Entretien avec la directrice de l’agence Bon Way, intermédiaire pour les études en Chine

Propos recueillis par Karim Ben Amar

Comment en tant que chinoise, vivez-vous la propagation du Coronavirus en Chine?

Je tiens tout d’abord à rappeler que le gouvernement chinois déploie tous les efforts nécessaires afin de contrôler la situation. Depuis le début de l’épidémie, les autorités chinoises font un travail considérable. Mais le plus touchant est de voir cet élan de générosité émanant des quatre coins du globe. La Chine a reçu des fournitures médicales de nombreux pays, et cela, dans un pur esprit de solidarité et de fraternité.

Êtes en contact avec votre famille en Chine ? Si oui, Comment s’organise la vie en cette période trouble?

Ma famille est originaire de la ville de Guanzhou. Cette région chinoise se trouve à plus de 800 Km de Wuhan, foyer du Coronavirus. En 2002-2003, la Chine avait été touchée par le virus  de SRAS. Nous savons donc pertinemment que pour surmonter cette douloureuse étape, nous avons besoin de temps afin de s’organiser pour pouvoir vaincre ce fléau meurtrier.

Êtes en contact avec vos étudiants en Chine? Des nouvelles des étudiants à Wuhan?

Je reste en contact permanent avec tous mes élèves en Chine, et particulièrement ceux qui sont installés à Wuhan. Fort heureusement, le Roi Mohammed VI a affrété un avion pour rapatrier les étudiants marocains bloqués en Chine.  Les étudiants restés à Wuhan sont en bonne santé. L’université leur livre les repas dans leurs chambres universitaires pour ne prendre aucun risque de contamination  et faciliter la vie des étudiants.

L’ONU a mis en garde contre toute propagation de la peur et du racisme. Le Maroc est-il concerné par ses faits?

Au Maroc, il n’y a pas de racisme. Ceci dit, il y a une psychose liée au Coronavirus. Parfois, dans la rue on me lance des regards étranges. Pas plus tard qu’hier en me rendant à la station d’essence, le pompiste a lancé à son collègue, «le Coronavirus est là» (rire). Ceci dit, je comprends l’inquiétude que suscite ce fléau. Mais de manière générale, au Maroc, je mène une vie normale.