Le mouvement de mutation des enseignants, pourtant record en 2017 avec la satisfaction de plus de 20.000 demandes, suscite encore des polémiques au niveau de certaines directions provinciales.
S’agit-il d’un déficit de communication au niveau du ministère de l’Education nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique ? S’agit-il d’un manque de coordination entre le département de tutelle et les organisations syndicales au sujet de certains cas qui seraient lésés par la procédure ? S’agit-il d’une gestion archaïque à l’échelle de certaines directions provinciales ? En effet, moult questions pourraient être soulevées en suivant le déferlement des critiques sur les réseaux sociaux quant à la manière dont seraient traités des dossiers à l’échelle de certaines directions provinciales. D’emblée, rappelant les chiffres des mouvements des dernières années. En 2017, pas moins de 20.547 demandes ont été satisfaites sur un total de 32.593, soit 63.04%, beaucoup plus que le double des bénéficiaires en 2016.
Durant l’année passée, 8.145 enseignants ont tiré profit de l’opération sur 50.230 qui ont déposé leur demande, soit 16.22%. En 2010, le mouvement a profité à 4316 enseignants sur 50.230 qui avaient formulé leur demande, soit 8.38%. Selon les statistiques du ministère, le taux de satisfaction des demandes grimpait, certes, d’une année à l’autre, mais force est de constater qu’il a battu tous les records en 2017. Même en termes de protestation ! Selon les mêmes statistiques, environ 2000 enseignants sur les 20.543, ayant bénéficié du mouvement cette année, n’ont pas été affectés aux établissements qu’ils avaient souhaités dans leurs demandes. Mais, ils ont été mis à la disposition des directions provinciales qui procéderaient à leur affectation par la suite.
Voilà le noyau du problème. Dans ce registre, selon des sources au ministère de tutelle, certaines directions provinciales ont rapidement géré les dossiers d’enseignants mis à leur disposition, selon des approches participatives et des dialogues avec les intéressés, alors que d’autres auraient rencontré des difficultés pour convaincre les protestataires. Les mêmes sources ajoutent que les dossiers en suspense seront réglés avant la fin de ce mois de juillet.
C’est dire que les uns et les autres partiront en vacances en ayant, chacun dans sa tête l’établissement scolaire qu’il rejoindra le jeudi 7 septembre pour le démarrage de la rentrée scolaire. Par ailleurs, selon des informations concordantes, certains syndicats, qui ont salué au départ l’opération dans sa globalité, exploitent des cas isolés, pourtant en cours de régularisation, pour tirer à boulets rouges sur toute l’approche ayant bénéficié à plus de 20.000 enseignants cette année.
En plus de cette attitude syndicale négative, des médias mettent à profit des cas particulier pour les généraliser en annonçant des titres accrocheurs, laissant entendre que le feu des protestations aurait gagné toutes les villes du Maroc. Alors que les vrais problèmes de l’enseignement résident dans son déphasage par rapport au marché du travail, son inefficacité et son inadaptation aux besoins de l’air du temps. Ce constat catastrophique a été dévoilé par le Souverain, lui-même, dans son discours adressé à la nation le 20 août 2013.
L’enseignement, qui est le secteur clé de tout progrès économique et social, concerne toutes les couches sociales, toutes les composantes de la société et les différents intervenants (Etat, secteur public et privé, partis politiques, syndicats, société civile et corps enseignants…). Mais, avait mis en garde le Souverain, ces différents intervenants doivent être conscients que leurs actions ne doivent en aucun cas être motivées ou basées sur des éléments démagogiques, des considérations partisanes ou syndicales.
B. Amenzou