Retard d’octroi des subventions ministérielles
L’inquiétude gagne du terrain chez les professionnels de l’édition et du livre. Le retard dans l’allocation des subventions dues par le ministère de la Culture et de la Communication, au titre du 2e semestre de 2016 et du 1er semestre de 2017, est à l’origine d’une crise qui gagne en ampleur.
L’inquiétude gagne du terrain chez les professionnels de l’édition et du livre. Le retard dans l’allocation des subventions dues par le ministère de la Culture et de la Communication, au titre du 2e semestre de 2016 et du 1er semestre de 2017, est à l’origine d’une crise qui gagne en ampleur. Des associations nationales et régionales, au nombre de 16, ont adressé récemment une missive collective au ministre de la Culture et de la Communication au sujet du programme de subvention propre au secteur de l’édition et du livre.
Tout en soulignant que ce programme, à côté de celui de subvention des manifestations littéraires au titre de 2016 et 2017, a pu «créer une dynamique notable» dans cette industrie, les éditeurs reprochent au département régi par Mohamed Laâraj une «confusion incompréhensible» dans sa gestion. «Depuis votre avènement à la tête du Ministère de la Culture et de la Communication, le programme de subvention de l’édition et du livre a connu une confusion incompréhensible, chose qui s’oppose au principe de continuité du service public, et menace en profondeur les intérêts de plusieurs institutions et associations culturelles», adressent-ils ainsi le ministre sans ménager leurs mots.
En effet, le robinet se serait fermé depuis l’investiture de Laâraj, privant certains bénéficiaires de ces projets de recevoir les subventions qui leur sont dues. Certains signataires de contrats relevant du premier semestre de 2017attendent toujours le déblocage de subventions qui devaient leur être allouées pour les projets réalisés en 2016, voire certains arriérés de 2015 toujours en attente de règlement…Et ce en dépit de la réalisation de leur part du contrat les liant au ministère, «que ce soit en rapport avec l’édition ou la réalisation de programme culturels en relation avec la sensibilisation à l’importance de la lecture et sa promotion, dans l’optique d’atteindre un Maroc lettré…».
Au point où en sont les choses, «la seule réponse que nous pouvons accepter est celle du ministre», nous explique Abdelkader Retnani, directeur des éditions La Croisée des Chemins; «Nous lui avons écrit, en demandant à le rencontrer». Les éditeurs veulent, en effet, s’enquérir des raisons de ce changement subit dans la politique ministérielle. «Il y a eu une collaboration fructueuse depuis 2014, et qui se passait dans de bonnes conditions et ce, jusqu’à l’avènement de M. Laâraj», s’exclame Retnani, «on veut lui poser cette question : est-ce qu’on va rester dans la même vision de son prédécesseur, ou bien va-t-il prendre d’autres décisions qui peuvent être néfastes, que ce soit pour le ministère ou pour les éditeurs ! Nous ne voulons pas d’affrontement, mais une continuité pour faire mieux qu’avant».
Sur cette base, l’Union des Ecrivains du Maroc, la Maison de la Poésie au Maroc, l’Union des éditeurs Marocains, le Réseau de lecture au Maroc et autres signataires de cette lettre prient ainsi le ministre d’agir au plus vite afin d’épargner aux professionnels la suffocation financière, en respectant les dispositions du Décret n° 2.12.513 relatif au soutien des projets culturels et artistiques.
Iliasse El Mesnaoui