44e Moussem d’Assilah
Les travaux d’un colloque sur « L’art contemporain marocain et la question culturelle » se sont ouverts, vendredi à Assilah, dans le cadre des activités de la session d’été du 44ème Moussem Culturel international d’Assilah.
Placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, cette édition qui se tient du 4 au 25 juillet, est organisée par la Fondation du forum d’Assilah en collaboration avec le ministère de la Culture, de la Jeunesse et de la Communication (Département de la culture) et la commune d’Assilah.
A cette occasion, le secrétaire général de la Fondation du Forum d’Assilah, Mohamed Benaïssa a souligné, dans une allocution de circonstance, qu’il s’agit d’une « édition historique » qui consacre pour la première fois une partie entière de sa programmation aux arts, ateliers, fresques murales et aux activités d’enfants, et qui rend hommage à des artistes-peintres marocains de renom, notant que « l’objectif principal du lancement de cet événement il y a 44 ans était d’utiliser les arts pour sensibiliser la population locale à l’importance de la préservation de leur ville ».
Il a fait observer que l’objectif de l’organisation de cette manifestation culturelle n’était pas clair au début, de sorte que certains ont considéré que nous « prenons plaisir à peindre sur les murs au détriment des pauvres », notant qu' »aujourd’hui, après avoir compris les motivations et objectifs de cet événement culturel, il est temps de nous interroger sur nous-mêmes afin d’insuffler la valeur de la créativité dans l’esprit du citoyen.
S’agissant du thème du colloque, M. Benaïssa a souligné que ce sujet est distingué et captivant, puisque « nous posons rarement la question culturelle sur l’art », soulignant à cet égard l’importance de renforcer le débat sur la critique culturelle, d’une manière qui permettra au Maroc de devenir un leader en la matière.
Pour sa part, le directeur de l’Institut Académique des Arts relevant de l’Académie du Royaume du Maroc, Mohammed Noureddine Afaya, a affirmé que la participation aux activités du Moussem culturel international d’Assilah « témoigne des caractéristiques distinctives de cette ville en termes de curiosité, d’imagination et d’initiatives », rappelant que la ville d’Assilah a abordé toutes les questions qui préoccupent l’élite marocaine contemporaine dans sa relation avec elle-même.
M. Afaya a estimé que le thème de « l’art contemporain marocain et la question culturelle » n’est pas nouveau pour les Moussems d’Assilah, notant que ce colloque est l’occasion idoine pour mener une réflexion profonde sur les problématiques persistantes dans la pratique artistique marocaine ».
Et d’ajouter que malgré les « critiques sombres » adressées aux intellectuels et artistes, ces derniers insistent, à divers degrés, sur l’écriture, la recherche, l’édition et la créativité, ainsi qu’ils expriment leurs opinions de différentes manières et à des occasions cruciales, faisant observer que « la cartographie des écrivains et des créateurs s’étend et se développe d’une manière difficile à suivre. »
De son côté, l’artiste plasticien, critique d’art et traducteur, Hassan Bourkia, a mis l’accent sur l’importance de l’expression personnelle en tant qu' »outil capable d’offrir un aperçu sur l’authenticité de l’artiste et de son travail », faisant part de sa conviction que « l’art et la culture sont loin d’être du luxe ».
« L’artiste-peintre doit veiller à incorporer les dimensions philosophique et littéraire dans son travail », a-t-il dit, estimant que pour tous les penseurs éminents, l’art était un facteur « générateur de concepts ».
Et de rappeler que l’édition d’Été du Moussem culturel international d’Assilah sera consacrée aux arts plastiques et sera marquée par l’organisation de deux colloques intitulés « L’art contemporain marocain et la question culturelle » (le 14 et 15 juillet) et « La peinture marocaine et le discours critique » (le 20 et 21 juillet), ainsi qu’un hommage à l’artiste peintre Abdelkbir Rabie, le 16 juillet.
Au menu, figurent également des ateliers d’arts plastiques (peinture murale, gravure et lithographie), avec la participation de 29 artistes de différentes nationalités.
Les galeries du Centre Hassan II des Rencontres Internationales abriteront, à partir du 15 juillet, l’exposition conjointe des deux artistes marocains Narjiss El Joubari et Mohamed Anzaoui ainsi que l’exposition des œuvres de « l’Atelier des Enfants du Moussem », parallèlement à l’atelier de peinture pour enfants « Les talents du Moussem ».