« Il est grand temps de réagir ! »

Trois questions à Karim Hilmi, océanographe

Propos recueillis par Hajar Erraji – MAP

Richesse précieuse de la biosphère, l’océan a été fortement impacté par l’activité humaine, d’où la nécessité d’une action collective. L’océanographe et directeur de recherche à l’Institut national de recherche halieutique (INRH) et vice-président à la Commission océanographique Intergouvernementale de l’Unesco (COI/UNESCO), Karim Hilmi souligne la mobilisation internationale pour la protection des océans et met en avant l’engagement du Maroc en la matière.

Pourquoi une journée mondiale de l’océan?

En vertu de la résolution 63/111 du 05 décembre 2008, l’Assemblée Générale des Nations Unies a proclamé le 8 juin Journée mondiale de l’océan.

L’initiative a été lancée à l’occasion du Sommet de la Terre, tenu à Rio de Janeiro au Brésil en 1992. Le but de cette journée est de célébrer les océans et de sensibiliser le grand public au rôle crucial qu’ils jouent dans notre subsistance, ainsi qu’aux différents moyens qui existent pour les protéger.
La Journée mondiale de l’Océan est ainsi célébrée pour rappeler que les océans jouent un rôle primordial dans notre subsistance et en régulant notre climat.

Véritables poumons de notre planète, ils fournissent la plupart de l’oxygène que nous respirons. Les océans, élément clé de la biosphère, constituent également une source importante de nourriture et de médicaments. Il est donc important de sensibiliser le public sur la place fondamentale qu’ils occupent dans notre écosystème et sur l’impact négatif des activités humaines sur ce don de la nature.
Cette journée vise notamment à mobiliser et unir les populations du monde entier sur un projet de gestion durable des océans. Il s’agit enfin de rendre hommage à leur beauté et à leur richesse.

Quelle particularité cette année?

L’année 2021 est marquée par le lancement, le 03 février dernier, de la Décennie des Nations Unies pour les Sciences océaniques au service du Développement Durable (2021-2031). Les Nations Unies ont proclamé cette décennie afin de regrouper les acteurs concernés du monde entier autour d’un cadre commun qui mettra la science au service de la mise en œuvre du 14ème Objectif de Développement Durable portant sur l’océan, la conservation et l’utilisation de manière durable des océans, des mers et des ressources marines.

À la demande de l’Assemblée Générale des Nations Unies, la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO assurera la coordination de la phase préparatoire de cette Décennie invitant la communauté mondiale de l’océan à mettre au point une feuille de route scientifique et technologique sur les dix prochaines années pour oeuvrer ensemble à la protection de l’océan.

« L’océan: vie et moyen de subsistance », thème choisi pour cette année, revêt une grande importance pour la mise en place de cette décennie, qui vise à renforcer la coopération internationale afin de développer la recherche scientifique et les technologies innovantes dans le but de lier les sciences océaniques aux besoins de la société.

D’une manière globale et grâce à une coopération internationale plus forte, la Décennie de l’océan renforcera la recherche scientifique et les technologies innovantes pour garantir que la science répond aux besoins de la société, dans le but d’apporter des améliorations substantielles d’ici 2030 : Un océan propre où les sources de pollution sont identifiées et éliminées, un océan sain et résilient où les écosystèmes marins sont cartographiés et protégés, un océan prévisible où la société a la capacité de comprendre les conditions océaniques actuelles et futures, un océan sûr où les gens sont protégés des aléas océaniques, un océan récolté durablement assurant l’approvisionnement alimentaire, un océan accessible avec un accès ouvert aux données, aux informations et aux technologies et un océan inspirant et engageant que la société comprend et valorise.

Le Maroc prend-il part à cet effort mondial pour la protection de l’océan?

Le Royaume du Maroc est membre depuis 2015 du Conseil exécutif de la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO (COI/UNESCO) et assure depuis 2019 la vice présidence du Groupe V (Afrique et région arabe) au sein de cette Commission.

La COI/UNESCO s’assigne pour objectifs le renforcement de la coopération internationale et la coordination de programmes dans les domaines de la recherche et l’observation marine, la conservation et la protection des environnements marins, l’atténuation des risques et le développement des capacités afin de comprendre et d’assurer une gestion efficace des ressources des océans et des zones côtières.

Son Altesse Royale La Princesse Lalla Hasnaa, Présidente de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement, avait pris part, en visioconférence, au lancement de la Décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030)

SAR la Princesse Lalla Hasnaa avait souligné que « cette initiative apportera les connaissances scientifiques de haut niveau dont nous avons besoin pour mieux protéger nos mers et l’extraordinaire biodiversité qu’elles abritent », indiquant que « cette décennie permettra une solidarité scientifique mondiale dont notre continent, l’Afrique a grand besoin ».

SAR avait affirmé que la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement est « à la fois fière et enthousiaste de rejoindre l’alliance de la Décennie pour les Sciences océanographiques. Elle prendra très à cœur son rôle et sa responsabilité dans cette Alliance ».

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