du socialisme, Ses vives condoléances et Ses meilleurs sentiments de compassion, implorant le Très-Haut d’entourer le disparu de Sa miséricorde et de Sa bénédiction, et d’accorder patience et réconfort aux siens.
S.M. le Roi dit partager les sentiments de la famille du défunt en cette douloureuse épreuve, la volonté divine étant imparable, se remémorant avec beaucoup d’estime les mérites du grand disparu. Avec ce décès, le Maroc a perdu l’un de ses hommes les plus accompli, un homme dévoué à l’amour de la patrie et qui a lutté sans relâche pour la hisser plus haut, tout en faisant preuve d’un attachement sincère à ses constantes et causes sacrées.
Et au Souverain de poursuivre que ce sont ses nobles qualités qui ont qualifié le défunt, à juste titre, à occuper de nombreuses hautes fonctions et missions, que ce soit au niveau académique que gouvernemental ou diplomatique, et dont il s’est accompli avec savoir-faire, sagesse, discrétion et habilité.
En ces jours bénis du mois sacré de Ramadan, le Souverain implore le Très-Haut de rétribuer amplement le défunt pour ses bonnes œuvres au service de sa patrie et de l’accueillir parmi les Vertueux.
« Nous sommes à Dieu et à Lui nous retournons ». Véridique est la parole de Dieu.
Nabil Benabdallah
Eploré et terriblement touché par la perte d’un grand ami qui lui très cher, le Secrétaire Général du PPS, Mohammed Nabil Benabdallah a tenu à rendre un vibrant hommage posthume à feu Khalid Naciri, cet « homme exceptionnel au parcours très riche (….), un humaniste, un militant, un leader, un professeur et un authentique homme d’État », selon lui.
« La vie de notre défunt Khalid Naciri est pleine de significations profondes et d’expressions éloquentes. Dès ses débuts, il était ce jeune homme, issu d’une ancienne famille nationaliste, plein d’une vive intelligence, hanté par l’amour de ce pays et aspirant à son progrès ».
Depuis le milieu des années soixante du siècle dernier, il avait adhéré au Parti communiste marocain, qui s’activait à l’époque dans la clandestinité, alors qu’il était encore étudiant à la faculté de Droit de Casablanca. Il avait naturellement embrassé la voie de la lutte démocratique nationale, cette voie qui marie, de manière complémentaire et harmonieuse, les convictions nationalistes enracinées dans la défense tenace de la souveraineté, de l’unité, de la place et de la fierté de la patrie, et la lutte pour l’édification de la démocratie, de l’Etat des Institutions, de Droit, de la Loi et de la Justice sociale.»
UN MILITANT HORS PAIR ET UNE SOUPAPE DE SECURITE POUR LE PARTI
« Si Khalid est resté fidèle à cette approche » « tant dans les moments difficiles et dans les périodes de détente, que dans l’exercice de ses fonctions officielles », a poursuivi Benabdallah.
Il a toujours incarné le modèle d’un homme d’une grande responsabilité, de sagesse, de pondération et de rigueur quand il s’agit de défendre les principes, adhérant à la dialectique de la loyauté et du renouveau, écoutant et étant ouvert à l’autre opinion à la recherche de formules de compromis constructives ».
« C’était même un leader, avec quelques autres camarades, sur qui on comptait pour faire face aux dérives impulsives » et au moment des « grands questionnements » auxquels le parti devait faire face. Dans le même temps, « feu Khalid était un exemple de courage, d’équilibre et de sang-froid », lorsque les sections du parti faisaient face à de grands problèmes ou quand « la position indépendante » du parti était en jeu.
Avec toutes ces merveilleuses qualités, feu Khalid faisait partie de l’élite qui représentait une soupape de sécurité pour le parti. Il possédait un sens des responsabilités, un bon jugement des contextes, et faisait confiance dans la fiabilité du travail institutionnel, au milieu d’institutions fortes, dynamiques, capables d’évoluer constamment.
UN PATRIOTE EXEMPLAIRE
Si Khalid était non seulement présent sur plusieurs fronts, mais il était toujours en première ligne. C’est ainsi qu’il n’a pas hésité un instant à faire de la défense de la patrie et de son intégrité territoriale la priorité de ses intérêts suprêmes.
Ainsi, l’histoire conservera de lui ses plaidoiries et ses interventions pour la défense de la patrie, dans divers forums, à l’intérieur et à l’extérieur du Maroc. Il se distinguait par sa fermeté et sa persuasion et sa rigueur dans ses plaidoiries. Il est resté fidèle à cet engagement jusqu’au dernier moment de sa vie.
UN DEMOCRATE CONVAINCU
Si Khalid a consacré un effort exceptionnel à sa lutte sur le front démocratique. Son approche était basée sur la défense incessante des règles et des pratiques démocratiques, des libertés et de la construction de ce qu’il appelait un « État démocratique fort avec ses institutions ».
Son approche était fondée sur la dynamique du consensus constructif, sur la considération de la démocratie comme un processus historique et une voie qui connait des hauts et des bas ainsi que sur la prise en compte de l’équilibre des forces sociales.
Le défunt était un unioniste dans l’âme, son approche étant basée sur la nécessité d’unir les rangs démocratiques nationaux et de la gauche.
UN GRAND CONSTITUTIONNALISTE
En vertu de sa spécialisation universitaire, Si Khalid a joué un rôle clé et contribué à la rédaction d’un grand nombre de mémorandums constitutionnels et de documents politiques, publiés par le parti et ceux initiés par la Koutla démocratique.
UN GRAND DEFENSEUR DES DROITS HUMAINS
Au niveau des droits de l’homme, le défunt a enregistré une présence remarquable, depuis ses premiers pas professionnels en tant qu’avocat à la fin des années soixante et au début des années soixante-dix. Il a été parmi les premiers à défendre des militants et des prisonniers d’opinion de divers horizons, dans nombre de procès politiques que le pays avait connus à l’époque.
Il a ensuite poursuivi sa lutte pour les droits de l’homme sur le terrain, jusqu’à ce qu’il contribua, avec un certain nombre d’autres éminents défenseurs des droits de l’homme, à la création de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH), dont il a été l’un des dirigeants pendant ses premières années, et en a même occupé la présidence pendant un certain temps.
Tout au long de sa lutte pour les droits de l’homme, le défunt était resté fidèle à la même logique de la progressivité, selon laquelle il faut lutter pour obtenir des acquis, puis les consolider, et ensuite s’appuyer sur leurs accumulations pour en obtenir davantage, au profit du pays et du peuple.
Sa lutte sur ce front a également été marquée par sa vision globale de la question des droits de l’homme, dans leur acception universelle, dans leurs diverses dimensions et dans toutes leurs générations.
C’est ainsi qu’il n’était pas surprenant, compte tenu de tout le parcours militant et de la profondeur des connaissances accumulées par le défunt Khalid, qu’il ait représenté le Maroc à la Commission de Venise et ait été président du Comité arabe permanent des droits de l’homme.
Un journaliste AU SERVICE DE LA PATRIE ET DU PARTI
Parce que l’homme était une flamme de vitalité et de générosité, il a fait irruption dans le monde du journalisme par sa grande porte. Ses écrits journalistiques dans les deux langues arabe et française étaient magnifiquement construits et profonds dans leur sens. Son analyse se caractérise par une audace responsable, une assurance intelligente et une détermination à ouvrir des horizons.
Depuis les premières années du journal Al Bayane, il y avait participé, à côté de feu Ali YATA, non seulement en tant que journaliste, mais également en tant que chroniqueur, analyste, critique, imprimeur et éditeur.
Et Lorsque le journal Al Bayane avait bien pris son élan et accueilli une nouvelle génération de journalistes, le défunt y avait continué son devoir militant médiatique en y publiant pendant des décennies des articles d’opinion et des analyses perspicaces durant des périodes délicates et décisives dans la vie du pays.
Il a également estimé que l’un des secrets de la réussite de feu Si Khalid Naciri sur plusieurs fronts est qu’il avait trouvé le moyen de concilier les obligations de la dure lutte quotidienne avec les exigences de l’œuvre intellectuelle et scientifique, comme il l’avait démontré depuis qu’il avait intégré l’enseignement universitaire dans les années soixante-dix.
LE GRAND UNIVERSITAIRE RIGOUREUX
Au fil du temps, il avait acquis à juste titre un poste académique prestigieux et contribué à la formation de plusieurs générations de chercheurs et de cadres qui parlent toujours de sa compétence académique et pédagogique dans les domaines des sciences politiques, juridiques, administratives et constitutionnelles.
Et c’est cette compétence, qui lui avait permis de gagner la confiance de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, que Dieu L’ait en sa sainte miséricorde, lorsqu’il l’avait chargé, en 1997, de la création et de la supervision de l’Institut supérieur d’administration afin de former les hauts fonctionnaires du pays.
Et il avait réussi à assumer cette lourde responsabilité, à l’instar des autres responsabilités gouvernementales et diplomatiques officielles ultérieures avec tout le patriotisme élevé nécessaire, la sincérité et le dévouement connus de tous.
Tout au long de ce riche parcours et dans toutes les tâches qu’il a assumées, Si Khalid l’homme a marqué l’histoire de la patrie et du parti avec des empreintes indélébiles. Il est resté intègre, propre, pur, un amoureux de l’art et de la musique marocaine et orientale authentique, proche des gens et plein de bonté, de sincérité et de justice, en soutien à ses amis et camarades dans la difficulté et l’aisance.
Il incarnait avec raffinement les bénédictions d’un père, d’un ami, d’un frère et d’un camarade
En dépit de toutes ses obligations, devoirs et responsabilités pénibles, Si Khalid prenait soin de sa petite famille et ses proches. Il tenait plus particulièrement à sa relation avec sa vertueuse épouse Zinab, qui l’a accompagné depuis ses premiers pas dans le parti et a été le meilleur soutien pour lui tout au long de sa vie. Il est resté aussi très proche de son frère Salaheddine, de ses sœurs Nouzha Meriam et s’occupait aussi de ses enfants Othmane et Hicham, qui lui vouent un grand amour.
Et le Secrétaire Général de souligner que tant qu’il vivra, il restera fidèle aux sacrifices du défunt et à ses idéaux patriotiques, démocratiques et progressistes.
L’assistance a ensuite suivi un film documentaire qui présente un grand nombre de témoignages sur la vie du défunt présentés par des membres de sa famille, des proches, des universitaires, des amis, des défenseurs des droits de l’homme et plusieurs autres.
Plusieurs autres militants, amis, chercheurs, journalistes et cadres ont tenu aussi à rendre hommage à feu Khalid Naciri.
M’BAREK TAFSI