Hommage à Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture

Le bal de la 18e édition du festival national du théâtre a été ouvert en beauté mercredi 30 novembre dans l’emblématique Cinéma Teatro Español située au cœur de Tétouan. C’est pour la deuxième fois d’ailleurs que cet espace culturel abrite cette manifestation théâtrale, après avoir être délocalisée de Meknès. Cette année, ce sont 12 troupes qui rentrent en lice pour décrocher le grand prix de cette 18e édition.

Au cours de cette soirée inaugurale, des hommages ont  été rendus à plusieurs personnalités du monde artistique. Très émus sur scène, Jamal Eddine Dkhissi, Khadija Assad, Abdeslam Bouhdid, Mohamed Amine Sbihi ont partagé, tour à tour, leurs appréciations et joies avec le public le présent, à la suite des hommages qui leur ont été rendus.

«Cet hommage est une reconnaissance pour mes 60 ans de carrière dans l’action théâtrale au Maroc. Ce geste me donne envie d’aller de l’avant et de renforcer les efforts pour mieux développer le théâtre national», a affirmé Abdeslam Bouhdid dans son allocution. Quant à Khadija Assad, elle a gardé son sourire habituel et son enthousiasme électrique, en montant sur scène pour recevoir son trophée. «Les planches me manquent tant. Ce geste me donne envie de renouer avec le théâtre et les planches», a-t-elle confié.

Le spectacle inaugural du festival était un moment fort de la soirée marquée par le retour en force sur scène du comédien Abdelhak Zerouali avec un spectacle mêlant danse classique, humour et amour de la scène et du théâtre. Le spectacle a été réalisé par Bouhcine Messaoud et interprété par plusieurs noms de la scène théâtrale, en l’occurrence de Said Ait Bajja, Amine Nasseur, Fatima Zahra Bennacer…

«Il y a des potentialités extraordinaires comme cette dame qui chante magnifiquement bien avec le garçon. Il y a eu des moments très intéressants. Ceci dit, je suppose que c’est un peu long et ramassé. Ca aurait été un très beau spectacle», commente le critique de théâtre Ahmed Massaia à Al Bayane à la fin du spectacle.

La récolte de toute la production théâtrale nationale annuelle sera présentée durant les 8 jours que durera le festival. 17 pièces théâtrales sélectionnées cette année seront jouées devant le public dans plusieurs espaces culturels des villes de Martil, Tétouan, Fnideq et M’diq, en marge du festival.

 

«C’est toute l’action du Ministère e la Culture qui est appréciée»

Humble et modeste, Mohamed Amine Sbihi, ministre de la Culture, demeure l’une des figures de proue ayant marqué le paysage culturel marocain ces dernières années. Infatigable, Sbihi est un homme de terrain et de l’action. Connu pour son écoute active, le ministre n’a ménagé aucun effort pour relancer le secteur culturel marocain sur tous les plans. Un hommage lui a été rendu mercredi 30 novembre lors de la cérémonie d’ouverture de la 18e édition du festival national du théâtre à Tétouan.

Al Bayane : Les hommes et femmes du théâtre marocain vous ont rendu un émouvant hommage lors de l’ouverture de la 18e édition du festival national du théâtre. Un mot sur cette gratitude à votre endroit?

Mohamed Amine Sbihi : J’ai été agréablement surpris par l’hommage qui m’a été rendu à l’occasion de l’ouverture du festival national du théâtre. J’ai fait un discours à l’occasion où j’ai essayé de faire un bilan de l’action du Ministère de la Culture concernant le volet théâtre, les réalisations qui ont été menées grâce à la collaboration de tous, notamment les professionnels de ce secteur, les associations professionnelles, les hommes et femmes amoureux de théâtre. Je suis extrêmement fier que ces partenaires avec lesquels nous avons travaillés ont pu rendre hommage au Ministère de la Culture. Ce n’est pas uniquement ma personne qu’ils ont honorée, mais c’est toute l’action du Ministère de la Culture qui a été appréciée. Au nom du Ministère de la Culture, je remercie très vivement et très sincèrement les organisateurs de ce festival et tous ceux qui ont tenu à rendre hommage à tout le Ministère.

Pendant votre mandat, des avancées ont été réalisées dans le domaine du théâtre. Comment voyez-vous l’avenir du théâtre marocain?

Ce que nous avons essayé de faire, c’est de poser les bases d’une nouvelle approche d’accompagnement des pouvoirs publics pour le théâtre marocain. Les choses ont changé. Ceux qui continuent de penser selon le modèle des années 60, 70 et voire 80 se trompent d’époque. Aujourd’hui, les pouvoirs publics ont le devoir de soutenir et d’accompagner le théâtre national. Mais en même temps, il y a un ensemble de métiers, de professions, de composantes de la filière théâtrale, notamment les tourneurs de spectacles, les sociétés de production théâtrale, les métiers techniques, les comédiens, les producteurs qu’il faut soutenir.

Il s’agissait de s’inscrire dans ce nouveau modèle qui permet de renforcer l’action des pouvoirs publics tout en développant les différentes composantes de la filière théâtrale pour permettre au théâtre, grâce à un soutien fort des pouvoirs publics, de se développer et de pouvoir jouer son rôle essentiel dans l’éducation, le partage des valeurs de citoyenneté. C’est un art essentiel dans la culture.

Ces bases que nous avons posées ont été appréciées par les partenaires, les professionnels du théâtre. Le chemin reste long. Ce souffle doit être renforcé pour que demain nous puissions dire que nous avons un théâtre national qui joue son rôle et qui est accompagné par les pouvoirs publics et dont les différentes composantes assurent les tournées de spectacles, attirent les spectateurs ; pour que les communes jouent également leur rôle de partenaires. Il y a une dynamique qu’il faut encourager pour que les aspirations de tout le monde soient réalisées.

Mohamed Nait Youssef

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