Escalade dangereuse entre Washington et Pyongyang…

Moins de quarante-huit heures après que la Maison Blanche ait décidé de «bombarder» une base syrienne et ce fut au tour du porte-avions américain USS Carl Vinson de recevoir l’ordre de se diriger vers la péninsule coréenne «par mesure de précaution» selon  le porte-parole du commandement américain dans le Pacifique mais aussi parce que «le régime paria (de Pyongyang) est, désormais, doté de la capacité nucléaire» si l’on en croit H.R. McMaster le conseiller du Président américain à la sécurité nationale.

Et ce dernier de rappeler, dans la foulée, que la Corée du Nord, qui a réalisé cinq tests nucléaires – dont deux durant la seule année 2016 – serait sur le point de préparer un sixième ; ce qui prouverait que ce pays pourrait disposer, dans moins de deux ans, d’un missile à tête nucléaire capable d’atteindre le territoire américain.

D’ailleurs, le Président Trump et son homologue chinois ont abordé cette question lors de leur rencontre des jeudis et vendredi derniers à Mar-a-Lago en Floride au cours de laquelle il a été demandé à Xi Jinping de «faire pression» sur Kim Jong-un afin qu’il consente à surseoir à l’exécution de son programme d’armement nucléaire. A défaut, les Etats-Unis, qui avaient déjà signalé leur entière disposition à régler unilatéralement la question de l’armement nucléaire nord-coréen, se verront dans l’obligation d’user de tous les moyens dont ils disposent ; une menace claire, sans équivoque et, de surcroît, empreinte de beaucoup de crédibilité notamment depuis que l’aviation américaine a bombardé la base aérienne syrienne d’où sont supposé avoir décollé les avions de l’armée de Bachar Al Assad responsables de l’attaque chimique, au gaz sarin dit-on, perpétrée contre le village de Khan Cheikhoun.

Cette attaque américaine a été vue par certains experts comme étant un message par lequel l’Amérique de Donald Trump entend signaler à Pékin et à son protégé nord-coréen son entière disposition à joindre les actes à la parole. Pyongyang qui, de son côté, considère qu’il s’agit-là d’un «acte d’agression intolérable» a fait dire, par le porte-parole de son Ministère des Affaires Etrangères, que «la réalité d’aujourd’hui montre que nous devons exercer pouvoir contrepouvoir; ce qui prouve, plus d’un million de fois, que notre décision de renforcer notre dissuasion nucléaire a été le bon choix ». Et le diplomate nord-coréen de poursuivre en déclarant que «le déploiement insensé américain pour envahir la République Populaire Démocratique de Corée a atteint une phase préoccupante» ; ce qui contraint la Corée du Nord «à réagir quelque soit le type de guerre voulu par les Etats-Unis totalement responsables des conséquences catastrophiques provoquées par leurs actions scandaleuses» et à prendre «les mesures de contre-attaque les plus fermes contre les provocateurs».

Le «Global Times» de Pékin a, toutefois, mis en garde Pyongyang contre tout éventuel essai nucléaire qui interviendrait au titre de la commémoration le 15 Avril prochain du 105ème anniversaire du fondateur du régime Nord-Coréen Kim Il-sung et signalé, au passage, que «la péninsule coréenne n’a jamais été aussi proche d’un affrontement militaire».

Est-ce à dire que nous nous dirigeons inéluctablement et d’un pied ferme vers un conflit ouvert entre l’Amérique de Donald Trump et la Corée du Nord du trublion Kim Jong-un, un conflit qui embraserait toute la région et la mettrait à feu et à sang ? Au vu des derniers développements de la situation aux abords de la péninsule coréenne et de la levée de boucliers entre les deux pays, il semble malheureusement très peu indiqué de chercher à affirmer le contraire…

Nabil El Bousaadi

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