Elias Khoury, la plume engagée, quitte le monde des vivants

Auteur majeur et fervent défenseur de la cause palestinienne

Mohamed Nait Youssef

Un écrivain majeur vient de quitter le monde des vivants. Une étoile brillante s’est éteinte à jamais. Au Liban,  Elias Khoury, grande signature et plume engagé, a passé l’arme à gauche dimanche à Beyrouth, après un long combat contre la maladie. Il avait 76 ans. Ainsi, l’auteur de «La porte du soleil » (Actes sud, 2002) et fervent militant de la cause palestinienne a rejoint d’autres cieux après des années de lutte et  d’engagement.  Son œuvre prolifique  abornant des questions telles que l’exil, exode forcé, la mémoire, la guerre… en témoigne. Essayiste, rédacteur en chef rédacteur en chef  de la revue «Les affaires palestiniennes» (de 1975 à 1979), où il avait collaboré avec le grand poète  Mahmoud Darwich, Elias Khoury a toujours mis la question palestinienne au cœur de ses romans et écrits. «Gaza et la Palestine sont pilonnées de façon sauvage depuis près d’un an et résistent (..) c’est un modèle qui m’apprend chaque jour à aimer la vie», tels sont ses derniers mots prononcés en juillet depuis son depuis son lit d’hôpital. De gauche, l’intellectuel a mené, jusqu’au dernier souffle,  ses luttes politiques,  culturelles et intellectuelle, en occupant notamment  le poste du rédacteur en chef du supplément culturel du quotidien libanais An-Nahar ou encore la responsabilité de la section culturelle du quotidien libanais As-Safir.

Incontestablement, son départ est une immense perte non seulement pour la scène culturelle arabe, mais aussi mondiale.

« C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le décès d’Elias Khoury, l’un des plus grands auteurs libanais de sa génération.

Ardent défenseur de la cause palestinienne, l’œuvre d’Elias Khoury est habitée par la guerre, l’exil, la mémoire – depuis la Porte du soleil, consacré à la Nakba, dont nous projetions récemment à l’Institut du monde arabe l’adaptation cinématographique de Yousri Nasrallah, en passant par La Petite montagne ou Yalo où il raconte la guerre civile libanaise. Ses activités multiples – en tant qu’écrivain, journaliste, enseignant, militant – convergent toutes vers l’écriture, qu’il aura pratiquée avec passion jusqu’à son dernier souffle. Traduite dans une multiplicité de langues, l’œuvre qu’Elias Khoury nous laisse en héritage est puissante, inspirante, sans concession.

Nous voulons adresser ici nos pensées émues à sa famille et à ses amis. », déplore l’Institut du monde arabe (IMA).

Porté au grand écran par Yousri Nasrallah, Elias Khoury a marqué des générations d’auteurs et de lecteurs par la force de son œuvre, la profondeur de sa vision et l’engagement de sa plume. Dans   » La petite montagne » (1977), « La Porte du soleil » (1998), « Le petit homme et la guerre « ,  « Les Enfants du ghetto « ,  « Un parfum de paradis « , l’auteur exigent  dont les œuvres sont traduites dans plusieurs langues, met les mots sur les maux du monde : l’absurdité et le chaos de la guerre, les déchirures de la mémoire, la destruction de la vie. 

Né à Beyrouth en 1948, Elias Khoury a signé une dernière œuvre romanesque «L’Étoile de la mer», paru en 2023 chez Actes sud.

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