Enjeux sanitaires et économiques

Vaccination Covid

Ouardirhi Abdelaziz

Depuis le début de la pandémie liée à la covid-19, les scientifiques du monde entier ont tout entrepris pour trouver des médicaments susceptibles d’apporter des solutions. Toutes les recherches sont restées vaines, et le seul espoir à l’horizon, c’est  la mise au point d’un vaccin capable de venir à bout du virus SRASCOV2 responsable de la Covid-19. Aujourd’hui, c’est chose faite, le vaccin ou plus exactement les vaccins existent. Ils sont nombreux.

Il ne fait aucun doute que pour nombre de nos concitoyens, l’année 2021 restera gravée dans les mémoires comme étant celle de la vaccination de masse, celle où pratiquement toutes les tranches d’âge, les séniors, les adultes et les jeunes devaient être vaccinées contre un seul et même ennemi, à savoir le Coronavirus qui est responsable de millions de décès et de malades à traves la planète. Pour rappel, le Maroc a fait l’acquisition de 65 millions de doses contre la Covid-19. Le choix du Maroc s’est fait autour de deux produits : Sinopharm et AstraZeneca. Une fiche technique du ministère de la Santé relative à ces deux vaccins permet de mieux connaitre ces deux antigènes utilisés par le Maroc pour immuniser sa population.

Des vaccins surs et efficaces

Le vaccin Sinopharm (chinois )  est un vaccin inactivé. Il se présente sous la forme d’un flacon monodose. Le produit est une suspension trouble semi-transparente avec une légère couleur blanche. Le vaccin est conservé et transporté à une température comprise entre +2°C et +8°C, à l’abri de la lumière et ne doit pas être congelé. Son schéma de vaccination est le suivant : 2 doses, avec un intervalle de 21 jours après la première dose.

Il faut rappeler, si besoin est, que le vaccin Sinopharm a obtenu l’autorisation des autorités sanitaires du pays d’origine (Chine ), qu’il a montré son efficacité en ce sens qu’il ne présente aucun effet secondaire potentiel, comme l’attestent les données pré-cliniques et cliniques. Ce qui lui a permis d’obtenir l’autorisation du ministère marocain de la Santé après bien entendu un avis unanime de la Commission nationale de vaccination.

Le vaccin AstraZeneca (britannique-suédois) est un vaccin à vecteur viral non réplicatif. Il se présente sous la forme d’un flacon multi-dose (10 doses) et contient une solution incolore à légèrement brune, limpide à légèrement opaque et exempte de particules. Il doit être conservé et transporté entre +2°C et +8°C, à l’abri de la lumière, et ne doit pas être congelé. Une fois le flacon entamé, le vaccin doit être utilisé dans les 6 heures qui suivent. Pendant cette période, il doit être gardé à une température comprise entre +2°C et + 8°C. Son schéma de vaccination est le suivant : 2 doses, avec un intervalle de 28 jours après la première dose.

Vaccination de 25 millions de Marocains

Au Maroc, la population ciblée s’élève à 25 millions de personnes. Les premiers à être vaccinés sont les professionnels de santé qui sont en première ligne, notamment dans les services de réanimation, de soins intensifs et les urgences. Il y a aussi les forces de sécurité ou encore le personnel de l’éducation nationale, ainsi que les personnes âgées 75 ans ou vulnérables au virus.

Selon le ministère de la Santé, le nombre de personnes déjà vaccinées contre la Covid-19 est de 200.081, et ce depuis le lancement de l’opération jeudi dernier par S.M. le Roi Mohammed VI à Fès.

C’est un indicateur qui conforte les organisateurs de la campagne nationale de vaccination, car il permet d’affirmer que le lancement de cette opération de grande envergure se déroule dans les meilleures conditions.

L’important dans ce genre d’organisation, résulte du fait que chaque citoyen doit se sentir responsable, et c’est ensemble que nous réussiront à vaincre le virus. Donc pas la peine de se précipiter ou de chercher à bruler les étapes. Tout le monde sera vacciné au fur et à mesure des arrivages des vaccins, et ce, afin de garantir une immunité collective synonyme d’un retour progressif  à la vie normale.

Les réels enjeux de la vaccination

Il est évident que la vaccination contre la Covid-19 est un énorme espoir pour toute l’humanité. Notre pays a sérieusement souffert, et les plaies sont très profondes et mettront des années et des années pour se refermer. Il y a plusieurs enjeux de la vaccination. C’est bien sûr d’abord de diminuer le nombre des nouveaux cas Covid, de diminuer les hospitalisations en réanimation et au niveau des soins intensifs et aussi d’éviter des décès. Ce qui permettra aussi aux professionnels de santé de respirer un peu, et de s’occuper des autres malades qui souffrent d’autres pathologies.

L’autre enjeu de taille, c’est de permettre un retour progressif à une vie normale pour toute notre population, les personnes âgées et les jeunes, avec moins d’angoisse pour ces derniers, n’en peuvent plus.

Il y a l’enjeu économique qui est considérable, car depuis le début de cette crise sanitaire majeure, chaque jour qui passe, se sont des milliers d’emplois de perdus, des petites et moyennes entreprises qui ferment, de restaurants , des cafés , des Hammams, des salles de sport, des activités sportives et culturelles, des milliers d’individus qui se retrouvent au chômage et des milliards de DH  de manque à gagner.

On comprend dés lors mieux tout l’intérêt que représente pour notre population, pour notre pays la vaccination anti Covid.

Le Maroc : un pionnier de la vaccination

Le Maroc a réalisé des progrès remarquables en matière de lutte contre les maladies infectieuses et contagieuses telles la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole en optant très tôt pour un programme d’immunisation de sa population grâce à des campagnes nationales de vaccination. Il est utile de rappeler ici que les premières campagnes de vaccination au Maroc remontent au début des années soixante, le Programme élargi de vaccination (PEV) durant l’année 1981. Ce dernier a été restructuré en Programme national d’immunisation (PNI).

Notons que le ministère de la Santé a élargi le nombre d’antigènes par l’introduction de vaccins contre l’hépatite B, le rotavirus et le pneumocoque. Fort de son expérience et des résultats obtenus dans le domaine de la vaccination, notre pays est cité en exemple par les plus hautes instances sanitaires mondiales.

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