Evoquant des conséquences non souhaitées
Plusieurs dizaines de pays, dont les Etats-Unis et la Chine, ont exhorté à réguler le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) dans le domaine militaire, évoquant les risques de conséquences non souhaitées.
«Il y a des inquiétudes dans le monde entier concernant l’utilisation de l’IA dans le domaine militaire et le manque potentiel de fiabilité des systèmes d’IA», souligne un appel à l’action publié à l’issue de la première conférence internationale sur le sujet qui s’est déroulée à La Haye, aux Pays-Bas.
Le texte, signé par plus de 60 pays, évoque également des préoccupations relatives à la question de l’implication humaine ainsi que le manque de clarté en ce qui concerne la responsabilité et les conséquences involontaires potentielles.
Militairement, l’IA est déjà utilisée pour la reconnaissance, la surveillance et l’analyse de situations et pourrait à l’avenir être capable de choisir des cibles de manière autonome, avec notamment des essaims de drones et un usage dans les systèmes de commandement et de contrôle nucléaire.
«Ne laissez jamais l’humain échapper à la responsabilité qu’il doit assumer, ne la confiez jamais, jamais à l’IA», a souligné lors d’une table ronde le général Jörg Vollmer, ancien commandant supérieur de l’OTAN.
La conférence, organisée par les Pays-Bas et la Corée du sud, appelé REAIM (IA responsable dans le domaine militaire), a rassemblé 2000 délégués, aussi issus d’entreprises technologiques et de la société civile.
Bien que les experts aient estimé qu’un traité réglementant l’utilisation de l’IA, à l’image des accords internationaux sur les armes chimiques et nucléaires, était encore loin, les participants ont convenu qu’il était urgent d’établir des lignes directrices.
Ils ont également annoncé la création une commission mondiale sur l’IA, notamment pour clarifier la définition de la technologie dans le domaine militaire et déterminer son utilisation responsable.
«Avec les cadres et la législation appropriés mis en place, l’utilisation de l’IA rendra nos processus opérationnels et logistiques plus simples et plus efficaces», a déclaré la ministre néerlandaise de la défense Kajsa Ollongren dans un communiqué, soulignant que la technologie permet également de prendre des décisions plus rapides et mieux informées.
La Chine est invitée à la conférence en tant qu’acteur clef du secteur technologique et de l’IA, selon des responsables néerlandais. La Russie n’a pas été invitée en raison de son invasion de l’Ukraine.