C’était prévisible; pour les élections américaines, dites de «mi-mandat», les sondages ne prévoyaient ni victoire ni défaite «écrasante» mais plutôt un résultat en «demi-teinte», avec un «partage» des tâches si l’on peut s’exprimer ainsi. Ainsi, si les démocrates ont bien pris, ce mardi, le contrôle de la chambre des représentants, ils ont laissé celui du Sénat aux républicains si bien qu’à un Donald Trump qui claironnait «Make America greatagain», ses détracteurs répondirent «Make Trump smallagain».
Et si ces résultats n’ont pas empêché le président américain de revendiquer «un immense succès» et de remercier ses partisans pour lui avoir permis de conserver la majorité au Sénat, le quotidien français «Libération» écrit que «le président devra désormais composer avec une chambre hostile pour faire voter les projets législatifs qui lui tiennent à cœur» et que, pour y parvenir, il va falloir qu’il mette beaucoup d’eau dans son vin durant les deux années à venir…
Se félicitant de la victoire remportée au Sénat par les Républicains, Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche a appelé les démocrates de la Chambre des représentants à «légiférer» et non pas à «multiplier les enquêtes sur l’administration Trump» quand ce dernier «est toujours prêt à travailler avec le camp adverse».
De son côté, la démocrate Nancy Pelosy, s’est elle aussi réjoui d’un résultat qui en plus de restaurer «les pouvoirs et les contre-pouvoirs constitutionnels» permettra à un Congrès dominé par les démocrates d’œuvrer dans le sens du rassemblement.
Le «Daily Telegraph» voit, pour sa part, dans ce résultat où «il n’y a pas de gagnant clair», la «meilleure des issues» car si la chambre basse dominée par les démocrates peut demander des comptes au Président voire même chercher à le destituer, le Sénat, tout acquis à sa cause, le soutiendra et épargnera, ainsi, au pays une malencontreuse situation qui aurait des relents de guerre civile.
Mais avec de tels résultats, que deviendront les «embardées» de Donald Trump en politique étrangère et qu’en sera-t-il de «l’extravagante propagande organisée autour de la caravane de migrants venus d’Amérique latine en marche vers la frontière des Etats-Unis» se demande «Libération» ?
Et le journal de reconnaître, par ailleurs, que les combattants anti-Trump n’ont gagné qu’une «bataille» alors qu’en l’absence d’un leader incontestable, leur lutte s’annonce ardue dans «un pays revigoré par la prospérité».
La configuration actuelle ne laissant donc pas au président américain les coudées franches qu’il espérait avoir mais l’obligeant à «cohabiter», comment ce dernier va-t-il se comporter durant les deux prochaines années ? Attendons, pour voir…
Nabil El Bousaadi