Il fallait des «changements», voilà le premier: trois jours après le séisme de la défaite 8-2 contre le Bayern Munich en quart de finale de Ligue des champions, le FC Barcelone a remercié lundi son entraîneur Quique Setién et lancé la reconstruction de l’équipe.
Sept mois d’échec prennent fin de la pire des manières. Sorti sur un affreux 8-2 à Lisbonne qui a débouché sur une des «crises majeures de l’histoire moderne du FC Barcelone», Setién laisse à son successeur, qui sera annoncé «dans les prochains jours», une équipe en ruines qu’il faut entièrement rebâtir.
Réuni depuis lundi matin, le comité de direction du FC Barcelone n’a eu d’autre choix que de débuter le grand chambardement attendu au club par le licenciement d’un entraîneur nommé le 13 janvier dernier en remplacement d’Ernesto Valverde, et qui n’a pas réussi sa mission: rendre son ADN à un Barça en perdition.
«Quique Setién n’est plus l’entraîneur de l’équipe première de football», a indiqué le club blaugrana dans un communiqué diffusé ce lundi soir.
«Il s’agit de la première décision prise concernant la large restructuration de l’équipe première du Barça, qui se fera en accord avec l’actuelle direction technique et le nouvel entraîneur, qui sera dévoilé dans les prochains jours», a précisé le club catalan, qui prévoit des «changements profonds».
«Là oui, on a touché le fond. Le club a besoin de changements», avait lancé le défenseur catalan Gerard Piqué, très lucide au coup de sifflet final vendredi soir, après la terrible débâcle contre le Bayern Munich.
«Des décisions seront annoncées et expliquées dans les prochains jours, dont certaines étaient déjà actées auparavant, avant même la reprise de la Ligue des champions», avait prévenu le président du FC Barcelone Josep Maria Bartomeu dans la foulée, vendredi soir.
La première est tombée ce lundi. En sept mois, Setién (61 ans) n’aura été aux commandes de la formation blaugrana que pendant 25 matches, lors d’une saison tronquée par la pandémie de coronavirus, pour un bilan mitigé de 16 victoires, quatre nuls et cinq défaites.
Il a semblé hagard, sans solutions pour diriger des stars qu’il admire (comme Lionel Messi), et perdu dans un costume sans doute trop grand pour lui, comme l’a montré sa passivité sur le banc blaugrana tout au long de sa brève expérience.
Pour le remplacer, un nom fait l’unanimité chez les supporters et dans la presse catalane ce lundi: Ronald Koeman.
L’actuel sélectionneur des Pays-Bas (57 ans) est
un ancien joueur du club (1989-1995) à qui il a offert sa première C1 en 1992,
et s’inscrit en droite ligne de la tradition néerlandaise du Barça, sur le
banc, après Johann Cruyff (1988-1996) puis Louis van Gaal (1998-2000).
D’autres noms ont également circulé dans la
presse espagnole avant d’être effacés par le candidat Koeman, comme les
Français Laurent Blanc ou Thierry Henry, l’Argentin Mauricio Pochettino,
l’Italien Maurizio Sarri ou encore l’ex-légende blaugrana Xavi Hernandez,
actuellement en exil au Moyen-Orient.
Le futur entraîneur aura la lourde tâche de rebâtir un Barça en ruines après sa première saison sans titre depuis 2007 et des crises en cascade.
La direction du Barça, également menacée et réunie ce lundi en session extraordinaire pour décider de l’avenir du club, a annoncé que les élections pour la présidence seront avancées à la mi-mars 2021.
«Elles se dérouleront le jour du premier match après le 15 mars 2021», précise dans son communiqué le comité de direction du club, «qui assume sa responsabilité concernant la situation sportive que traverse le club». Un pas de plus dans la révolution du Barça.